Torreilles

Une ville bien plus dynamique qu'on ne le croit

Grande ville de la plaine de la Salanque, Torreilles se distingue de ses voisines par l’importance accordée à la sauvegarde des traditions catalanes, par la présence d’une station balnéaire à taille humaine, et par la vitalité de son tissu associatif.

Vous l’avez compris, Torreilles est une ville très agréable à vivre !

Grande ville de la plaine de la Salanque, Torreilles se distingue de ses voisines par l’importance accordée à la sauvegarde des traditions catalanes, par la présence d’une station balnéaire à taille humaine, et par la vitalité de son tissu associatif.

Vous l’avez compris, Torreilles est une ville très agréable à vivre !

Torreilles est une ville de la Salanque qui bénéficie d’une ouverture sur la mer, avec sa propre station balnéaire. Il convient donc de distinguer la ville de Torreilles de sa station balnéaire. La ville, typiquement catalane, se caractérise par un dédale de petites rues étroites, des places rectangulaires et des bâtiments anciens. Contrairement à d’autres villages qui s’organisent en cercle autour de leur église — une conséquence de la "Trêve de Dieu" qui protégeait une zone autour de l’église — ici l’église se situe plutôt en bordure du centre-ville. Ce dernier est traversé par la route principale, qui franchit la rivière Bourdigou, et permet d’accéder à Saint-Laurent-de-la-Salanque, toute proche, ou à la plage de Torreilles. En sens inverse, on rejoint Bompas ou Villelongue-de-la-Salanque.

Géographiquement, Torreilles est traversé d’Ouest en Est par la rivière Bourdigou. Au sud, on trouve la vieille ville, dense et compacte, tandis qu’au nord s’étendent les nouveaux lotissements, avec des maisons plus individuelles et espacées. Ces extensions se sont faites lentement, de la fin des années 70 à nos jours, ce qui explique la faible densité et population globale de la commune, plus limitée que celle d’autres villes côtières.

La station balnéaire, située à deux kilomètres du village, est bien distincte. Elle est accessible via une route traversant des champs. On y distingue plusieurs secteurs : la plage Nord, sauvage et préservée, et la plage Sud, plus urbanisée avec un grand lotissement de petites maisons de vacances construites dans les années 70, aujourd’hui critiquées pour leur impact écologique. Plus à l’intérieur des terres, plusieurs secteurs sont composés de résidences secondaires, petits immeubles et maisons individuelles. Peu de résidents y vivent à l’année, et aucun commerce n’y est ouvert en hiver.


Torreilles, une ville à vocation agricole

Autour de la ville, de vastes terrains agricoles dominent le paysage. Le maraîchage y est roi, avec une production destinée notamment au marché Saint-Charles de Perpignan, d’où fruits et légumes sont exportés dans toute l’Europe. Torreilles abrite également une usine de traitement et d’ensachage des salades locales.

Par ailleurs, l’économie locale repose sur les services à la personne, les commerces et plusieurs entreprises. On y trouve de nombreux commerces de bouche (boulangers, bouchers, traiteurs), des services variés (dépannage informatique, multi-travaux), des artisans du bâtiment (plombiers, électriciens, maçons, charpentiers), des professionnels de santé, des salons de coiffure, des garagistes, ainsi qu’une forte présence de maraîchers. La liste est bien sûr loin d’être exhaustive.


Vie sociale et associations

La vie sociale est très active, centrée autour du vieux village. Les habitants participent massivement aux manifestations organisées par la mairie, le comité des fêtes ou les associations locales. Contrairement à d’autres communes voisines comme Saint-Laurent-de-la-Salanque, qui a connu une forte arrivée de population extérieure diluant les liens sociaux, Torreilles a su préserver un esprit de village grâce à une croissance maîtrisée. Les habitants se connaissent bien, ce qui renforce la cohésion locale.

La ville compte environ une trentaine d’associations, à vocation d’entraide (amicale des anciens sapeurs-pompiers, Crudi Solidarité), loisirs (calligraphie, loisirs créatifs, amis de la confrérie de la Sanch), patriotiques et sportives (gymnastique, handball, rugby, pétanque, tennis, cyclotourisme, yoga, randonnées). Deux clubs se consacrent aussi au spectacle vivant, dont l’un est spécialisé dans les arts du cirque.


