Histoire

Initialement situé sur la rive gauche de la Têt, au milieu des seuls terrains plats agricoles, Joncet fut déplacé sur la rive droite, un peu plus en hauteur, avant le XIV^e siècle. La raison de ce déplacement nous est inconnue, mais il s’agissait très probablement d’éviter les fréquentes crues de la Têt, quitte à s’éloigner des terres cultivables.

Les habitants de Joncet et ceux de Serdinya entretenaient de nombreux contacts, car ils dépendaient du même seigneur : le roi lui-même. En effet, Joncet était une possession des comtes de Cerdagne, passée en 1117 au roi d’Aragon. Par la suite, il ne changea plus jamais de seigneurs jusqu’à la Révolution.

Il semble que la famille de Joncet ait connu une certaine gloire. Propriétaire de manses à Escaro, elle aurait périclité aux alentours du XVII^e siècle. Il s’agissait de la famille Mas, dont un certain François était curé à Ayguatébia en 1654. L’église de Joncet, dédiée à saint Jean-Baptiste, date de 1646. Elle appartenait à la famille Mas, qui l’avait fait construire à proximité de sa maison. En 1860, elle fut rachetée par Michel Clastres, curé de Codalet, qui la fit restaurer.

La dîme de Joncet appartenait initialement à la reine Esclarmonde de Majorque, qui la légua par testament en 1312 pour l’entretien de deux chapelains affectés aux églises des Clarisses et des Grands-Augustins de Perpignan. En 1757, elle fut attribuée à Philippe de Copons de Réart, chanoine d’Elne, puis, à sa mort, au sous-diacre Jean-Baptiste de Banyuls de Montferrer. Ce dernier la conserva jusqu’en 1791, année durant laquelle la Révolution en abolit la perception. À Joncet, l’usage voulait que l’on ne payât pas de dîme sur les petites récoltes (pois, lentilles, etc.) destinées à la consommation personnelle.