Sorède

Une ville des Albères où il fait bon vivre

Sorède est plutôt une grande ville, mais pas tellement plus que ses trois voisines, qui sont toutes de taille approximativement égale. Son territoire est remarquablement vaste et s'étend partiellement sur les Albères. La partie en plaine est plutôt réduite : il n'y a guère que le village et quelques terrains au nord, mais cela reste peu comparé aux autres communes. C'est donc une commune très boisée et montagneuse, alors que la ville elle-même est plutôt plate. En regardant une carte, on constate que Villelongue-dels-Monts, Sorède, Saint-André, Saint-Génis-des-Fontaines et Laroque-des-Albères forment un seul territoire dont les habitants sont regroupés en pôles urbains au sein de communes distinctes. Globalement, ce sont des villes similaires. D'ailleurs, géographiquement, Laroque jouxte Sorède.

Une des particularités de Sorède est qu'elle est traversée par une petite rivière, la Sureda (d'où le nom de la ville), formant ainsi deux parties distinctes. Le centre-ville proprement dit est sur la rive gauche, mais un équivalent, plus petit mais tout aussi dense, existe sur la rive droite. Ces deux centres ne représentent cependant qu'une petite partie de la totalité des zones bâties de Sorède, puisque la majorité de l'habitat est en périphérie, le long de rues longues, parfois étroites, et peu denses. On constate que la ville est assez aérée, avec de grands jardins autour des maisons individuelles, des terrains non construits ou agricoles entre les maisons, et de vastes espaces non bâtis. Toute la partie nord-est est largement composée de résidences individuelles.


Vie économique, commerces

Une grande partie de la vie économique de Sorède repose sur ses commerces. Les activités commerciales couvrent les domaines des soins et bien-être, transports, caves et vins, agences immobilières, restauration et alimentation, esthétique et hébergement. Mais au-delà des commerces, Sorède accueille aussi quelques artisans dans les domaines du bâtiment, de l'automobile, des loisirs créatifs, de l'informatique, etc. On trouve même un parc animalier, le fameux parc de la Vallée des Tortues. Vous ne devinerez jamais dans quel animal il est spécialisé (oui, les tortues, évidemment).


Équipements, aménagements

Sorède dispose de plusieurs écoles maternelles et primaires, ainsi que de tous les services qui y sont rattachés : cantine scolaire, garderie, garde périscolaire, étude. Il y a aussi une médiathèque, un cinéma, et une maison de retraite pour prendre soin des aînés. D'ailleurs, les personnes âgées bénéficient à Sorède de plusieurs services utiles comme le transport de porte à porte et le portage de repas à domicile. Il y a également le CLIC de Sorède (Centre Local d'Information et de Coordination), une structure spécialisée pour les personnes de plus de 60 ans vivant dans la commune. Pour finir, il faut aussi signaler l'existence de "Présence Verte", un organisme proposant des services pour les personnes âgées.


Sorède et l'industrie des fouets et cravaches

Cravache Hermès

Cravache Hermès

Sorède est connu pour son bel environnement, surtout dans les montagnes des Albères. C'est dans ces collines que se trouve une forêt de micocouliers qui intéressa les habitants dès le XIIIe siècle. Ce bois imputrescible, souple mais robuste, fut employé pour la fabrication de cerceaux de tonneaux, d'avirons ou de cannes à pêche selon les besoins et les époques. Mais c'est l'invention, au XIXe siècle, de la torsade à vapeur qui permit la fabrication de fouets et cravaches.

À cette époque où la traction animale était la règle, la demande pour ces objets du quotidien était très forte. Sorède accueillait alors plusieurs ateliers de fabrication qui employaient jusqu'à 400 personnes. Hélas, la révolution industrielle fit rapidement disparaître cette activité manuelle. Ce n'est qu'en 1981 que l'APAJH de Sorède relança l'activité (Association pour adultes et jeunes handicapés). Son principal client est la marque de luxe Hermès, mais elle dispose aussi d'une importante clientèle internationale.

La fabrication des pièces est assez longue. Les troncs de micocouliers sont d'abord coupés en plusieurs lames dans le sens de la longueur, puis taillés en tasseaux. Ces derniers sont fendus en quatre sur une extrémité, chaque quart étant grossièrement arrondi à la serpette, puis affiné. L'étape suivante consiste à insérer une tige de fer au centre et à enrouler les quatre brins autour, avant de passer la pièce à l'étuve. Une fois humidifiée, elle est retirée, séchée, la tige est enlevée et on torsade à nouveau le fouet, mais sans tige cette fois.

Il ne reste plus qu'à fabriquer le manche, finaliser la pièce en détail avant de la vernir et d'apposer les pièces de cuir nécessaires, qui sont soit rectangulaires, soit torsadées.


