Claira

Un village de la Salanque bien agréable à vivre

C’est en plein cœur de la Salanque, à peu de distance de Perpignan, que se trouve la ville de Claira. Si son centre est assez modeste, Claira est en réalité bien plus dynamique qu’on pourrait le penser, avec de nombreuses entreprises installées sur son territoire, apportant à la commune de nombreux avantages.

C’est en plein cœur de la Salanque, à peu de distance de Perpignan, que se trouve la ville de Claira. Si son centre est assez modeste, Claira est en réalité bien plus dynamique qu’on pourrait le penser, avec de nombreuses entreprises installées sur son territoire, apportant à la commune de nombreux avantages.

Ville typique de la Salanque, Claira se situe à quelques kilomètres de Perpignan, après Bompas. C’est une commune assez classique, représentative des villages de la Salanque et, plus largement, de ceux de la Catalogne. Sa population reste relativement faible, surtout compte tenu de sa proximité avec Perpignan.


Urbanisme

Le cœur de ville est relativement petit pour une commune de cette taille. Sa caractéristique principale est l’étroitesse des rues, avec une urbanisation très dense en centre-ville.

Habituellement, une telle densité au centre témoigne d’un développement autour du "cellera", un grenier à grain communautaire médiéval formé par quelques maisons autour d’un château et d’une église. Mais à Claira, on a l’impression qu’il n’y a pas de cellera. Les rues sont droites, ce qui évoque un développement ultérieur, mais contrairement à d’autres villages où ces rues sont plus larges, ici elles restent étroites.

De nos jours, Claira s’est bien étendue, multipliant les lotissements, certains composés de grandes maisons sur de grands terrains, ce qui devient rare. On ressent une séparation nette entre l’urbanisme dense du cœur de village et les lotissements périphériques. Cette scission n’est pas propre à Claira et se retrouve un peu partout.


Équipements

Si la ville est petite, ses équipements sont de bonne qualité. Claira compte de nombreux professionnels de santé, des commerces en centre-ville et une diversité d’artisans. Économiquement, elle bénéficie d’une grande zone industrielle au Nord et d’une part importante du centre commercial régional "Salanca". Ces ressources assurent des revenus suffisants pour offrir de bons équipements publics.

Les infrastructures sportives comprennent des terrains de sport, un gymnase récent, des courts de tennis et un boulodrome. Pour la petite enfance, on trouve un Relais d’Assistantes Maternelles, une crèche, une école maternelle et une école primaire. Les collégiens se rendent à Saint-Laurent-de-la-Salanque, à proximité. Claira possède aussi une médiathèque et une vie culturelle assez dynamique, même si certains événements pourraient être améliorés.

La vie à Claira oscille entre la proximité de Perpignan et la tranquillité propre à la Salanque, offrant un cadre de vie globalement agréable.


Vie sociale

La vie sociale à Claira est marquée soit par un enracinement fort des habitants originaires, soit par un certain détachement des nouveaux arrivants venus pour des raisons pratiques ou de confort. Cela ne signifie pas que les nouveaux ne s’intéressent pas à la vie locale, mais ils mettent généralement quelques années à tisser des liens solides avec la communauté. Cependant, Claira, de par sa géographie, facilite souvent l’intégration, notamment parce que les nouveaux lotissements sont proches du centre-ville.

Ainsi, la vie est globalement agréable à Claira, mais, comme partout, il faut un peu d’effort pour s’intégrer pleinement à la vie sociale.


Patrimoine, curiosités à voir sur place


L'église St Vincent

Eglise St Vincent

Eglise St Vincent

Claira, village de plaine à extension récente, ne possède pas un patrimoine très étendu, contrairement aux petits hameaux de moyenne montagne à l'histoire plus mouvementée. Néanmoins, certains éléments se détachent, notamment l’église paroissiale Saint Vincent. D’origine romane, elle fut modifiée au XIVe siècle par l’ajout de chapelles intérieures. Le chœur date de la fin du XVIIIe siècle, la façade et la partie ouest de la nef du XIXe siècle. On y trouve un enfeu et une inscription datée de 1372. Son clocher abrite deux cloches datant de 1328, réputées être parmi les plus anciennes de France.

