Intéressante ville de Cerdagne, Dorrès n'est pas aussi connue qu'elle le mériterait. Ses bains chauds datant de l'époque romaine, toujours en activité, constituent son élément le plus célèbre.
Un village de montagne au calme, connu essentiellement pour ses bains chauds
Intéressante ville de Cerdagne, Dorrès n'est pas aussi connue qu'elle le mériterait. Ses bains chauds datant de l'époque romaine, toujours en activité, constituent son élément le plus célèbre.
Intéressante ville de Cerdagne, Dorrès n'est pas aussi connue qu'elle le mériterait. Ses bains chauds datant de l'époque romaine, toujours en activité, constituent son élément le plus célèbre.
Dorres est un petit village isolé dans une vallée de Cerdagne. Il se trouve du côté d'Angoustrine, au nord de l'enclave espagnole de Llivia. Urbanistiquement, il est typique des villages de montagne pyrénéens, c'est-à-dire qu’il est à flanc de coteau, s'articulant le long d'une route en cul-de-sac dont l'extrémité forme une place plus ou moins centrale. Un réseau de petites rues dessert les maisons d’un ou deux étages, pas plus, la plupart avec de jolis portails en granit sculpté. Le village est doté de plusieurs éléments architecturaux intéressants, comme une stèle à la mémoire du "groupe de Dorres", une organisation de résistants active pendant la guerre, des dalles sculptées médiévales, des vestiges romains, une jolie fontaine, etc.
En pratique, le village n'est pas très grand, mais il s'étend vers l'ouest dans une zone comportant des maisons un peu plus modernes, du côté de la chapelle de la Mageta. C’est de là que partent les chemins de randonnée caractéristiques du village.
Être aussi isolé pose quelques problèmes, en particulier pour les personnes âgées. Il n'y a pas de commerces à Dorres, mais une boulangerie ambulante passe tous les jours, sauf le lundi en hiver. Pour se déplacer, il faut prévenir la veille, car les bus ne montent pas jusque-là quotidiennement : ils le font à la demande, le mercredi. En revanche, le village vit beaucoup grâce aux gîtes qu'il propose. De nombreux habitants ont ouvert ces gîtes, de tailles, de conforts et de prix variés, pour le plus grand bonheur des touristes qui viennent en été pour se ressourcer. Car c'est la force de Dorres : un cadre de vie sympathique, des habitants solidaires et des infrastructures qui permettent d'accueillir les visiteurs. À Dorres, vous n’aurez pas des animations quotidiennes, mais les parents pourront laisser les enfants jouer librement dans le village sans danger. Non seulement le trafic automobile est très limité, mais ils ne risquent pas de se perdre tout en profitant d’un cadre de jeu infini.
D’un point de vue économique, il faut savoir qu’à l’entrée du village se trouve une fromagerie. Les fromages qui y sont produits le sont à partir du lait des vaches élevées sur place, broutant une herbe riche dans de bonnes conditions : c’est une garantie de qualité. Par ailleurs, c’est la commune qui a pris les devants économiquement : elle a fait réaliser des travaux en 1991 sur le site des bains romains et offre désormais la possibilité de se baigner dans une eau sulfureuse tout en contemplant le paysage, le tout pour une somme modique. Dans le même esprit, un musée des *picapedrers* a ouvert en 1999 au cœur même du village. Un *picapedrers*, c’est un tailleur de pierre (ici, de granit).
Être un village tranquille ne signifie pas être sans activités, surtout en été. À Dorres, on s'occupe facilement, notamment grâce aux nombreuses randonnées faisables en VTT ou à pied, comme par exemple :
Il y a aussi — et il est temps d'en parler — les bains de Dorres, des bains romains restaurés et gérés par la municipalité depuis 1991. Il s’agit d’un bassin moderne en extérieur offrant une vue splendide sur toute la Cerdagne, tout en étant plongé dans une eau sulfureuse à 40 °C. La sensation de bien-être est fantastique, surtout en hiver, quand les alentours sont enneigés !
Il faut également découvrir le musée du granit, un musée qui retrace la vie des tailleurs de pierre de Dorres. Le village s’est en effet spécialisé dans la taille du granit de la fin du XIXe au milieu du XXe siècle. À cette époque, il y avait une volonté politique de désenclaver la Cerdagne. De grands projets virent le jour, le plus connu étant la construction du train jaune. Que ce soit pour l’élargissement de la future RN116 ou la construction d’ouvrages d’art, on avait besoin de beaucoup de pierres taillées. Les habitants de Dorres se mirent donc à ce métier, et beaucoup de travaux furent réalisés ici, d’où la volonté de valoriser ce patrimoine local. Si vous observez un peu les rues du village, vous verrez nombre de portails gravés aux initiales des anciens propriétaires ou ornés de dates de construction : on imagine sans peine que c’étaient les habitants eux-mêmes qui gravaient leurs propres maisons !
