Description
Photos
Situation et accès
Patrimoine
Histoire
Etymologie
Héraldique
Voir aussi
Ansignan est un village du centre du Fenouillèdes, à proximité du barrage de Caramany. Situé sur un
promontoire dominant la Désix, il est essentiellement connu pour son fantastique pont-aqueduc romain, un
ouvrage d'art vieux de 2000 ans qui prouve tout le génie romain à l'époque de l'Antiquité. Mais ceci ne doit pas faire oublier les autres atouts du village,
qui sont essentiellement patrimoniaux et sociaux.
Urbanistiquement l'impression générale qui se dégage d'Ansignan est agréable. Une longue route avec des maisons de parts et d'autres, ça n'est jamais
très bien pour un village, mais il a su écarter les maisons du bas côté et des jardins ont fleuris par-ci par-là, le rendant plus gai. De plus les nouvelles
maisons ont été construites un peu en hauteur sur la colline, ce qui diminue l'étirement du village en favorisant une structure générale plus compacte, donc
plus humaine. D'ailleurs ici les rues ne sont pas très larges, elles ont été pavées de llauses leurs donnant un aspect très agréable. Bizarrement il n'y
a pas de point central à Ansignan, seul la place où se trouve un platane géant pourrait en faire office, mais comme elle en est bord de route, elle ne
rempli pas vraiment les conditions pour en faire un lieu convivial de rencontre comme c'est le cas ailleurs. Derrière l'église il y a un promontoire qui
pourrait faire office de lieu d'échanges, mais c'est plein Nord et assez venteux.
L'activité économique est réduite à Ansignan, il y a peu d'entreprises, ce sont surtout des artisans ayant établis leurs siège social chez eux mais
travaillant essentiellement dans les vilalges alentours, en particulier à St Paul de Fenouillet, première grande ville
à proximité. La ville dispose de quelques associations, mais rien de particulièrement notables, du moins rien qui sort de l'ordinaire. A noter un patrimoine
intéressant pour un tel village.
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Ansignan
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Histoire
Tout comme l'ensemble du Fenouillèdes, Ansignan fait plus partie du Languedoc que du Roussillon.
La première mention du village remonte à l'année 1012, mais on sait de source sûre que le lieu était habité depuis l'époque mégalithique puisqu'il existe
un dolmen au lieu-dit "La Rouyre", probablement érigé entre -2200 et -1800.
Après l'ère mégalithique, les celtes, puis les romains vinrent occuper les lieux. Les vallées du Fenouillèdes étaient la situation idéale pour s'installer
parce que le relief est assez peu marqué, que la plaine est proche (la plaine, elle, était en grande partie insalubre) et que la végétation permettait de
fournir de la nourriture (abri à gibier et cueillette possible). C'est pourquoi la région fut largement romanisée.
Ils créèrent le premier village d'Ansignan, au départ un domaine agricole donné à un certain Ansius, d'où le nom d'Ansignan. De génération en génération
d'autres familles vinrent s'y installer, et ce fut l'essor du village. Ce lieu devait avoir une certaine importance car ils bâtirent ce qui fait la fierté
du village aujourd'hui, le fameux pont-aqueduc long de 170 mètres qui traverse l'Agly. D'ailleurs d'autres restes de cette époque apparaissent régulièrement,
comme par exemple ces pièces datées de 46 av. JC retirées de terre. Le pont, lui, date du IIIe siècle après JC. La particularité de cet ouvrage est qu'il
est construit en 2 niveaux : sur la partie supérieure c'est un aqueduc, l'eau traverse l'Agly à 15m de hauteur, et sur la partie inférieure c'est un pont-tunnel
pour les personnes à pieds.
Après la chute de l'Empire romain, les wisigoths envahirent le Fenouillèdes. Maître de toute l'Espagne, de l'Aquitaine et de la Septimanie, ils étendirent
leur pouvoir de 412 à 739. Nous n'avons pas de trace à leur passage à Ansignan, ni d'ailleurs de celles des sarrasins qui occupèrent le lieu de 739 à 811. Mais
pour eux, c'est plus normal car ils n'occupaient pas vraiment ce territoire, ils en ont juste chassés les occupants.