Patrimoine, curiosités à voir sur place


Le patrimoine de Sorède est riche, autant sur le plan militaire que religieux.

Au sud de Sorède, dans les Albères, à la limite entre Argelès-sur-Mer et Sorède, se trouve le château d'Ultrera, à 571 m d'altitude. Ce château aurait été construit par les Romains vers la fin de l'Empire et représentait l'un des maillons de la chaîne de défense wisigothique. Concrètement, il avait pour mission de protéger l'important passage de la "Carbassera", aussi appelé "Del Pal" ou "de la Massana". Aujourd'hui, ce lieu est connu sous le nom de "La Massane".

Le système défensif de la ville comprenait également un château médiéval, dont il reste quelques traces, aujourd'hui visibles… dans une salle d'un café !

Par ailleurs, on peut visiter l'église paroissiale Saint Assiscle et Sainte Victoire, construite en 1733. Elle se compose d'une nef flanquée de chapelles latérales et se termine par une abside pentagonale. Son mobilier est intéressant : un retable du Rosaire du XVIIe siècle, des panneaux du retable du maître-autel (XVIIIe siècle), et surtout un tableau de Saint Benoît, peinture à l'huile sur toile de la fin du XVIIe siècle, provenant de l'ermitage Notre-Dame du Château. Le territoire de Sorède possède également un ermitage, l'ermitage Notre-Dame du Château, et la chapelle du Christ.

On peut aussi citer les restes d'une ancienne forge catalane au lieu-dit "Martinet", forge peu à peu restaurée par des bénévoles, et surtout le fameux four solaire du Padre Himalaya, dont il ne reste que quelques traces. Ce four se trouve au coll del Buc, à 520 m d'altitude. Il s'agit de l'un des tout premiers exemplaires de four solaire, le premier du département, construit de toutes pièces par un moine portugais au tout début du XXe siècle. Après quelques années, il le démonta et il n'en reste aujourd'hui que quelques dalles bétonnées et des pièces métalliques rouillées.

Enfin, rappelons que le hameau de Lavail (ou Lavall) est rattaché à Sorède. Ce hameau se situe plus au sud, dans la vallée de Montbram.


L'ermitage Notre-Dame du Château

L'ermitage Notre-Dame du Château

L'ermitage Notre-Dame du Château

L'ermitage Notre-Dame du Château est un ancien édifice religieux, perdu au cœur des Albères, à l'instar de plusieurs autres bâtiments similaires. Il se situe aujourd'hui sur la commune de Sorède, à proximité du château d'Ultrera. Cet ensemble, composé de plusieurs bâtiments, a été remanié à plusieurs reprises au fil du temps, notamment au XVIIIe siècle.

En savoir plus sur l'ermitage Notre-Dame du Château.


Château d'Ultréra

Château d'Ultréra

Château d'Ultréra

Véritable nid d'aigle perché au sommet d'une falaise et discrètement intégré dans la nature, le château d'Ultrera est aujourd'hui en ruine. Il figure parmi les vestiges les plus anciens du département. À l'origine, il s'agissait d'une forteresse romaine, transformée ensuite en site wisigothique puis romane. Son accès se fait par un chemin de randonnée.

En savoir plus sur le château d'Ultrera.


Tour de la Massane

Tour de la Massane

Tour de la Massane

La tour de la Massane est l'un des éléments du réseau de tours de surveillance du Roussillon. Construite au XIIIe siècle, elle est particulièrement connue car bien visible depuis la ligne de crête des Albères. C'est également le point d'arrivée d'une belle randonnée. Il s'agit d'une tour cylindrique de deux étages, autrefois couverte d'un toit voûté et surmontée d'une cage en métal dans laquelle on pouvait allumer un grand feu pour donner un signal d'alerte.

Géographiquement, cette tour se situe à la limite des territoires de Sorède et d'Argelès-sur-Mer, mais elle se trouve en réalité sur le territoire d'Argelès.

En savoir plus sur la tour de la Massane.


Le four solaire du padre Himalaya

Le four solaire du padre Himalaya

Le four solaire du padre Himalaya

Le four solaire du père Himalaya est le premier four solaire jamais construit. Il doit son nom à Manoel Antonio Gomes, surnommé "Padre Himalaya" en raison de sa grande taille. Physicien, moine et portugais, il a conçu cet étrange four solaire sur le territoire de Sorède, qui deviendra plus tard une référence en la matière. Aujourd'hui, le site conserve encore quelques traces de son œuvre, même si celle-ci a largement disparu.

En savoir plus sur le four solaire du padre Himalaya.


