Le Boulou





Le Boulou est une ville de moyenne importance située au Sud de Perpignan, près de la frontière espagnole, peu avant le Perthus. Connue dès le XVIIIe siècle pour ses eaux minérales dite "Eaux du Boulou", c'est de nos jours une ville dynamique typiquement catalane et à l'activité économique saine.

Ce qui marque le plus en arrivant au Boulou c'est son urbanisme propre, net, bien entretenue. A l'instar de bon nombre de villages des Pyrénées-Orientales qui sont construits le long d'une route cette dernière traverse le ville de part en part, mais contrairement à d'autres tout l'urbanisme ne s'est pas créé, au fil du temps, le long de cette route. Le centre-ville lui est légèrement déporté sur le côté, et un centre administratif s'est construit un peu plus loin du centre, en périphérie. Comme la ville est plutôt étendue elle ne donne pas l'impression de n'être qu'une agglomération-étape le long de la route, c'est une vrai ville où il fait bon vivre, avec une vie sociale importante et de nombreuses activités.


Une vie économique bien portante

D'un point de vue économique le Boulou est richement doté d'un grand nombre de commerces de proximité. On y trouve un peu de tout, de la prestation à la personne aux services pour l'aménagement de la maison. Il y a aussi des professionnels des métiers de bouche, un pépinière et un fleuriste, une salle de sport, des autos-écoles et assurances, banques, magasins de chaussures, coiffeurs, entreprises du bâtiments, informatique, optique, etc. Ces magasins sont réparties essentiellement au centre-ville, mais il existe aussi plusieurs zones artisanales dans lesquelles une partie de ces entreprises sont implantées. Et c'est aussi la force du Boulou que de disposer de ces zones riches en gisement d'emploi. D'un point de vue économique il est important aussi de signaler la présence du distriport.

Le distriport, c'est une vaste zone péri-urbaine de 65 hectares servant de stockage et organisation du transit de marchandises. Point de départ d'une ligne de ferroutage allant du Boulou à Calais et Bettenbourg (au Luxembourg), cette zone d'activité fait le lien entre les infrastructures routières du Sud (Espagne) et les routes ferriviaires du Nord de l'Europe. Quand on parle ferroutage en Europe, on parle souvent de cette ligne. Mais le Distriport, c'est aussi une zone d'activités classiques dans laquelle on trouve diverses entreprises, pas forcément en lien avec le stockage ou le transit de marchandises.

Le distriport est un exemple de transition écologique, mais c'est tout le Boulou qui est en pointe dans ce domaine. Sa position géographique lui en impose une partie, avec un espace assez important de forêt qu'il faut absolument protéger, de même que des sources naturelles qui font la renommée du Boulou (La ville est connue à travers sa station thermale). Et comme toutes les villes de France maintenant elle est équipée d'infrastructure de tri de déchêts, d'une déchetterie, etc.


Des équipements à la hauteur de la ville

D'ailleurs d'un point de vue général Le Boulou est plutôt bien équipé en terme d'infrastructures. Il y a une médiathèque, une maison des arts, une maison d'histoire dans laquelle est présentée l'histoire locale, et cette maison est une transition toute trouvée pour parler du riche patrimoine historique de la ville. Mais terminons d'abord les infrastructures, car sportivement la ville dispose du complexe sportif des Echards, d'une piscine municipale, de plusieurs stades et terrains de tennis, et de plusieurs boulodromes. Infrastructures sportives classiques pour une ville de cette importance, mais infrastructures en bon état, efficace et qui sont réellement utilisés, ce qui n'est pas forcément le cas partout. Le Boulou possède aussi un casino. Sinon la ville dispose aussi d'un outil aussi curieux qu'intéressant : La maison de l'Eau et de la Méditerranée. C'est un musée moderne situé dans une batisse de 2 étages présentant les enjeux de l'eau à l'époque moderne. Pollution, raréfaction, recyclage, thermalisme, cette denrée qui pourrait devenir rare est détaillée sous toutes ses formes dans cet espace à la fois ludique et informatif.


