Bolquère





Bolquère est un village de Cerdagne, sur le flanc Nord de la vallée. Il épouse les formes de la montagne le long de laquelle il est installé, du coup le village est divisé en plusieurs parties séparées par des petites vallées, la plus importante étant celle de Bolquère, du nom de la rivière locale qui coupe le village en deux. Quand on veut aller d'un point à un autre, il souvent descendre et remonter juste derrière, alors préparez vos mollets à des efforts si vous venez par là !


Le village

Quand on arrive du Sud la première chose qui marque c'est l'église Ste Eulalie. Très jolie, elle est parfaitement visible de loin et semble isolée sur un petit piton rocheux. Contrairement à d'habitude les premières maisons ne se sont pas agglutinées tout autour d'elle mais ont été construites légèrement en retrait, ce qui permet d'avoir une très belle vue dessus, surtout de la mairie, de l'autre côté de la rivière. La mairie, elle, est une ancienne maison massive à un étage, une maison typique de Cerdagne. On lui a ajouté un bâtiment plus moderne, pour une meilleure efficacité dans l'accueil du public tout comme pour les conditions de travail des employés. Juste à côté se trouve le monument aux morts, un petit édifice qui fait un peu ridicule par rapport à la taille de la ville. Non pas que les morts pour la France nécessitent un monument grandiloquent (N'importe quel monument commémoratif fait l'affaire, du moment que l'on se souvienne de leurs sacrifices), mais un tel monument est tout à fait classique, il a une forme banale vue et revue, tout particulièrement dans des villages de taille bien plus modeste que Bolquère. C'est pour ça qu'il donne cette sensation d'être un monument peu adapté à la taille du village.

Le centre-ville n'est pas spécialement grand, il est formé autour d'une petite place piétonnière et dispose de quelques commerces de proximité dont une épicerie aux vendeurs très amicaux. Le long des rues pentues et étroites le visiteur tombera sur un ancien lavoir, une fontaine - très jolie, quoique simple - et diverses portes de maisons anciennes. Il y a aussi plusieurs abreuvoirs, vestiges d'une époque pas si lointaine où les animaux traversaient régulièrement la ville pour aller d'un pacage à l'autre. On a installé plus récemment des statues modernes. Comme on le constate sur place Bolquère n'est pas spécialement reconnu pour son patrimoine, mais il l'est plutôt pour sa vie au grand air, au sein d'une communauté agréable et animée. En effet, Bolquère est plus grand qu'il n'y paraît puisque vers le Nord s'étend des lotissements modernes et quelques équipements grand public d'importance (je veux dire d'intérêt intercommunal).

Bolquère possède plusieurs salles que l'on peut louer (Cal Xiquet, de 65m2, OTSI, de 120m2 et la salle polyvalente, de 290m2), une école qui fait aussi garderie, un réseau de transport intercommunal et départemental, et deux agences postales (une au village, l'autre à Pyrénées 2000). Bolquère dispose aussi d'une bibliothèque. La vie sociale n'est pas notable, on trouve les associations classiques des villages, mais sans rien de spécial : Pétanque, tennis, club photo, association de parents d'élève, et bien sûr club de ski alpin.


Superbolquère

Encore plus au Nord commence la forêt qui sépare le village et la station de ski de la ville, qui est appelée Pyrénées 2000. Entre les deux, dans la forêt, il y a une vaste zone contenant les résidences secondaires des touristes, généralement des chalets en bois, mais pas que. Certains sont vraiment très beaux, de grandes tailles, et les voir est un vrai plaisir tellement ils s'insèrent bien dans le paysage. Cette zone est appelée Superbolquère, elle a commencé dès 1913 mais ne s'est vraiment développée dans les années 80 pour attirer les touristes à gros revenus.