À l’intérieur, l’église possède un retable du maître-autel, dont l’histoire est racontée ci-dessous, un orgue du début du XXe siècle, plusieurs autres retables (dont celui de Saint Antoine de Padoue, XVIIIe siècle), quatre statues-reliquaires du XIXe siècle, un Christ du XVIIIe siècle, deux statues de la Vierge des Douleurs (XVIIIe siècle), deux toiles des XVIIe et XVIIIe siècles, ainsi qu’un plat de quête du XVIe siècle.

Le retable du maître-autel fut commandé en 1650 à Lazare Trémulas, célèbre artisan catalan auteur de nombreux chefs-d’œuvre dans la région. Il s’engagea à livrer l’œuvre le 22 janvier 1655. Cependant, les guerres franco-espagnoles vidèrent la ville de ses habitants, entraînant l’annulation de la livraison malgré l’avancement du travail. Quinze ans plus tard, en avril 1670, le sculpteur Luis Générés, également un artisan réputé local, fut chargé de terminer le retable, ce qu’il fit. Le retable fut installé et modifié en 1705, 1706, puis en 1750, lorsque Michel Anglada y travailla également.

Le retable fut brûlé en 1794 lors de la Révolution française, mais quelques personnes sauvèrent des flammes un bas-relief doré sculpté, retrouvé en 2004 dans le grenier du presbytère (construit 90 ans après). Deux panneaux sont visibles aujourd’hui : celui de l’Annonciation, exposé dans la salle du trésor attenante à la sacristie, et celui de l’Eucharistie, représentant deux anges tenant un calice, utilisé comme autel dans l’église de Claira.


St Pierre de Vilario

St Pierre de Vilario

St Pierre de Vilario

À quelques centaines de mètres de Claira, une ancienne villa romaine a donné naissance à un prieuré, autour duquel se sont construites différentes habitations cherchant sa protection. Ce regroupement a pu former un second village : Saint Pierre de Vilario.

En savoir plus sur l'ermitage St Pierre de Vilario.


Moulins de Claira

Moulins de Claira

Moulins de Claira

Les moulins de Claira sont deux petits bâtiments isolés dans la campagne à l’ouest du village, près du mas Rovira. Aujourd’hui lieu de loisirs, ils étaient autrefois essentiels à la population locale, car ils permettaient la production de farine pour le pain, aliment de base.

En savoir plus sur les moulins de Claira.


Le château et l'enceinte

La ville royale disposait d’un château-fort situé place de l’église, entouré d’une enceinte fortifiée datant du XIIIe siècle. Cette enceinte, de forme rectangulaire, était plus longue dans le sens nord-sud que dans le sens est-ouest. L’église actuelle s’appuyait contre le mur est, tandis que le château lui faisait face. Ce dernier fut détruit par la municipalité en 1911-1912, à une époque où la sauvegarde du patrimoine n’était pas une priorité.

Au sud-est, se trouvait l’hôpital, une grande bâtisse fortifiée ayant servi aux Templiers, puis aux Hospitaliers, pour accueillir les indigents du village. Ce bâtiment, devenu centre culturel municipal, fut transformé en école de filles en 1851 à l’initiative de Sœur Thaïs, religieuse du Saint-Sacrement.

L’enceinte fortifiée comportait dix tours rondes : une à chaque angle, une au nord, une au sud, deux à l’est et deux à l’ouest. Elle possédait également quatre portes, une par côté. Deux tours subsistent encore aujourd’hui.


Autres éléments

Outre le patrimoine religieux, Claira possède quelques autres vestiges : les restes d’un moulin à eau et d’un moulin à vent. À l’extérieur du village, du côté de Bompas, subsistent encore les vestiges du pont romain de la Via Domitia, qui franchissait le Bourdigou. Situé à environ 300 mètres à l’ouest du pont routier, il est désormais noyé sous les eaux et n’apparaît que lors des vidanges du canal.


