Le petit train jaune

Exploit industriel, ce train dessert la Cerdagne depuis plus de cent ans

Le Train Jaune, dans les Pyrénées-Orientales, est une véritable institution !

Bien plus qu'un simple moyen de transport, il offre une manière agréable de découvrir la vallée de la Têt et la plaine de Cerdagne. Et cerise sur le gâteau : il reste abordable, puisqu'il s'agit officiellement d'un TER !

Le Train Jaune, dans les Pyrénées-Orientales, est une véritable institution !

Bien plus qu'un simple moyen de transport, il offre une manière agréable de découvrir la vallée de la Têt et la plaine de Cerdagne. Et cerise sur le gâteau : il reste abordable, puisqu'il s'agit officiellement d'un TER !


De quoi s'agit-il ?

Ah, le train jaune ! Une véritable institution en Catalogne !

Cette ligne TER de la SNCF relie les gares de Villefranche-de-Conflent à Latour-de-Carol, en passant par La Cabanasse, Bolquère et plusieurs autres stations. Si le train jaune est utilisé quotidiennement par une partie de la population, il constitue également une attraction touristique emblématique de la Catalogne Nord. Le parcours traverse la magnifique vallée de la Têt et franchit plusieurs ouvrages d'art impressionnants, dont le pont Gisclard et le pont Séjourné.


Alimentation électrique

Le train jaune possède une particularité unique : son alimentation électrique. Au début du XXe siècle, l'alimentation par caténaire haute n'était pas encore utilisée comme pour les TGV. La plupart des locomotives fonctionnaient au diesel, et les motrices électriques faisaient l'objet d'expérimentations pour déterminer la meilleure solution. Finalement, les ingénieurs ont choisi un troisième rail d'alimentation, en contact permanent avec un sabot de la motrice.

Pour répondre aux besoins électriques, plusieurs centrales ont été construites le long de la ligne. Aujourd'hui, la plupart appartiennent à EDF et produisent de l'énergie "propre", à partir de sources renouvelables comme des conduites forcées, des barrages sur la Têt, et surtout le fameux barrage des Bouillouses. Initialement dédié uniquement au train jaune, ce barrage peut produire jusqu'à 200 000 000 kWh par an, alors que le train n'en consomme que 2 000 000 kWh. Le reste est injecté dans le réseau EDF classique.

On voit ainsi que l'alimentation électrique du train jaune est étroitement liée à la gestion de l'eau en haut-Conflent. C'est pourquoi les ingénieurs ont construit différents bassins de rétention, dont l'objectif est parfois méconnu de nos jours. Le bassin de l'Ous, situé entre La Llagonne et Sauto, en est un exemple représentatif.


Anecdotes

Tout au long de son trajet, le train jaune circule à une vitesse moyenne de 30 km/h. Il possède une particularité remarquable : la gare de Bolquère est la plus haute d'Europe, située à 1 952 m d'altitude.


Les gares desservies

Le train jaune est un TER (Train Express Régional). Si le terme "express" peut prêter à sourire, il reste un lien essentiel entre la plaine et la Cerdagne, tant sur le plan touristique qu'utilitaire. Au départ de Villefranche-de-Conflent, les gares desservies sont :

Pour les horaires et informations pratiques, veuillez consulter le site officiel de la SNCF.


Histoire

L’histoire de ce train commence en 1903 avec la promulgation de la loi autorisant la Compagnie du Midi à construire une ligne Villefranche-de-ConflentMont-Louis. Les premiers coups de pioche eurent lieu dès 1903-1904. Le financement fut assuré en partie par le Conseil Général de l’époque, à hauteur de 5 000 francs-or par kilomètre. L’ouverture de ce premier tronçon eut lieu en 1910. Puis les travaux se poursuivirent et, le 28 juin 1911, on put inaugurer la section Mont-Louis – Bourg-Madame. La guerre de 1914-1918 ralentit les travaux, et le dernier tronçon Bourg-Madame – Latour-de-Carol n’ouvrit qu’en août 1927. Latour-de-Carol constitue le terminus du petit train jaune.

Cette ligne ferroviaire connut une très grande importance jusque dans les années 1960. À partir de cette époque, le développement de la voiture individuelle et l’amélioration des routes, en particulier de la RN116, commencèrent à menacer le train de fermeture. En 1968, 17 lignes de chemin de fer furent menacées, dont celle du train jaune. Puis, dans les années 1970 et 1980, la ligne fut encore menacée pour cause de non-rentabilité, mais elle fut régulièrement sauvée par les cheminots, les élus locaux et les usagers. Finalement, le train jaune retrouva peu à peu une viabilité en devenant touristique, et en 2004 sa vocation touristique fut définitivement affirmée avec l’arrivée de nouvelles rames à grandes vitres. Aujourd’hui, ce train transporte environ 400 000 personnes par an.

Techniquement, la ligne est une véritable prouesse : sur à peine 60 km, les ingénieurs ont conçu 650 ouvrages d’art, dont 19 tunnels et deux ponts remarquables, dans la mesure où ils traversent la vallée de la Têt de part en part : le pont Séjourné et le pont Gisclard. Le pont Séjourné (du nom de l’ingénieur Paul Séjourné, 1851-1939) est un viaduc en pierre long de 217 m et culminant à 65 m au-dessus de la Têt. Impossible de le rater lorsqu’on prend la route de Cerdagne : on passe forcément dessous. Le pont Gisclard, lui, est un pont suspendu tout aussi impressionnant, quoique plus discret. Il porte le nom d’un autre ingénieur, également concepteur de la ligne, qui trouva la mort dans de dramatiques circonstances le 31 octobre 1909.


L’accident du pont Gisclard

Ce jour-là, le pont suspendu faisait l’objet de tests en grandeur nature. Nous étions en fin d’automne et, en cette saison, dans le Haut-Conflent, le froid était glacial. Il avait gelé durant la nuit et une pellicule de givre s’était formée sur les rails. La motrice se lança lentement sur le pont, chargée de différents ingénieurs et ouvriers chargés de vérifier son comportement sur l’ouvrage. Au premier freinage, la motrice se mit à glisser sur le givre, empêchant son arrêt. Lentement d’abord, puis de plus en plus vite, elle continua sa course sur les rails, traversant le pont suspendu. Elle prit tant bien que mal le premier virage, mais se mit à tanguer. Finalement, elle se coucha contre la roche. Le choc fut violent et ne laissa aucune chance aux passagers, projetés à l’extérieur. Cet accident resta gravé dans la mémoire collective des Catalans, et il est encore assez fréquent qu’on vous le raconte à bord du train jaune, de préférence au passage du pont Gisclard.

Situation et accès

Le petit train jaune est une liaison ferroviaire reliant Villefranche-de-Conflent à Latour-de-Carol. Véritable cordon ombilical liant la plaine du Roussillon à la Cerdagne, ce train a aujourd'hui essentiellement une vocation touristique, bien que nombre de Catalans s'en servent pour monter aux stations de ski. Il détient un record : c'est la ligne ferroviaire régulière la plus haute du monde, culminant à 1500m.



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