Superbolquère est aussi le nom donné aux installations de la station de Pyrénées 2000 (Hébergements, commerces, loisirs). Cette partie là est nettement moins agréable (en tant que cadre de vie) mais elle ne s'en tire pas si mal que ça si on la compare à ce qui se fait ailleurs, en particulier aux Angles, où la montagne a été sacrifié au nom du développement des sports d'hiver). Ici, il y a bien quelques immeubles, mais ils ne sont pas particulièrement laids. Pas extraordinaires, mais on a évité le pire. Les nouveaux immeubles sont recouverts partiellement de bois et de pierre, preuve de la prise de conscience des autorités sur l'importance du cadre de vie. Et il n'y a pas tant de constructions que ça, et dès qu'on les franchit on est en pleine campagne, avec de belles vues sur les montagnes environnantes et l'accès à de nombreux chemins de randonnées.

Justement, dans un cercle de 200m aux pieds des pistes, on trouve trois ou quatre restaurants et bars (dont deux ont une vue sur les pistes), des loueurs de matériels de ski (bien sûr), des commerçants proposant des vêtements, un buraliste et un parc de jeux pour enfants très bien équipés, à tel point que l'on vient parfois de loin pour y laisser les enfants en liberté, le temps d'un après-midi. Il y a des toboggans, des tourniquets, des parcours d'agilité, des sièges mobiles, des toiles d'araignées (structures de câbles entremêlés) et même une tyrolienne ! A noter aussi la présence d'un parcours de courses d'orientation et surtout du Termanal des loisirs.

Le Termanal des loisirs est une structure communale dotée de plusieurs terrains de tennis indoor/outdoor, d'un terrain de foot, d'un mur d'escalade, de tables de tennis de table, de deux terrains de street hockey, d'un boulodrome, etc. Ces équipements sont à louer pour une somme généralement peu élevée. Le termanal des loisirs est une bonne façon de s'occuper en été tout comme en hiver (pour ceux qui ne skient pas) en profitant du bon air du coin. En pratique, il est situé peu après la 2e bifurcation de la Nationale 116 vers Pyrénées 2000, sur la droite. Vous verrez le bâtiment, en contrebas, il est un peu avant le bowling.


Un petit texte du XIXe siècle...

Voici le texte écrit par Emmanuel Brousse en 1896 dans son livre "La Cerdagne française". Si ce texte date un peu, il est emprunt d'une certaine nostalgie et finalement il n'a pas si vieilli que ça, exception faite du style. D'ailleurs il est lisible sur un panneau d'affichage à l'entrée de la ville, face à la mairie.

...La pyramide du clocher commence à se montrer, puis le village apparaît tout entier assis sur les bords de la rivière Bolquère. Il est pittoresque en diable ce petit village... Les fenêtres font des trous noirs sur les façades blanches...

Les maisons sont adossés à un mamelon, dominées à gauche, par l'église qui semble les surveiller du haut de son monticule. Tout guilleret et tout pimpant qu'il paraît aujourd'hui le clocher de l'église de Bolquère n'en est pas moins un glorieux invalide, qui pourrait, au besoin, montrer ses blessures. Bolquère avait autrefois trois cloches à son clocher... cette commune céda deux de ses cloches pour fondre des canons... Quand les Espagnols s'établirent au camps de la Perche dans l'espoir de s'emparer de Mont-Louis ils lancèrent plusieurs boulets sur Bolquère. Le clocher servit surtout de point de mire et les projectiles de l'ennemi vinrent plus d'une fois s'enfoncer dans ses murs...

"C'est un charmant site estival. On y jouit d'un magnifique coup d'oeil qui embrasse les montagnes grandioses du Cambre d'Aze, du Puigmal et toute la Cerdagne française."

Bolquère... est à 1608m d'altitude. Sa population est de 397 habitants (NOTE : depuis, elle a bien augmentée) Comme climat on ne peut trouver mieux pour l'été... rarement la chaleur y est intense. En revanche le froid vent du Nord appelé Carcanet n'y souffle presque jamais. Les habitants sont très affables, très avenants, très hospitaliers... Comme dans les villages environnants, la population de Bolquère se livre exclusivement aux travaux agricoles et à l'élevage des bestiaux. Ce village possède une magnifique forêt...