L'eau du Boulou, une histoire de thermalisme

Impossible de parler d'eau sans parler de station thermale. Celle du Boulou fait partie de la chaîne thermale du Soleil, au même titre que celle d'Amélie-les-Bains ou de la Preste. Construite en 1859 sur un projet de 20 ans la précédent, les eaux des sources du Boulou étaient connues depuis l'antiquité mais étaient restées inexploitées à cause de la fraîcheur à laquelle elles sortent du sol, les romains, puis les wisigoths qui occupaient ce territoire avant le Moyen-âge ne se préoccupant que des sources chaudes. A présent les thermes du Boulou sont composés d'un vaste terrain gazonné contenant plusieurs bâtiments de soin ou administratif. Ca vaut le coup d'oeil même si vous n'êtes pas en cure, c'est vraiment joli. Et l'eau du Boulou est naturellement gazeuse, sa source (puis, plus tard ses sources, car pusieurs ont été captés par la suite) a servi à mettre en bouteille cette eau riche en magnésium. Les bouteilles deaux du Boulou se trouvaient sur toutes les bonnes tables catalanes durant le XXe siècle, époque d'activité de l'usine d'embouteillage. Malheureusement cette usine a fermé ses portes et de nos jours on ne trouve plus d'eau du Boulou dans le commerce.


Une vie sociale riche

Socialement on ne peut pas se plaindre au Boulou. La vie locale est riche de liens tissés par de nombreuses associations et par une vie commerciale de proximité.

D'un point de vue culturelle le Boulou dispose de plusieurs associations promouvant l'art, la culture au sens général ou ciblé sur une particularité. Art créatif, découverte du patrimoine, de l'histoire locale, atelier de peinture, de création féminine, il y a pas mal de choix en la matière. Le domaine patriotique, lui, dispose à lui seul de 5 associations différentes. Le domaine important de la solidarité, de l'éducation et de l'enfance en compte plus de 15, que ce soit des association d'aide aux personnes âgés, aux devoirs d'école, d'aide au maintient à domicile, on sent qu'ici vieillir chez soit est une priorité, il y a ce qu'il faut pour ça. Il existe aussi plusieurs associations améliorant le cadre de vie et enfin le plus gros de ces associations tient dans le domaine du sport : Rugby, cyclisme, arts martiaux, boxe, il y en a pour tous les goûts.


Un patrimoine important

En terme de patrimoine historique le Boulou est complet : Eglise paroissiale bien sûr, mais aussi chapelle St Antoine, chapelle St Philippe, ancien ermitage Ste Marguerite, quelques oratoires, de nombreuses fontaines émaillent le territoire. Vous avez plus d'information dans la partie "Patrimoine" ci-dessous.



Situation et accès

Le Boulou est une ville de la plaine du Roussillon, proche de la frontière espagnole. Elle est connus des touristes pour son péage autoroutier qui marque l'arrivée en terres catalanes. Elle se trouve un peu à l'intérieur des terres, près du Perthus. Pour s'y rendre, mis à part l'autoroute, il faut suivre soit la Nationale allant au Perthus (si on vient de Perpignan), soit suivre celle qui part d'Argelès et qui longe les Albères (si on vient de la plage).


Patrimoine, curiosités à voir sur place


L'église Ste Marie

L'église Ste Marie

L'église Ste Marie

L'église Ste Marie est l'église paroissiale du Boulou. Apparaissant dans les textes dès 976, attesté physiquement au XIe siècle, elle fut reconstruite au XIVe et agrandie au XVIIe. Son clocher s'est effondré le 24 décembre 1840 et fut reconstruit en 1860. L'une des principales caractéristiques de cette église est la qualité de son portail, fait en marbre blanc. La porte est encadrée par deux colonnes surmontées de chapiteaux et terminées par des bases. Les chapiteaux sont décorés de deux bouquetins s'affontant, un thème que l'on retrouve dans d'autres églises du département. La frise au-dessus de la porte a été faite par le maître de Cabestany, un sculpteur venu de l'Aude qui travailla essentiellement dans la région avant de s'exporter vers l'Espagne, puis la Ligurie. Son travail exceptionnel pour l'époque est la preuve de l'intérêt que portait la population aux décors de leur église.

L'église contient un intéressant mobilier classé, en particulier 15 panneaux de retables allant du XVe au XVIIe siècle et un crucifix en bois du XVIIe également. Son autel est de style baroque flamboyant.