En 811 Charlemagne, à la tête d'une armée, défait définitivement les sarrasins repoussés au Sud de Barcelone. Les nouvelles terres conquises sont transformées
en comtés (Ansignan dépendait du comté de Bésalù) Les pionniers francs commencèrent à arriver du Nord de la France pour repeupler la région vide, chacun
choisissant une portion de territoire où s'installer. C'est ainsi qu'apparut le village primitif de celui que l'on connaît aujourd'hui, qui se trouvait non
loin de l'actuel village, exactement au confluent de l'Agly et de la Désix. Là-bas se trouvent les vestiges d'une église antique. Cette église était dédiée
à St Nazaire et St Celse, elle est aujourd'hui envahie d'herbes et noyée dans la végétation. En l'observant de plus près on constate qu'elle possède les
caractéristiques des églises pré-romanes, avec en particulier un chœur quadrangulaire, ce qui situe sa construction autour des IXe et Xe siècle, soit peu
après l'arrivée des premiers carolingiens.
Il est très facile d'imaginer que cet embryon de village, soumis aux crues de la Désix, fut abandonné à une époque que l'on ignore, probablement tardivement.
L'église actuelle, de style baroque, date du XVIe siècle. Elle est également consacrée à Saint Nazaire et Saint Celse, mais elle est située bien à l'abri de
la rivière, au sommet de la falaise.
Par la suite l'histoire d'Ansignan est marquée par la séparation entre l'Aragon et la France (1258), qui donne le Fenouillèdes à la France. La frontière était
surveillée par une série de forteresses (Quéribus, Peyrepertuse, etc. du côté français, Força-Réal, Salvetarra, etc. du côté aragonais) Le territoire d'Ansignan
est alors dangereux car il est non loin de la frontière.
Puis apparurent les templiers. Installé au Mas Deu, près de Trouillas, ils étendirent rapidement leur domaine foncier dans toute la région, et en particulier
dans le Fenouillèdes. Ces religieux étaient, en Roussillon, essentiellement des agriculteurs qui cultivaient la terre pour nourrir la grande quantité de moines
dont ils disposaient, mais aussi pour assoir leurs puissances : Qui possédait la nourriture possédait les hommes. Ansignan n'a jamais été directement sous la
coupe des templiers, mais certaines terres leurs appartenaient, par-ci par-là.
A partir du XIXe siècle le village d'Ansignan commença à perdre des habitants, c'était l'exode rural, qui a concentré la population dans les villes.
Heureusement qu'il s'agissait d'un village assez important, ainsi il a pu survivre malgré la perte de population. Ce n'a pas été toujours le cas, certains
villages ont carrément disparu à cette occasion.
Héraldique
Expression héraldique
De gueules à la croix
cléchée, vidée et
pommetée de douze pièces d'
or, à l'aqueduc en comble d'
argent de neuf arches de
sable.
Description
La situation géographique d'Ansignan n'est pas étrangère à la description de son blason. En effet, Ansignan est en plein Fenouillèdes, en Languedoc.
C'est la seule partie du département des Pyrénées-Orientales qui n'est pas catalane. C'est la raison pour laquelle le blason d'Ansignan montre une croix
languedocienne ("Croix cléchée"). L'expression "de gueule" mis en début de la description indique la couleur générale du blason : Rouge. La croix "cléchée"
est "vidée" (Il n'y a que le contour) et "pommetée" (chaque angle a une décoration) de 12 pièces d'or (l'or, c'est la couleur jaune). "En comble" signifie
"en en-tête", généralement on dit "en chef". "L'argent", c'est la couleur blanche et le "sable", c'est le beige.
Explications
Certains villages du Fenouillèdes comme Ansignan conservent une trace de leur attachement historique au Languedoc, voire à la France, à travers le
blason (Fleur de lys ou croix languedocienne). Ansignan ayant un pont-aqueduc romain remarquable, il était normal qu'il soit également représenté, d'où
les arcades noires sur la partie haute. Certaines représentations ajoutent au sommet du blason les mots "Centre du Fenouillèdes". Il faut dire que
géographiquement, c'est pas faux.