La station de ski

Bolquère possède une station de ski qui compte parmi les plus importantes du département des Pyrénées-Orientales : Pyrénées 2000. Sous ce nom un brin vieillot se cache une station moderne avec un ratio nombre total de pistes/pistes noires très élevé. C'est ici que se trouvent une bonne partie des pistes noires de toutes les stations du département, ce qui a été possible grâce à son implantation, proche d'une vallée profonde. Les autres pistes ont toutes les couleurs possibles, de la verte à la rouge. A noter la présence d'une "baby" de 400m de long, pour les débutants, et de la présence d'une piste rouge large et relativement courte qui arrive aux pieds de la zone de bas de station (là où se trouvent les bars et restaurants), ce qui permet à ceux qui ne skient pas de voir très facilement les exploits des skieurs. C'est un énorme avantage car ce n'est pas partout que l'on peut facilement voir les skieurs oeuvrer quand on n'a pas la possibilité de monter en altitude : Formiguères dispose aussi d'une telle zone, mais il n'y a là-bas qu'une large piste verte qui y arrive, alors qu'à Pyrénées 2000 c'est une rouge (et une bleue, mais on n'en voit que la fin).

Sinon il est important de savoir que Pyrénées 2000 est jumelé avec Font-Romeu, l'une des deux grandes stations du département, et que c'est d'ailleurs grâce à ça qu'elle est si importante parce que sinon, Font-Romeu et Pyrénées 2000 ne serait que deux petites stations. (Enfin, Font-Romeu a quand même une certaine taille, à elle seule...) La liaison se fait dans le sens Pyrénées 2000 - Font-Romeu en se laissant glisser légèrement puis en grimpant d'une dizaine de mètres jusqu'à deux téléskis. Pas très pratique. Mais c'est pire dans l'autre sens : Il faut pousser sur les bâtons pendant près de 200m, à moins d'utiliser le petit téléski horizontal qui évite d'avoir à pousser, mais qui a pour inconvénient d'être quasiment toujours bondé et de fonctionner à la vitesse d'un escargot en colère (il s'adapte aux débutants et c'est bien normal). Du coup il est fréquent de voir des skieurs pousser sur les bâtons juste à côté de ceux qui se laissent tirer par la perche... et qui se font doubler !

En savoir plus sur Pyrénées 2000 - En savoir plus sur les stations de ski des Pyrénées-Orientales.


Le parc Lapon

Il s'agit d'un parc animalier peu connu mais qui gagnerait à l'être plus. Il est installé en contrebas du village, dans la zone de Superbolquère, dans la forêt. Il est bien indiqué le long de la route. Ce parc animalier est assez grand tout en restant accessible pour les tout petits. L'intérêt de ce parc est qu'il a un parcours de 600m seulement, ce qui ne provoque pas de fatigue aux enfants comme ça peut être le cas au parc animalier des Angles (très grand), et en plus ils peuvent entrer dans les enclos ! Oui, certains enclos comme ceux des lapins sont bordés de grillages peu élevés pour que les visiteurs puissent les enjamber et aller directement au contact des animaux, c'est autorisé. Ca enchante beaucoup les jeunes enfants. Autre activité intéressante pour eux : donner le biberon aux chevreaux. Il faut être sur place à l'heure dite (les chevreaux n'attendent pas !) et chaque enfant, placé au bord d'un enclos, reçoit une bouteille pleine de lait équipée d'une tétine. Quelques secondes après la mise en place, le personnel lâche les animaux affamés qui se précipitent sur les biberons et tètent avidement, dans les mains des enfants. C'est toujours plaisant.

Mis à part ces deux activités, tout au long du parc, vous verrez d'autres animaux, plus grands, dont les fameux rennes du Père Noël. Oui, ce sont bien les vrais rennes du Père Noël, vous pourrez les voir au travail en période de vacances hivernales, à Bolquère et dans les villages alentours, quand le Père Noël vient au contact des enfants des touristes - et des locaux ! - avec quelques jours d'avance sur le 24 décembre. Il arrive toujours dans un traîneau tiré par les rennes du parc lapon !



Situation et accès

Bolquère est une ville de Cerdagne, elle se trouve à proximité de Font-Romeu, sur le versant Nord du plateau cerdan.

