De quoi s'agit-il ?
La tour de la Massane est une des toues les plus connues du Roussillon, car elle se détache bien sur les lignes de crête des Albères. Il s'agit d'une petite place forte du XIIIe siècle construite en pierre locale sous la forme d'une plateforme étroite sur laquelle fut montée une tour cylindrique d'approximativement 6m de diamètre sur une vingtaine de hauteur. Les murs sont épais, la tour est percées de 6 meurtrières orientées vers les côtés les plus vulnérables. Pour la construire il a fallut auparavant construire un lourd mur de soutènement côté Sud pour consolider le sol. La porte d'entrée est encadrée par un linteau posé sur deux corbeaux décorés. L'intérieur est constitué de 2 étages au toit voûté sur lequel était posé une cage en fer dans laquelle la garnison mettait des bûches. En les enflammant les fumées signalaient aux tours environnantes d'un danger, le signal se transmettait ainsi de tour en tour jusqu'à informer toutes la région. Le signal de la Massane était transmis directement à la Torre del Far, à Tautavel, à la Madeloc toute proche, et à la tour de Batère, en Conflent. C'est elle qui diffusait le signal vers la Cerdagne et dans la vallée du Vallespir.
A sa construction cette tour était appelée la tour de Perabonna, qui signifit "La bonne pierre". Une fois sur place la vue est impressionnante, elle porte sur tout le littoral de Collioure à Leucate, sur toute la plaine du Roussillon, la Salanque, jusqu'au lointain Corbières. Vers le Sud et l'Ouest la vue porte sur la vallée de Montbram, et on voit en contrebas Lavail, le hameau de Sorède. La tour de la Madeloc semble très proche, d'ici.
La forêt de la Massane
La forêt de la Massane a une particularité par rapport aux autres forêts du département. Elle est régulée de façon autonome, c'est-à-dire qu'elle vit sans interaction humaine. C'est une rareté dans la mesure où seuls 0,24 % des forêts françaises sont gérées ainsi. La plupart du temps, les forêts en France sont surveillées, entretenues ou exploitées. Ici, rien de tout cela, la forêt vit par elle-même. Si un arbre meurt, on ne l'enlève pas, il se gorgera d'eau, pourrira et alimentera le sol pour ses congénères ou les autres espèces de la flore locale. Cet état de fait dure depuis 1881, ce n'est donc pas tout jeune et on a largement eu le temps de constater la bonne santé de cette forêt, même si les enjeux de protection ne sont plus les mêmes qu'autrefois. La Massane, c'est de nos jours plus de 10 000 espèces répertoriées de végétaux, et ce n'est pas rien pour une forêt aux dimensions somme toute modestes. Qui plus est, sa situation géographique en fait un terrain de mélange des écosystèmes : méditerranéen, continental et montagnard.
En effet, au-delà des réglementations à respecter et des exploitations à contrôler, ce sont surtout les 40 000 visiteurs par an qui doivent être surveillés de façon à ce qu'ils n'interviennent pas dans le processus de renouvellement naturel de La Massane.