Pour terminer — et sans rapport — il faut savoir que sur le territoire de Dorres, il existe un abri au col Rouge, destiné aux randonneurs. Il comprend deux couchages et un poêle à bois (non alimenté) : c’est toujours bon à savoir.
Les animations ont beau être limitées, il faut bien dire que le comité des fêtes de Dorres fait tout son possible pour animer le village. Et ça fonctionne ! Été comme hiver, il y a régulièrement des fêtes et autres événements qui renforcent les liens sociaux entre les habitants. L'été, des sardanes sont souvent organisées, sardanes auxquelles les touristes sont cordialement invités à participer. Les fêtes catalanes sont également à l’honneur : le 23 juin pour la Saint-Jean, le 15 août pour la fête de la Vierge, par exemple. Dorres organise aussi des aplecs : ce sont des rassemblements religieux autour d’une chapelle isolée. Ici, c’est à la chapelle Sainte-Marie de Belloc que cela se passe, bien sûr.
Les bains de Dorres
Les bains de Dorres sont, avec ceux de Saint Thomas, les plus connus de Cerdagne. Ils sont ouverts au public pour une somme relativement modeste. Le bassin est extérieur, ce qui permet de se relaxer tout en profitant d'une vue fantastique sur les montagnes. Comme l'eau est entre 37 et 40 °C, il n'y a pas de sensation de froid, même en hiver. D'ailleurs, il vaut toujours mieux y aller en hiver : prendre un bain chaud au milieu des champs enneigés est une expérience agréable.
L'eau des bains est riche en minéraux (logique pour des eaux de Cerdagne), en particulier en soufre. C'est un gage d'amélioration des voies respiratoires et un bénéfice pour les affections cutanées. En pratique, les bains romains sont composés de deux antiques baignoires — taillées par les Romains — un ancien lavoir reconverti en grande baignoire, et un bassin moderne, beaucoup plus grand, datant de 1991. Ces aménagements sont simples mais pratiques.
L'église Saint Jean
L'église romane de Dorres, toujours paroissiale de nos jours, est dédiée à saint Jean. Elle a été en grande partie modifiée au cours du temps par l'adjonction de trois chapelles au nord et au sud, sans destructurer le plan originel. Il nous reste du roman le chevet semi-circulaire et la façade occidentale. Sa nef unique, percée ultérieurement de chapelles latérales, est caractéristique du XIIe siècle, couverte d'une voûte en berceau brisé. Elle contient un retable du maître-autel du XVIIIe siècle, un autre dit « de la Passion » (XVIIe), une Vierge noire (XIIIe), quelques statues des XVIIe et XVIIIe siècles, deux toiles du XVIIe, deux Christ (XVIe et XVIIe) et une roue à clochette.
La chapelle de la Mageta
Il existe une autre chapelle à Dorres, beaucoup plus petite : la chapelle de la Mageta. C'est une petite construction autrefois toute blanche mais aujourd'hui en pierres apparentes, située sur la route du col de Jouell. Elle est dédiée à la Vierge, saint Marc et saint Pierre. Elle présente plusieurs éléments remarquables : la croix en fer forgé au sommet de sa façade, les pierres d'angle en granit, ainsi que les décors des fenêtres et de la porte, également en granite. Même l'escalier, massif pour un tel édifice, est joli.
En savoir plus sur la chapelle de la Mageta.
La chapelle Sainte-Marie de Belloc
Sur le territoire de Dorres se trouve aussi la très ancienne chapelle de Belloc. Datant du XIIe siècle, elle servit au XVIe siècle de monastère. Elle est située au sommet de la colline, au-dessus du village. Son nom signifie « Beau-lieu », et il faut avouer que c'est bien trouvé.
En savoir plus sur la chapelle Sainte-Marie de Belloc.
Dans le village, le visiteur trouvera aussi la jolie fontaine, tout naturellement à la « carrer de la font » (« rue de la fontaine »), un outil de travail de maréchal-ferrant destiné autrefois à tenir les chevaux isolés pour pouvoir leur mettre les fers, ainsi que le lavoir public. Le lavoir était un élément important dans les villages à une époque où l'eau courante n'existait pas dans les maisons. Celui-ci est particulier puisqu'il possède un toit de lauses assez massif. Il est alimenté par trois petites sources d’eau thermale. On trouve aussi, sur la place de la mairie cette fois, quatre abreuvoirs en granit, utilisés à l'époque des transhumances essentiellement. Enfin, il faut citer la stèle à la mémoire des résistants locaux, appelée le « groupe de Dorres ».