Pour y aller il faut bien sûr prendre la route d'Andorre. Au départ de Perpignan, suivez Prades/Andorre, puis une fois arrivé à Mont-Louis, deux choix s'offre à vous. Soit vous suivez la nationale et tournez à droite en bas du col de la Perche, soit vous bifurquez dès Mont-Louis vers Font-Romeu et dans ce cas, Bolquère se trouve sur la gauche, à quelques kilomètres. La 2e option est la meilleure. Comptez 1h30 de route au départ de Perpignan. Sorties autoroutières Perpignan-Nord ou Perpignan-Sud, au choix, la route d'Andorre partant entre les deux. (Perpignan-Sud est peut-être plus direct)


Patrimoine, curiosités à voir sur place


L'église Ste Eulalie

L'église Ste Eulalie

L'église Ste Eulalie

L'église du village semble dater de la fin de l'époque romane. Elle fut agrandie au XVIIIe siècle, puis au XIXe. Elle a été construite sur les fondations de la tour principale du château de Bolquère, déjà détruit à l'époque de la construction de l'église. Elle contient plusieurs retables : Celui du Christ, de Ste Eulalie et du Rosaire (fin XVIIe siècle), de la Vierge et de St François-Xavier du XIXe. Il y a également une toile peinte du XVIIIe siècle, ainsi qu'une Vierge dans sa "Cadireta".


Les fontaines municipales

Fontaine municipale

Fontaine municipale

C'est une caractéristiques des villages de montagne que d'avoir des fontaines publiques, mais à Bolquère elles ont un petit quelque chose de plus puisqu'en 2011 cinq d'entre elles furent rénovées en profondeur, et deux autres uniquement en surface, avec un embellissement purement esthétique : C'est Jésus Casado, employé municipal mais aussi sculpteur qui a fait les très jolis décors de chacune d'elles. Ces décors représentent des animaux typiques de la région, et le style est assez proche des sculptures de bois qui se trouvent déjà dans la ville... du fait qu'elles sont du même auteur, évidemment.


Bolquère, la gare la plus haute d'Europe

La gare de Bolquère

La gare de Bolquère

Au début du XXe siècle l'époque industrielle s'était largement établi. Dans le département ce sont les hauts cantons qui bénéficièrent des progrès qu'elle amena à la population sous la forme du train jaune, le fameux train désormais mi-touristique, mi-TER, qui fonctionne toujours entre Villefranche-de-Conflent et Latour-de-Carol. La construction de ce train fut un vrai exploit technique. Basé sur une voie métrique (dont Jules Lax fut le concepteur), il nécessita un très grand nombre d'ouvrages d'art et la construction des plusieurs gares, dont la plus haute jamais construite en europe : Celle de Bolquère, à une altitude de 1592,78m. Et oui, la gare de Bolquère est la plus haute d'Europe ! Cette ligne a été mise en service dans les années 1910, le tronçon Bolquère-Eyne ayant été inauguré le 8 mai 1911.



L'hôtel Lassus

L'hôtel Lassus

L'hôtel Lassus

L'hôtel Lassus est au centre de la vie du village depuis le début du XXe siècle, c'est devenu au fil du temps une véritable institution... toujours en activité.

A l'origine de cet établissement se trouve un café, celui du père Rubeau, le très connu - à l'époque - "cal Lilou". En 1911 il le vendit à un couple, Sébastien Lassus et son épouse Marguerite, qui obtinrent rapidement la licence IV que l'on appelait à l'époque "Licence de limonadier", ce qui était un bel exploit car ce n'était que la 3e du département, donnant une indication sur l'importance de Bolquère à cette époque. Ils ouvrirent un hôtel de 5 chambres à une époque où avoir tout le confort consistait à avoir non pas l'eau courante mais des cuvettes, des brocs d'eau et un seau d'hygiène dans chaque chambre !