Le hameau de Lavail

Le hameau de Lavail

Le hameau de Lavail

Le hameau de Lavail est situé assez loin de Sorède, au cœur des Albères, dans une vallée boisée qui monte progressivement. On y accède par une route qui passe par la chapelle de La Pave avant de serpenter jusqu'à ce petit hameau d'une cinquantaine de maisons, centrées autour d'une église romane. Le site est particulièrement pittoresque et offre un lieu de baignade agréable, ainsi qu'un point de départ pour une randonnée exigeante menant à la tour de la Massane.

En savoir plus sur le hameau de Lavail.


Le cadran solaire

Cadran solaire de Sorède

Cadran solaire de Sorède

Lorsqu'on se balade à Sorède, on tombe inévitablement sur un décor insolite sur un mur aveugle longeant une petite place, face à un pylône rouge. Il s'agit d'un cadran solaire particulièrement astucieux. Voici la présentation faite sur place :

Cadran solaire monumental à style droit fictif, œuvre de l'artiste Marc-André 2 Figuères (MA2F)

Sorède : Latitude 42°31'50'' N, Longitude 2°57'20'' E — Déclinaison gnomonique : -54°54'

Ce cadran solaire a été imaginé et réalisé par MA2F en hommage au Padre Himalaya, qui expérimenta le premier un four solaire à Sorède. Il est constitué d’un mât rouge de 12 m de hauteur et d’un système mural de lecture horaire. La courbe rouge au bas de la grille correspond à l’été, la courbe noire en haut à l’hiver. Selon l’heure d’exposition, un œilleton circulaire au centre du cône en inox laisse passer le rayon solaire qui se projette sur le mur vertical, permettant de lire l’heure, le jour et le mois.

Calculs réalisés par Denis Savoie, Chef du département astronomie-astrophysique, Palais de la Découverte, Paris.


L’heure solaire est indiquée par la tache de lumière projetée par l’œilleton situé à 7,5 m sur le mât. Pour convertir le temps solaire en temps légal des montres, trois corrections sont nécessaires :

Mode d'emploi du cadran solaire :

  • À cause de l’inclinaison de l’axe de rotation de la Terre et de sa vitesse variable autour du Soleil, le temps solaire vrai indiqué par ce cadran n’est pas uniforme. La première correction à appliquer est appelée "équation du temps".
  • Depuis 1911, la France a rattaché son heure au méridien de Greenwich (Temps universel), ce qui nécessite de retrancher la longitude locale : pour Sorède, 11 min 49 s.
  • Depuis 1976, l’heure d’été ajoute une heure pendant la moitié de l’année : on est donc en avance de deux heures sur le temps universel en été et d’une heure en hiver.

Le tableau ci-dessous résume les corrections à appliquer au temps lu sur le cadran solaire pour obtenir le temps légal. En période d’été, il faut ajouter une heure.

Exemples :

Le 5 juin, si l’on lit 9h sur le cadran solaire et que le tableau indique une correction de 47 minutes, en ajoutant l’heure d’été, il est donc 10h47 sur la montre. Le 25 février, si l’on lit 12h et que la correction est de 1h01, il est 13h01.

La tache de lumière suit des courbes appelées arcs diurnes, reflétant la variation de la hauteur du Soleil au cours de l’année : l’arc supérieur correspond au solstice d’hiver (21 décembre), l’arc inférieur au solstice d’été (21 juin), et la droite transversale aux équinoxes (20 mars et 22 septembre).

Janvier Mai Septembre
5 54 min 45 min 47 min
10 56 min 45 min 45 min
15 58 min 45 min 43 min
20 59 min 45 min 42 min
25 1h 45 min 46 min
30 1h 02 45 min 38 min
Février Juin Octobre
5 1h 03 47 min 37 min
10 1h 02 48 min 35 min
15 1h 02 49 min 34 min
20 1h 02 50 min 33 min
25 1h 01 51 min 32 min
30 52 min 32 min
Mars Juillet Novembre
5 1h 53 min 32 min
10 58 min 54 min 32 min
15 57 min 54 min 32 min
20 56 min 55 min 34 min
25 54 min 55 min 35 min
30 53 min 55 min 37 min
Avril Août Décembre
5 51 min 54 min 39 min
10 49 min 54 min 41 min
15 48 min 53 min 43 min
20 47 min 52 min 46 min
25 46 min 50 min 48 min
30 45 min 49 min 51 min

Histoire

Le site sur lequel s'est constituée la ville de Sorède n'est pas un territoire préhistorique, ce qui est normal au vu de sa situation géographique. Des vestiges de ces lointaines périodes se trouvent dans des vallées du Quaternaire, plutôt dans les Corbières, ou dans les moyennes collines des Aspres, ou plus haut dans les Albères pour ce qui concerne le Néolithique. La période de l'Antiquité est néanmoins intéressante, car ce sont les Wisigoths qui nous laissent les premiers témoignages de leur passage dans l'histoire de Sorède. Il est rare, dans la région, de trouver des traces des Wisigoths, et ici, c'est tout simplement le château d'Ultréra qui atteste de l'habitat wisigothique. Auparavant, ni les Celtes (-500), ni les Romains (-121) n'en avaient laissé.