Histoire

Préhistoire et Antiquité

Géographiquement, il faut savoir que la Salanque était, aux temps préhistoriques, une sorte d'immense marécage (d’ailleurs, le mot « Salanque », « Sal-anque », signifie « terres salées »). Aucun être humain n’y vivait alors, la zone étant impropre à l’habitat, et cela dura très longtemps. De plus, la terre acide de la plaine du Roussillon a empêché la conservation des ossements, ce qui explique le peu de traces préhistoriques connues sur le territoire de Claira.

Les premiers habitants indo-européens, chassés par les Celtes, n’ont pas laissé de traces. Les premières habitations datent en fait de l’époque romaine. Claira tire son origine d’un domaine agricole romain, attribué à une famille pour faire vivre la région après la colonisation militaire. Ce domaine, nommé « Villa », n’était pas isolé : les plus proches se trouvaient à quelques centaines de mètres seulement, et certains ont donné naissance à d’autres villages (comme Pia ou Saint-Hippolyte). La chute de l’Empire romain entraîna le déclin de ce domaine, qui ne fut pas repris par les Wisigoths, nouveaux maîtres du Roussillon. Puis vinrent les Sarrasins, chassés au-delà des Pyrénées par les troupes de Charlemagne, marquant le début de la période chrétienne.

Capbreu de Claira / Millas

Principale enluminure du capbreu de Claira/Millas, XIIIe siècle (voir tous les capbreus).

C’est à cette époque que le domaine agricole renaît. Quelques pionniers francs, venus du nord de la France, s’installèrent et relancèrent le domaine. Nous sommes alors au XIe siècle.


Moyen Âge

Peu à peu, le domaine s’agrandit et accueillit de nouvelles familles qui proliférèrent. Le véritable village tel que nous le connaissons se construisit durant le haut Moyen Âge autour du château du seigneur local, nommé « château de la Biterna », attesté en 1208. Le village ne semblait pas disposer alors d’une enceinte fortifiée.

Possession des rois de Majorque, Claira passa ensuite à l’Aragon avant de devenir propriété personnelle de Jeanne d’Aragon, fille de Pierre III. La seigneurie changea de mains à la fin du XVe siècle, passant à la famille d’Oms. On retrouve notamment Guillaume d’Oms, gouverneur de Majorque et seigneur de Claira ainsi que de Saint-Laurent de la Salanque. Il est probable que ce titre ait été accordé en récompense de son dévouement, car Claira était une terre royale au XVe siècle.

En 1493, après trente ans de guerre, Charles VIII de France et Ferdinand le Catholique se rapprochent. L’enjeu politique principal concernait la possession de la Cerdagne et du Roussillon. Cette année-là, le roi de France souhaita se défaire de ces territoires. Des représentants des deux parties se réunirent au château de la Biterna, à Claira, pour s’entendre sur les conditions, ce qui fut fait sans anicroche. On peut donc dire que la fin de la guerre de Trente Ans s’est conclue à Claira !


Renaissance et époque contemporaine

En 1600, l’administration du village est attestée. Deux pouvoirs coexistent alors : d’une part l’Église, représentée par le prieur de Saint-Pierre de Vilario, Antoni Azémar, et d’autre part l’université, c’est-à-dire un conseil composé des chefs de famille (Cap de Casa en catalan). Cette université, créée au XIIIe siècle, comptait trois consuls élus démocratiquement parmi les paysans indépendants, les pagès. Il s’agissait d’une structure ancienne et largement répandue dans la région.

Les épidémies de peste de 1588 et 1592 touchèrent de nombreux villages de la région. À Claira, la maladie arriva relativement tard et de manière peu fréquente, comme si le village bénéficiait de la protection du saint local.