Quelques travaux sont faits en 1939 avec l'ajout d'un balcon et un escalier extérieur, mais l'intérieur n'est refait qu'un peu plus tard, quand les proprétaires confièrent l'hôtel-café à Pierre Lassus et son épouse Rose. Les chambres reçurent du carrelage en remplacement du vieux parquet, puis en 1960 et 1963 furent installés respectivement le chauffage central et le bâtiment à l'arrière, avec la salle de restaurant et six chambres supplémentaires. L'hôtel continua sa route jusqu'en 1976, année ou Rose et Pierre cédèrent l'hôtel à leur fille Jacqueline et son mari Gérard Chancel qui le géreront jusqu'en 2006, avec la fin d'une tradition familiale et la cession de l'hôtel Lassus à Marilyne et Philippe Valéro, les propriétaires actuels.


La station de ski de Font-Romeu-Pyrénées 2000

La station de ski de Font-Romeu-Pyrénées 2000

La station de ski de Font-Romeu-Pyrénées 2000

La station de ski de Font-Romeu est liée à sa voisine de Bolquère, formant le domaine de Font-Romeu-Pyrénées 2000. Elle propose de nombreuses pistes vertes, bleues et rouges et quelques pistes noires. Pyrénés 2000, elle, est faite de deux grands secteurs et proposent des pistes pour tous les niveaux, mais avec une prévalence de pistes noires assez techniques, ce qui se complète parfaitement.

La station de ski est familiale, avec de bons équipements modernes, et propose de nombreux services.

En savoir plus sur la station de Font-Romeu.

En savoir plus sur la station de Pyrénées 2000.


Le lac du Ticou

Le lac du Ticou

Le lac du Ticou

Le lac du Ticou est un des lieux de loisir de Bolquère, un lieu public. Le lac est assez petit, il est de forme à peu près carré, approximativement 100m de côté, donc on en fait le tour très rapidement. C'est un lac de pêche, il n'est pas rare de voir quelques anciens du village s'installer en bord et passer le temps, tranquillement. Parmi les différentes installations ils y a des tables en dur, des chemins sur lesquels on peut jouer aux boules, une aire de jeux pour enfants, et quelques zones herbeuses où l'on peut s'allonger.

Bref, le lac du Ticou est bien agréable.



Histoire


Préhistoire et antiquité

Nous n'avons pas de traces d'activités préhistoriques sur Bolquère, mais ceci est normal car le plateau cerdan a longtemps été difficilement habitable. Il était très humide, nos lointains ancêtres ont préféré l'abri des montagnes et vivaient donc un peu plus en altitude. Les ibéro-ligures occupèrent le territoire durant le néolithique, puis ce fut les celtes qui envahirent la région. Les romains, en venant plus tard, les appelèrent "Gaulois", mais il s'agissait bien de celtes. Et c'est de cette époque que l'on a les premières traces du village. C'est en effet assez récemment qu'en terrassant un terrain pour la construction d'un nouveau lotissement fut sorti de terre un site datant de l'âge du fer, entre -500 et -200.

Par la suite, les romains colonisèrent la région (-121), puis les wisigoths la récupérèrent (408). Les sarrasins l'envahirent en 735 avant que Charlemagne ne les en déloge en 811. Commence alors la période franque, et l'apparition du village de Bolquère tel qu'on le connaît de nos jours.


Apparition du village

Il apparaît donc pour la première fois dans un document daté de 885 sous la forme "Bolcharia". On en a une autre trace en 948 sous le nom de Bolcaria, puis en 1198 (ou en 1199) eut lieu un évènement tragique, le rançonnage du curé de Bolquère par Arnaud de Castellbo à hauteur de 100 sous. Cet évènement nous apprend surtout que Bolquère était toujours une paroisse prospère puisqu'elle accueillait un curé disposant d'une telle somme.

Ce lieu possédait un château appartenant au comte de Foix, château qu'il avait fait construire lui-même semble t-il. Sa première trace date de 1233 et était à la place de l'actuelle église puisque cette dernière a son clocher bâti sur les fondations de la tour du château. En 1355 eut lieu un fogatge (recensement) de la population de Cerdagne et du Roussillon. Il fit appraître un total de 9 feux, soit approximativement 70 personnes. A partir du XVe siècle, le village passa sous le contrôle de la famille Mercader-Porcell originaire de Puigcerda.

