Lavail est un hameau de Sorède, situé près des Albères. Il se trouve dans la vallée du même nom, à environ 4 km à l’intérieur des montagnes. Ce hameau compte une cinquantaine de maisons, un peu perdues, et constitue un bon point de départ pour randonner jusqu’à la tour de la Massane.
Niché à environ 250 m d’altitude, on arrive à Lavail par une route en bon état, mais parfois sacrément étroite. Cette route passe près de la chapelle de La Pave, dont les alentours sont aujourd’hui occupés par quelques maisons formant un autre petit hameau. Quand vous arrivez enfin à Lavail, vous êtes surpris par l’éparpillement des maisons. Ici, il n’y a quasiment pas de « cœur de village », juste quelques maisons accolées, mais la grande majorité sont espacées sur de grands terrains. La végétation est relativement dense, avec de nombreux arbres, arbustes et haies qui les isolent les unes des autres. Tout a été fait pour que chaque propriétaire bénéficie d’une maison isolée de ses voisins, tout en restant à proximité d’un point central. La route est tellement étroite sur place qu’elle est en sens unique : elle passe au sud, près de la rivière, remonte la vallée, contourne le hameau, puis redescend vers la plaine en passant par le nord. Tout au long du parcours, on aperçoit peu de maisons, renforçant l’impression d’isolement à la campagne.
Lavail dispose d’un restaurant qui permet de se restaurer et se rafraîchir, mais il n’est pas ouvert tous les jours ni toute l’année. C’est d’ailleurs une des activités économiques du lieu, avec l’agriculture, l’élevage et la location d’hébergements. En contrebas se trouve l’église Saint Martin, datant du XIIe siècle. C’est une jolie église romane, plutôt massive, avec un chevet en hémicycle et un clocher-mur pouvant abriter deux cloches. La porte est particulièrement bien travaillée. Le petit cimetière adjacent n’est pas très rempli, preuve que Lavail n’est pas très peuplé. On y trouve un point d’eau et un ancien bénitier en pierre.
Si ce lieu est un peu connu dans le département, c’est pour deux raisons, au-delà de son cadre agréable pour des vacances au calme. Premièrement, c’est un point de départ pour rejoindre la tour de la Massane, deuxièmement, c’est un lieu de baignade en rivière.
Le torrent
La rivière coule en contrebas de Lavail. C’est un torrent au débit variable, non régulé, qui tourbillonne entre des rochers arrondis par l’érosion. Un chemin part du hameau vers différents points le long des rives, offrant un bon moment au soleil, avec des coins d’ombre, et surtout une eau très fraîche. Un parking se trouve à 500 m de Lavail, son utilisation est obligatoire car il n’y a absolument aucun autre endroit pour se garer. On conseille d’y aller en deux-roues si possible, pour éviter de devoir faire demi-tour en cas de saturation du parking… ce qui peut arriver.
Départ pour la Massane
C’est également de ce parking que part le sentier de randonnée vers la tour de la Massane. On la distingue bien en arrivant, elle paraît très élevée… et c’est bien le cas. Le sentier démarre quasiment au pied de la colline, sous les arbres, avec une forte pente. Il faut monter doucement, le chemin est long et raide. Une fois la crête atteinte, le chemin progresse lentement, toujours à l’ombre, et rejoint le sentier menant au château de Valmy, à Argelès-sur-Mer. Il ne reste alors qu’une montée finale, ni trop longue ni trop difficile. Si vous êtes en forme et avez le temps, vous pouvez vous aventurer jusqu’à la chapelle Saint Laurent, plus à l’est et surtout bien plus bas. Le chemin descend assez raide, mais la chapelle vaut le détour. Attention cependant : une fois là-bas, vous êtes plus bas que votre véhicule, dans une autre vallée. Il faudra remonter toute la pente jusqu’à la ligne de crête, puis redescendre vers Lavail. À ne faire que si vous êtes bien préparé (notamment en eau, car il n’y a aucune source dans ce coin des Albères).
Le chemin de la Liberté
Lavail se trouve sur ce que l’on appelle le chemin de la Liberté, un itinéraire lié à la Seconde Guerre mondiale. Un panneau explicatif indique :
« Ce chemin que vous empruntez fut de 1940 à 1944, pour beaucoup, un chemin de fuite et d’espoir : juifs persécutés, résistants pourchassés, pilotes alliés abattus sur le territoire français, jeunes rejoignant les Forces Françaises Libres, évadés de France, passeurs. Pour tous, ce chemin fut un chemin vers la liberté, au péril de leur vie. »
Certains de ces chemins ont également été utilisés dans le sens sud-nord par les républicains espagnols en 1939, pendant la Retirada.