Torreilles l’été et Torreilles l’hiver

Comme beaucoup de villes avec une station balnéaire, Torreilles connaît deux visages selon la saison. L’hiver, la ville est calme et agréable, avec une population active dans la vie locale et des commerces tranquilles. Dès juin, les opérateurs touristiques s’activent et la ville s’anime avec l’arrivée des premiers visiteurs. Pendant la haute saison, la place centrale est vivante, les commerces sont animés, et des festivités sont organisées régulièrement. Ce sont souvent les habitants eux-mêmes qui profitent de la saison touristique pour animer le village.

La station balnéaire, elle, est plutôt calme en hiver. En été, elle s’anime, mais les soirées les plus animées sont organisées par les professionnels du tourisme (hôtels, restaurateurs, résidences), et non en espaces publics. Contrairement à d’autres grandes stations, Torreilles plage ne possède pas de front de mer aménagé avec promenade ou lieu de rassemblement festif, ce qui conserve un aspect naturel et sauvage à certains secteurs.


Torreilles, à la pointe de la culture

Un des grands atouts de Torreilles est sa vie culturelle. La ville dispose d’une médiathèque classique, mais c’est surtout ses festivals qui la distinguent. Chaque année, un festival de musique classique se tient dans l’église, avec quatuors à cordes, solistes et chants polyphoniques, offrant une programmation de qualité.

Le festival "Tous yeux, tout Torreilles", plus populaire, propose un mélange éclectique de spectacles vivants, concerts de rock, musiques du monde et animations associant artistes et producteurs locaux. Initié par Claude Blazy, figure emblématique du cinéma, ce festival est un rendez-vous culturel majeur.

Enfin, la chapelle de Juhègues, située au nord de la ville en bordure de rivière, accueille "Jazz à Juhègues", un festival de jazz en plein air devenu une référence, attirant des artistes internationaux chaque mi-juillet.


Patrimoine, curiosités à voir sur place


Bunkers sur la plage

Bunkers

Bunkers

Les bunkers de Torreilles sont des vestiges allemands de la Seconde Guerre mondiale. Déclarés Monuments Historiques récemment, ils ont fait l'objet d'études et sont désormais connus tant pour leur construction que pour leur rôle stratégique. Ils constituent un exemple important du patrimoine mémoriel des Pyrénées-Orientales.

En savoir plus sur les bunkers de Torreilles.


Notre-Dame-de-Juhègues

Notre-Dame-de-Juhègues

Notre-Dame-de-Juhègues

Notre-Dame-de-Juhègues est un ancien ermitage de Torreilles, aujourd'hui reconverti en lieu d'expositions et de festivals communaux. Il abritait autrefois une paroisse indépendante entre Torreilles et Saint-Laurent-de-la-Salanque, aujourd’hui disparue.

C’est un lieu agréable et bien entretenu par la mairie, idéal pour y passer un moment de détente.

En savoir plus sur Notre-Dame-de-Juhègues.


La station balnéaire

La station balnéaire

La station balnéaire

La station balnéaire de Torreilles est plus petite et plus sauvage que ses voisines. Elle se compose essentiellement d'une longue route perpendiculaire à la plage, qui s'arrête judicieusement à 200 m, avec une succession de parkings intégrés dans la végétation. Une large zone entre l'urbanisme de la station et la plage a été laissée sauvage, ce qui constitue son charme principal. Certes, il faut marcher un peu, mais l'impression d'être dans une station balnéaire qui respecte son environnement contraste agréablement avec d'autres stations de la côte.

Plus à l'intérieur, la station reprend un caractère classique avec ses magasins, son marché d'été et ses prestations de loisirs et de services. L'ambiance y est décontractée et familiale.

En savoir plus sur la station balnéaire.


Le Bourdigou

Le Bourdigou

Le Bourdigou

Le Bourdigou est une zone marécageuse située à l'embouchure de la rivière du même nom. Aujourd'hui, il n'y a rien de particulier, si ce n'est une zone humide favorisant la biodiversité et d'intérêt ornithologique. Dans les années 1950 et les décennies suivantes, c'était un véritable village d'été composé de bâtiments légers, où les voisins se connaissaient et se retrouvaient pour profiter de la saison estivale.