En savoir plus sur l'église Sainte-Marie.


Sainte-Marguerite-de-Molars

Sainte-Marguerite-de-Molars

Sainte-Marguerite-de-Molars

Sur le territoire du Boulou se trouve une ancienne chapelle dédiée à Ste Marguerite et dite Ste Marguerite de Molars. Cette église était peut-être le siège d'une ancienne paroisse, mais nous avons trop peu d'information pour en avoir la certitude.

Elle apparait en en 1265 sous le nom de Sancta Margarita, puis en 1368 sous celui de Capela de Santa Margarida de Molas. Il faut noter que l'appellation de chapelle indique que l'église n'avait plus la même importance puisqu'elle était passée sous la coupe d'une autre. Ce déclin se confirme peu après en 1404, année où la chapelle est nommée ecclesia ruralis Sancte Margarite. Certe elle est redevenue église, du moins dans l'appellation, mais elle est surtout déclarée église rurale, ce qui signifie qu'elle était peu fréquentée et tendant à disparaitre.

A partir de la fin du XVIIe siècle, un changement profond se fit dans la pratique de l'érémitisme. Les premiers ermites, retirés et cherchant la plus profonde spiritualité par une vie matérielle pauvre, étaient peu à peu remplacés par des moines en relation avec la vie locale. Les ermitages se sont alors multipliés, récupérant et modifiant en profondeur les anciennes églises ou chapelles castrales, pas forcément éloignées des villages.

Ces nouveaux ermites vinrent habiter à Ste Marguerite, ils étaient les ermites du Boulou. Mais cette situation ne dura pas. En 1790 la révolution française mets à bas certains piliers de l'Eglise. En particulier, les biens de l'Eglise sont déclarés biens d'Etat, et en tant que tel mis en vente. Seul pourront y échapper les églises paroissiales, ce qui signifie que les ermitages du département, bien que toujours désirés par les habitants, furent vendus à des particuliers ou des communes. Les ermites disparurent, et ce fut la fin de Ste Marguerite.


Chapelle St Antoine

Chapelle St Antoine

Chapelle St Antoine

Mis à part l'ermitage Ste Marguerite, le territoire de la commune du Boulou possède une chapelle dédiée à St Antoine. Elle date du XVe siècle et contient un intéressant retable du XVIIIe siècle (1712). Massive, elle donne une apparence de lourdeur lorsqu'on l'observe. On compte aussi au Boulou son église paroissiale, dédiée à Ste Marie et St Antoine.

En savoir plus sur la chapelle Saint-Antoine.


La tour quadrangulaire

Il s'agit d'un vestige de l'ancienne enceinte fortifié de la ville. Cette tour, toujours debout de nos jours, avait à l'époque de sa splendeur 3m de hauteur de plus. Son sôle était de garder le passage à gué sur le Tech, passage situé juste devant elle. Son architecture nous montre une construction en galets de rivière, ce qui parait cohérent avec la géographie du lieu...


Les thermes du Boulou

Les thermes du Boulou

Les thermes du Boulou

Autre élément du patrimoine du Boulou, les thermes du Boulou. Tout comme Vernet-les-Bains ou Amélie-les-Bains, le Boulou fut une station thermale réputée dont les eaux furent exploitées à partir du XVIIIe. La station fut baptisée Vichy-du-Midi au XIXe siècle, preuve de l'importance de cette activité dans la région. L'établissement thermal est toujours en activité de nos jours, bien que l'usine d'embouteillage de l'eau du Boulou soit arrêté depuis longtemps, maintenant.

En savoir plus sur les thermes du Boulou


Le petit tambour

Le petit tambour

Le petit tambour

Le petit tambour est une statue de la ville représentant un enfant frappant un tambour. Il s'agissait de Pierre Bayle, 10 ans. Membre des soldats de l'an II et III de la toute jeune république française, il connut la mort d'un éclat d'obus lancé le 1er novembre 1794 par les troupes du général Ricardos lors de la bataille du Boulou. Le courage de ce garçon fut célébré jusqu'à nos jours car son fait d'arme fut de jouer du tambour toute la nuit précédente pour masquer les bruits de préparation militaire de l'artillerie française, qui purent ainsi surprendre l'ennemi au matin.