Mais nous ne parlons pas encore de village. Ce château, situé sur un piton rocheux, fut récupéré puis abandonné par les Sarrasins (735), avant que Charlemagne ne parvienne à conquérir la région militairement. Commence alors la période carolingienne, caractérisée par la création des comtés féodaux et la répartition du territoire en évêchés.

Sorède est citée pour la première fois en 981 dans un acte rédigé par le monastère de Saint-Génis, sous le nom de "Villa Sureneda". Jusqu'au XVIIe siècle, on emploie indifféremment les termes de Sureda ou Siureda pour désigner ce lieu. Il y avait dans le village un castrum, ou château, appelé souvent "Castrum de Sureda". Il en reste encore des parties entières avec ses créneaux et l'une des basses salles à ogives massives mais élégantes. Cette partie semble remonter au XIVe siècle, mais le château carolingien était sans doute antérieur, probablement du XIIe.

On ignore qui furent les premiers seigneurs de Sorède. La première trace d'une famille dirigeante date du XIVe siècle, lorsque Guillaume de Castelnou porte le titre de "seigneur de Sorède". Mais on n'a pas, pour l'instant, d'idée précise sur l'origine de cette seigneurie.

La seigneurie de Sorède, après avoir appartenu à Armengau Grimau, bourgeois de Perpignan, passa à la famille de Foix et de Béarn, puis à celle d'Oms. Un moulin à huile, dont on peut voir des vestiges, fut commandité sous Gaston de Foix et de Béarn, seigneur de Sorède, au XVe siècle.

Au XIXe siècle, Sorède acquit une renommée nationale grâce à l'usine de fouets qu'elle abritait. La matière première était fournie par les micocouliers, nombreux dans la région. À noter que cette usine existe toujours, mais fabrique à présent des objets de luxe (cravaches, etc.).



Informations techniques

Nom Sorède Nom catalan Sureda Code commune 66196
Canton Vallespir-Albères Arrondissement Céret EPCI CC des Albères, de la Côte Vermeille et de l'Illibéris
Région Les Albères Altitude 1250 m Coord. GPS 42.530330 Est / 2.954266 Nord
Superficie 35 km2 Population 3448 h. Code postal 66690
Gentillé Sorédiens, Sorédiennes

Etymologie

Le nom de Sorède vient du mot "Siourède", forêt de chênes-lièges, dont le village était entouré dans des temps plus ou moins reculés.


Héraldique

Blason Sorede

Expression héraldique

d'or au chêne arraché au naturel, fruité du même.

Description

Le blason de Sorède est assez simple. Il commence par sa couleur, "d'or", qui désigne le jaune. "Au naturel" signifie que l'élément est représenté sans artifice, tandis que "fruité" fait référence aux glands du chêne. L'expression "du même" indique que les glands sont de la même couleur que le fond, soit jaune.

Explications

Le blason de Sorède représente un chêne-liège arraché sur fond d'or. Cette image est directement liée au nom de la commune, "Sorède", qui signifie "Forêt de chêne-liège".


Cartes postales anciennes

1

1

2

2

3

3

4

4

5

5

6

6

7

7

8

8

9

9

10

10

11

11

12

12

13

13

14

14

15

15

16

16

17

17



Situation et accès

Sorède est une ville située dans les Albères, à l'ouest d'Argelès-sur-Mer. Pour s'y rendre depuis Perpignan, empruntez la route en direction d'Argelès. Une fois sur place, prenez la voie rapide qui mène vers Le Boulou. La sortie "Sorède" se trouve à quelques kilomètres et est bien signalée. Le trajet depuis Perpignan dure environ une demi-heure.

Sorède a pour voisines Saint-André, Saint-Génis-des-Fontaines et Laroque-des-Albères.



Rejoignez-nous sur les réseaux sociaux !

Facebook Instagram Bluesky Threads
Facebook Instagram Bluesky Threads
Drapeau catalan Les Pyrénées-Orientales

Copyright 2013 - 2025 - Toute reproduction interdite sans l'autorisation de l'auteur. Ce site Internet est un site privé, non officiel, issu du travail de compilation des oeuvres de différents auteurs. Sauf mention contraire, les photos sont la propriété du webmaster. Toute utilisation des textes, photos ou autres éléments de ce site internet sont interdits sans accord du webmaster.