Petit à petit abandonné, le village a été démoli pour restituer l'espace à la nature. Pourtant, de nombreux Catalans se souviennent avec nostalgie des journées passées sur place.

En savoir plus sur le Bourdigou.


Histoire

Comme un peu partout dans la plaine du Roussillon, aucun vestige de la préhistoire n'a été retrouvé à Torreilles, que ce soit du Paléolithique ou, plus proche de nous, du Néolithique. Nous savons qu'après les Ibéro-Ligures, les Celtes vinrent envahir notre région vers -500, avant que les Romains ne la colonisent en -128. C'est à partir de cette époque que commence véritablement l'histoire de Torreilles.

Il faut savoir qu'il est rare que les villages catalans aient existé avant l'époque carolingienne, c'est-à-dire à partir de 811. C'est ce qui rend l'histoire de Torreilles particulièrement originale.


Origine du village

Lors de la colonisation de la plaine par les Romains, ceux-ci construisirent de grands domaines agricoles appelés "Villas", qui accueillaient, en plus de la famille romaine, de nombreux ouvriers. Pour améliorer les productions agricoles et consolider l'implantation des colonies romaines, ils durent construire des voies de communication, dont la fameuse Via Domitia, qui traverse le Roussillon du nord au sud. Cette voie était équipée de relais d'étape, qui ont parfois constitué l'embryon d'un village. C'est le cas de Torreilles, ancienne étape de la Via Domitia.

Lors de la chute de l'Empire romain et de la récupération des territoires du sud de la France et de l'actuelle Espagne par les Wisigoths (412), Torreilles fut très probablement abandonné, bien qu'on n'en ait aucune preuve. Il n’existe pas non plus de traces de présence wisigothique sur le site, et il est plus probable qu'ils aient préféré s'installer en moyenne montagne. Des vestiges de leur présence sont attestés à Tautavel, Villelongue dels Monts, Sorède, Rodès, etc. Les Sarrasins (735), puis les Francs (entre 739 et 811) récupérèrent le Roussillon, avant que ces derniers ne s'y imposent définitivement. Charlemagne crée la Marche d'Espagne, une sorte de région militaire, la divise en comtés et favorise l'implantation des abbayes. Les moines venus s'installer construisent alors des églises un peu partout dans la région, et c'est ainsi que la plupart des villages catalans apparaissent.

Ainsi, une église fut construite sur les restes de la villa romaine. De cette église primitive, rien ne subsiste, ce qui est normal. Mais au XIe siècle, c'est-à-dire au moment du développement des seigneuries, un document atteste de la présence du village. Ce document présente Torreilles pour la première fois de son histoire : il s'agit d'un acte de Gausfred II, comte du Roussillon (1015-1073), qui donne divers gages et garants pour une portion de la ville de Torreilles et pour le château de Canet.


Moyen Âge

En 1070, le village appartenait au monastère de Saint-Michel de Cuxa. À cette époque, l'église était occupée par une communauté d'augustins dirigée par un prieur, qui dépendait de la collégiale Saint-Jean de Perpignan. Le partage des pouvoirs était donc probablement le suivant : l'ordre régulier pour le spirituel, le seigneur de Canet pour le temporel. Quelques décennies plus tard, Torreilles apparaît comme possession de la famille de Vernet. Comment et pourquoi la paroisse de Torreilles est-elle parvenue à cette puissante famille roussillonnaise ? Mystère, mais il faut savoir qu'à cette époque, l'échange de territoires était fréquent.

En 1261, un nouvel échange eut lieu : Pons de Vernet, alors propriétaire de la paroisse de Torreilles, échangea celle-ci, ainsi que celles de Tautavel, Millas, Le Vernet, ainsi que des possessions et droits à Salses, Barres, Céret et Canet, contre son château de Cadaquès. Deux ans plus tard, le 28 janvier 1263, le comte Pons-Hug IV concède la baillie de ses possessions à la ville de Torreilles. Enfin, le 29 mai 1273, Torreilles fut acquis par le roi Jacques Ier.