Les deux évènements suivants datent de 1659 et 1666. en 1659 fut signé le traité des Pyrénées, c'est cet accord entre la France et l'Espagne qui permit à 33 villes de Cerdagne d'entrer dans le giron de la France, fixant une frontière le long des plus hauts pics pyrénéens et envoyant le village en France (A noter l'anecdote de Llivia, actuelle enclave espagnole qui ne fut pas pris dans les 33 villes, à l'époque). Puis en 1666, soit seulement 7 ans plus tard, la famille Mercader-Porcell cédèrent Bolquère à la communauté religieuse de leur ville qui en restera propriétaire jusqu'à la Révolution.


Depuis la révolution française

Puis arriva la guerre de 1793. Cette guerre, bien connue dans la région mais peu au niveau national, confronta les armées françaises et espagnoles. Ce sont les espagnols qui attaquèrent une république nouvellement déclarée et encore peu structurée. Ils prirent tout le versant Sud des Pyrénées mais restèrent au Sud de la plaine du Roussillon, perdant une bataille décisive à Peyrestortes, ce qui engagea la contre-attaque. En Cerdagne eut lieu une autre bataille, celle du col de la Perche. Face à l'avancée espagnole les habitants de Bolquère cédèrent deux des trois cloche de l'église du village afin qu'elles soient fondues et transformées en canons, ce qui fut fait. Depuis ces deux cloches ne furent jamais refondues.

En 1866 fut signé un autre traité entre la France et l'Espagne, un traité amical cette fois. Il visait à préciser la frontière et les usages entre les deux pays, en indiquant des spécificités propres à l'enclave de Llivia. Ainsi voit-on qu'à cette époque les habitants de Llivia disposait d'une propriété à Bolquère, mais ne pouvait pas s'y rendre facilement. Ce traité aborda le sujet du transport des billes de bois, dans l'article XXIV :

Article XXIV. Les habitants de Llivia auront le passage par le chemin de la Mola qui aboutit à l'étang de Pradeille, pour l'exploitation, dans leur propriété du Bac de Bolquère, du bois qui peut être porté au moyen de bêtes de somme; mais comme ce chemin n'est pas propre au transport du bois de forte dimension, Llivia conservera, à cet effet, l'usage du chemin dit du Coll Pau, lequel passe à Estavar, à Egal et à travers la forêt domaniale de la Calme pour arriver audit Bac de Bolquère. Dans le cas où, pour des motifs quelconques, l'Administration française aurait besoin d'intercepter ce chemin, elle se concerterait avec l'Administration espagnole pour fournir à Llivia un passage convenable.

Lire le traité de 1866

Le 28 mai 1911 eut lieu l'inauguration de la ligne de chemin de fer Bolquère-Eyne, désenclavant significativement la Cerdagne et, dans le cas de Bolquère, ses habitants. Si de nos jours l'intérêt du train s'est amoindri, il faut bien avoir à l'esprit qu'au début du XXe siècle c'est ce moyen de locomotion qui permettait les déplacements, et quasiment uniquement ce moyen, d'où son importance.


Développement de la station de ski

C'est en 1969 qui fut créée la station de sports d'hiver de Bolquère. Appelée Pyrénées 2000 (A une époque où une telle appellation était porteur d'une vision futuriste...) elle ne contenait qu'un télésiège, celui du Belvédère. En 1971 fut installé le premier téléski, complété par d'autres l'année suivante. En 1976 ce sont les canons à neige qui font leurs apparitions à Pyrénées 2000, ils furent automatisés en 1990. Enfin en 1992, puis 1993 eut lieu la fameuse fusion entre Pyrénées 2000 et Font-Romeu. Une telle fusion eut lieu aussi dans le Cambre d'Aze, plus au Sud, entre les stations de St Pierre dels Forcats et Eyne. Ca n'a rien à voir, mais c'est histoire de dire qu'il n'était pas exceptionnel de fusionner deux stations de ski par ici.


Etymologie

Il semble de le nom de Bolquère vienne de l'expression "Rivière rocheuse", le suffixe "Ker" signifiant "Rocher". C'est un suffixe qui se retrouve dans d'autres noms de villes ou villages catalans.


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Drapeau catalan Les Pyrénées-Orientales

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