Le 20 septembre 1600, le prieur obtint du pape les droits sur l’hôpital et l’aumônerie du village. À l’époque, beaucoup de villages possédaient leur propre hôpital, mais ils étaient initialement dépendants de l’université, trop pauvre pour assurer leur fonctionnement. C’est pourquoi le prieur intervint pour en prendre la charge, le pape imposant toutefois un tribut de l’université au prieur pour les frais.

Quelques années plus tard, la guerre franco-espagnole approcha. Toute la région s’y prépara. À Claira, les habitants s’armèrent et construisirent des remparts. Le 10 juin 1639, les Français, stationnés à La Palme, traversèrent les Corbières et envahirent la Salanque. Ils attaquèrent Opoul, Rivesaltes et Claira, qui furent pris le soir même. Les habitants durent fuir dans la plaine.

Les registres paroissiaux témoignent de l’absence de population dans le village pendant plusieurs années. Claira ne revit ses habitants qu’en 1642. En 1659, le Roussillon devint définitivement français suite au traité des Pyrénées.



Informations techniques

Nom Claira Nom catalan Clayrà Code commune 66050
Canton La Côte Salanquaise Arrondissement Prades EPCI CC Corbières Salanque Méditerranée
Région Salanque Altitude 20 m Coord. GPS 42.759840 Est / 2.954821 Nord
Superficie 19 km2 Population 4681 h. Code postal 66530
Gentillé Clairanencs, Clairanencques

Héraldique

Blason Claira

Expression héraldique

d'azur au dextrochère armé d'une épée haute posée en bande, le tout d'or, issant d'une burelle ondée d'argent en pointe, à la meule de moulin d'argent percée du champ, brochant sur l'épée, tiercée en pairle ondé renversé par un filet de sable, chargée au premier d'une cloche de gueules, au deuxième d'une tour donjonnée du même, ouverte et ajourée aussi d'argent, au troisième d'un chardon aussi de gueule.

Description

Le blason de Claira est l'un des plus complexes de la région. Pour bien le comprendre, il convient d'analyser son expression héraldique.

Tout d'abord, il s'agit d'un blason non scindé en plusieurs parties, qui commence donc par sa couleur dominante. Ici, "l'azur" (bleu), sur lequel se trouve un dextrochère (un bras) armé d'une épée haute posée en "bande", c'est-à-dire en diagonale. L'ensemble est de couleur "d'or" (jaune). Ensuite, la "burelle", qui est une bande étroite, "ondée" (en forme de vague), est "d'argent" (blanc) et placée "en pointe", c'est-à-dire vers le bas du blason.

La suite concerne la meule de moulin, qui est "d'argent" (blanche). Cette meule "broche" l'épée, c'est-à-dire qu'elle la traverse. La meule est "tiercée" en "pairle" (divisée en trois parties formant un Y), "ondée" (aux bords ondulés), et "renversée par un filet de sable", ce qui signifie qu'elle est délimitée par une bande noire. Ensuite, chaque partie de la meule est ornée de la manière suivante : la première partie contient une cloche "de gueules" (rouge), la deuxième une tour donjonnée "ouverte" et "ajourée" d'argent (dont la porte et les fenêtres sont blanches), et la troisième un chardon "de gueules" (rouge).

Explications

Le blason de Claira est une création relativement récente, conçue pour remplacer l'absence de blason officiel pour cette ville. Il représente un dextrochère (un bras armé d'une épée) en or sur fond azur, symbolisant la force et la protection. La meule de moulin accueille trois éléments emblématiques de la ville : une cloche (évoquant la tradition locale), une tour donjonnée (représentant le patrimoine historique), et un chardon (symbole de la région). Ce blason, à la fois riche et détaillé, est visible dans la ville, notamment en fer forgé.



Situation et accès

Claira est une ville de la Salanque, au nord de Perpignan, située entre Bompas et Saint-Laurent-de-la-Salanque. Son territoire est plutôt plat.

De nombreuses routes y mènent, la principale étant la voie rapide entre le péage autoroutier Perpignan-Nord et Le Barcarès, qui passe au nord de la ville. Une autre vient de Saint-Hippolyte, une autre de Bompas, et une dernière de Torreilles.



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