Par la suite, Torreilles ne connut pas d’événement majeur propre susceptible d’interférer avec l’histoire locale. La récupération par le roi de Majorque des terres du comte d'Ampurias, après l'extinction de leur lignée, puis la lutte entre les descendants des fils de Jacques Ier le Conquérant n'ont eu que peu de répercussions au niveau local. Il faut dire que le dernier roi de Majorque était en conflit avec la population des villages du Conflent, alors que la plaine était déjà aux mains du roi d'Aragon.

Au début du XVIIe siècle, un conflit majeur opposa la France et l'Espagne, une lutte de pouvoir entre deux grandes familles. La conséquence directe pour le Roussillon fut son annexion par les troupes de Louis XIII, puis par la signature du traité des Pyrénées (1659), qui établissait une frontière définitive entre les deux pays. Lors de cette conquête, les villages de la Salanque furent durement touchés, mais nous ne disposons pas de documents concrets, contrairement à d'autres villages comme Claira, qui se vida de sa population à cette période.

Puis vint la Révolution française, avec son lot de luttes anticléricales. Le village lui-même ne fut pas touché par ces événements, mais son ermitage, Notre Dame de Juhègues, siège d'une ancienne paroisse disparue, fut sécularisé, au grand dam de la population locale qui souhaitait conserver les us et coutumes religieuses. Par la suite, Torreilles se développa au rythme d'un village agricole, où la viticulture jouait un rôle important, de même que la production maraîchère. Au début du XXe siècle (1912), l'église fut modifiée, quasiment reconstruite, ce qui fait que nous n'avons presque plus de traces de l'édifice initial. Dédiée à Saint Julien et Sainte Basilisse, elle contient une table d'autel du XIe siècle taillée dans un sarcophage wisigothique, ainsi que des marbres datés des XIe, XIIe et XIIIe siècles. Quelques retables datent du XIXe siècle, ainsi que des statues et des toiles des XVIIIe et XIXe siècles.

Durant la Seconde Guerre mondiale, les Allemands avaient construit sur la plage de Torreilles des bunkers. Particulièrement solides, ils sont toujours visibles aujourd'hui sur la plage nord.



Informations techniques

Nom Torreilles Nom catalan Torrelles Code commune 66212
Canton La Côte Salanquaise Arrondissement Prades EPCI Perpignan Méditerranée Métropole
Région Salanque Altitude 8 m Coord. GPS 42.756706 Est / 2.992690 Nord
Superficie 17 km2 Population 3821 h. Code postal 66440
Gentillé Torreillans, Torreillanes

Etymologie

Étymologiquement, le nom de "Torreilles" vient du mot "tours". Le blason rappelle la présence de ces tours dans le village.


Héraldique

Blason Torreilles

Expression héraldique

d'or aux quatre pals de gueules, aux trois tours de sable, ouvertes et ajourées du champ, brochant sur le tout.

Description

L'expression héraldique du blason de Torreilles est assez simple à comprendre. La première partie, "d'or à 4 pals de gueules", se traduit par "jaune avec 4 bandes verticales rouges". Les trois tours, dites "de sable", sont de couleur noire en héraldique. Ces tours sont "ouvertes", ce qui signifie que leur porte est visible, et "ajourées", ce qui indique que les fenêtres de ces tours sont également distinguées du reste du blason. Le terme "du champ" fait référence à la couleur de fond, qui est la même que celle des tours. Enfin, "brochant sur le tout" signifie que les éléments mentionnés sont placés au-dessus de tous les autres éléments du blason.

Explications

Le blason de Torreilles est un exemple d'arme parlante, un type de blason où les éléments du blason font référence au nom de la commune. Dans ce cas, les trois tours symbolisent directement le nom "Torreilles", évoquant une fortification ou une tour, ce qui fait écho à la signification du nom du village.



Situation et accès

Torreilles se trouve dans la plaine de la Salanque, à côté de Saint-Laurent-de-la-Salanque. Les deux villes se touchent, seul l'Agly les sépare. Il y a donc un pont entre les deux, mais les agglomérations sont vraiment proches. Les deux routes principales viennent soit de Saint-Laurent, soit de Sainte-Marie-la-Mer.



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