En savoir plus sur les thermes du Boulou


Histoire

Comme toutes les Albères, il semble que Le Boulou ait été un lieu d'habitat pour les hommes du néolithique. Mais le territoire de cette ville ne nous a pas légué de vestiges de cette lointaine époque, ni même de l'époque mégalithique, plus récente (-2200), caractérisée par l'érection de dolmens et menhirs.

Par la suite la région a été occupé par les ibéro-ligures, puis les celtes et les romains. Bien que ceux-ci s'installaient un peu partout, le territoire du Boulou n'a pas non plus de restes de cette époque. Il faut attendre l'arrivée des carolingiens en 811 pour que soit instauré le système féodal et avec lui les premières églises disséminées un peu partout suite à l'implantation des abbayes ( St Génis des fontaines, St André de Sorède)

L'église Ste Marie du Boulou date du XIe siècle. Ses décors ont été faits pour un autre édifice à présent détruit, il s'agit d'un réemploi. La porte est remarquable car elle a été faite par le maître de Cabestany, un sculpteur renommé qui a beaucoup travaillé dans la région mais aussi en Espagne, en Auvergne et jusqu'en Lombardie. La corniche reproduit des scènes de l'enfance du Christ et sur sa façade, on peut y voir une pierre tumulaire datée de 1220. Notre Dame, en partie reconstruite au XIVe siècle, a été agrandie au XVIIe. Elle contient un intéressant mobilier classé, en particulier 15 panneaux de retables allant du XVe au XVIIe siècle et un crucifix en bois du XVIIe également. Son autel est de style baroque flamboyant.

En 1307, un document nous atteste de la présence d'un château ainsi que d'une enceinte fortifiée, enceinte dont il nous reste une tour quadrangulaire encore de nos jours. Elle fut construite sous la volonté des barons de Montesquieu qui avaient acquis le fief à peu près à cette époque.

Un évènement majeur eu lieu au Boulou, les 30 avril et 1er mai 1794 : La bataille du Boulou. Il s'agit d'une des batailles les plus importantes de la guerre de 1793 qui vit la confrontation des armées françaises et espagnoles pour la possession du Roussillon. Détail intéressant, cette bataille est mentionnée sur l'arc de triomphe à Paris, et elle est le siège d'un fait d'arme important cité par les catalans : le petit tambour du Boulou.


Héraldique

Blason LeBoulou

Expression héraldique

d'argent à la fleur de lys d' azur en chef, accompagnée en pointe d'un vol abaissé de sable, à la bordure de gueules chargée de l'inscription LA VILLA DEL VOLO en lettres capitales d' or.

Description

L'expression héraldique de ce blason est plutôt longue, on va l'expliquer en la reprenant mot à mot. Il est tout d'abord qualifié "d'argent", qui signifie "blanc" en langage héraldique. Le fait de donner sa couleur directement induit qu'il n'est pas scindé en plusieurs parties, sinon ça aurait été la première information. La fleur de lys est "azur", c'est à dire bleu, et elle est positionnée "en chef", donc sur le haut. Elle est accompagné "en pointe" (sur la partie basse du blason) d'un "vol abaissé de sable". Le vol c'est la paire d'ailes. Certaines villes comme Alénya ont un demi-vol représenté, donc une seule aile, mais Le Boulou et la seule ville ayant le "vol" complet. Ce vol est abaissé, donc orienté vers le bas, et de sable, qui est un mot désignant la couleur noire. La bordure, elle est dite "de gueules" (rouge), elle est "chargée" (elle contient) une inscription "d'or" (jaune) Notez que cette inscription n'a pas été reprise dans le dessin ci-contre.

Explications

Le Boulou a un étrange blason. La fleur de lys bleu est un classique de la représentation de la royauté de France, comme peuvent l'être les fleurs de lys d'or sur fond bleu. Pour expliquer les ailes du blason, il faut savoir qu'une telle représentation est nommé "Vol" en héraldique. Vol serait peut-être à rapprocher de "Volo", la graphie catalane du Boulou ("El Volo", en catalan le "V" se prononçant "B") On serait alors en présence d'une arme parlante, c'est à dire qui donne le nom de la ville à travers une sorte de rébus.


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Drapeau catalan Les Pyrénées-Orientales

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