Enfin, à 1 800 m à l'ouest de l'église, carrer Sant Marc, se trouve un oratoire dédié à… saint Marc. Hélas, la niche — grillagée — est vide. Il est surmonté d'une croix, bien sûr.
Le site de Dorrès était habité dès l'époque néolithique. À cette période, à partir de -6000, le plateau cerdan était froid, boisé et humide. Les populations vivaient légèrement en hauteur par rapport au plateau, afin d’éviter ces conditions défavorables. Les premières traces d’habitats préhistoriques datent du Ve millénaire avant J.-C., sous la forme de petites haches en pierre découvertes sur place. Entre le Ve et le IIe millénaire avant J.-C., la région est marquée par l’érection de dolmens, dont celui de Brangoly situé sur le territoire d’Enveitg, est un exemple notable. Les principales traces d’habitat néolithique se situent généralement entre 1300 et 1800 mètres d’altitude, ce qui explique pourquoi Dorrès était déjà occupé à cette époque.
Au Ve siècle avant J.-C., les Kerétanis occupaient la Cerdagne. Ils ont laissé de nombreuses traces de leur présence, notamment au cœur même du village de Dorrès où des vestiges ont été retrouvés.
C’est cependant durant le Moyen Âge que le village tel que nous le connaissons a vu le jour, aux alentours du XIIe siècle. Il s’agissait probablement d’un petit bourg composé de quelques manses regroupés autour d’une église, construite pour rassembler les habitants des environs. Dorrès est peu mentionné dans les documents d’époque, ce qui limite notre connaissance précise de son passé. Toutefois, en 1359, le fogatge (recensement) réalisé par le roi indique que Dorrès comptait 11 feux, soit environ 70 habitants. Le document mentionne précisément la « Perroquia de Derros » (paroisse de Dorrès).
Le village est cité comme possession de Bernard d’Enveitg au milieu du XVe siècle, qui détenait les droits de dîme sur « Dorria ». La famille des barons d’Enveitg, qui a rayonné pendant les cinq premiers siècles du second millénaire, étendit ses terres autour de son fief d’origine, Enveitg. Il est donc probable que Dorrès ait été une de leurs possessions bien avant cette date, et le soit resté par la suite, bien que cela reste une hypothèse.
C’est également à cette époque que furent construits les bains, qui ont subi, au fil des années, diverses modifications jusqu’à leur forme actuelle.
Nom | Dorres | Nom catalan | Dorres | Code commune | 66062 |
Canton | Les Pyrénées Catalanes | Arrondissement | Perpignan | EPCI | CC Pyrénées Cerdagne |
Région | Cerdagne | Altitude | 2827 m | Coord. GPS | 42.484621 Est / 1.939964 Nord |
Superficie | 25 km2 | Population | 173 h. | Code postal | 66760 |
Gentillé | Dorrois, Dorroises ou Dorréens, Dorréennes |
"Creu" (prononcez "Créou") signifie "Croix" en catalan. Bien qu'il soit possible que le nom fasse référence à une croix plantée par un missionnaire bénédictin à la fin du VIIIe siècle, il est plus probable qu'il désigne un lieu à la croisée des chemins : la Via Roedana (traversant le Capcir du Nord au Sud) croisant le chemin de la Vall de Feu.
Expression héraldique
D'azur à la croix latine d'argent, accostée, en pointe, de deux fleurs de lys d'or.
Description
La description du blason d'Elne est assez simple. "D'azur" indique que le fond est bleu et qu'il n'est pas divisé en plusieurs parties. "D'argent" désigne la couleur blanche. "Accostée" signifie que l'élément suivant est disposé de chaque côté de la croix. "En pointe" précise que les fleurs de lys se trouvent dans la partie inférieure. Quant à la couleur "or", elle se traduit par le jaune en héraldique.
Explications
Le blason d'Elne représente une croix blanche flanquée de deux fleurs de lys. Ces fleurs de lys symbolisent la royauté française, la ville ayant adopté ce blason après avoir été placée sous la souveraineté française. Le fond bleu, lui aussi, est un symbole de la royauté française.
Dorres est un village bien isolé, niché au bout d'une vallée cerdane. Il se situe juste après Angoustrine-Villeneuve-des-Escaldes, au nord de l'enclave espagnole de Llivia. Pour s'y rendre, rien de plus simple : au départ de Perpignan, prenez la RN116 en direction de Mont-Louis, puis Saillagouse. Continuez vers l'Andorre jusqu'à Ur, où vous bifurquerez vers Angoustrine. Une fois arrivé à Villeneuve, un hameau d'Angoustrine, suivez les panneaux indiquant Dorres. La route, qui monte dans la montagne sans être particulièrement sinueuse, passe par les Escaldes avant de se terminer à Dorres, un village isolé, légèrement en hauteur.
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