Indissociable de son passé industriel, Escaro préserve et met en valeur les souvenirs de son histoire au XXe siècle, oscillant entre une certaine fierté et une pointe d’amertume.
Si il est bien un village où l'on apprend ce qu'est le travail à la mine, c'est bien ici.
Indissociable de son passé industriel, Escaro préserve et met en valeur les souvenirs de son histoire au XXe siècle, oscillant entre une certaine fierté et une pointe d’amertume.
Indissociable de son passé industriel, Escaro préserve et met en valeur les souvenirs de son histoire au XXe siècle, oscillant entre une certaine fierté et une pointe d’amertume.
Escaro est un charmant petit village du Conflent, perché en haut de la vallée de Marsana. C’est un village relativement étendu mais peu dense. Ce qui frappe immédiatement en arrivant sur place, c’est son emplacement en balcon, orienté vers l’Est. En déambulant dans ses ruelles et ses routes, on est immédiatement marqué par l’importance de l’activité minière qui s’y est déroulée. Partout autour du village, les imposantes falaises sculptées par l’homme témoignent de cette époque. Ces traces, récentes, sont le résultat de l’exploitation des mines de spath-fluor entre les années 1960 et 1990. Aujourd’hui, ces vestiges industriels dominent toujours le paysage et attirent le regard des visiteurs.
Le village lui-même regorge de références à son passé minier. Loin de renier cet héritage, Escaro a choisi de le mettre en valeur. Plaques commémoratives et explicatives, plans détaillés, citations de mineurs... tout rappelle cette période qui, bien qu’elle ne soit pas forcément source de fierté pour tous, reste une page importante de l’histoire locale. Parmi les curiosités, l’ancienne épicerie a été préservée et expose des photos d’époque, permettant de plonger dans l’ambiance de ces années marquées par l’industrie.
L’entrée du village est dominée par le musée de la mine, qui retrace l’histoire de l’exploitation industrielle et minière d’Escaro. Depuis l’avenue principale, on accède à une petite place centrale d’où partent plusieurs rues bordées de maisons. Le village actuel ne présente pas de traits architecturaux particulièrement anciens, car il a été reconstruit à son emplacement actuel après la destruction de l’ancien bourg. Ce dernier se situait à l’endroit où la mine a laissé un immense cratère, les maisons ayant été rachetées et démolies au fil du temps pour permettre l’exploitation du sous-sol.
Des plaques informatives installées à divers endroits du village racontent la vie quotidienne à Escaro au XXe siècle, durant l’apogée de l’activité minière. Ces témoignages enrichissent la visite et permettent de mieux comprendre le rôle central qu’a joué la mine dans la vie locale.
Aujourd’hui, Escaro est un village paisible. Il compte cinq associations, dont l’une dédiée à la préservation de la mémoire minière. Le village propose également plusieurs options d’hébergement : trois gîtes et un camping. Un camping à la ferme est également disponible dans le hameau voisin d’Aytua, situé à l’est d’Escaro. Bien qu’il n’y ait pas de commerces fixes dans le village, un boulanger et un épicier ambulants viennent régulièrement desservir les habitants. Les transports sont organisés, ce qui facilite un peu la vie au quotidien, bien que l’éloignement des grandes voies de communication réserve Escaro aux personnes cherchant un cadre de vie calme, loin de l’agitation urbaine.
Le patrimoine d'Escaro est principalement industriel, marqué par les mines et carrières situées sur la commune, dont les vestiges sont encore largement visibles.
L'église du village, dédiée à Saint Martin, présente également un intérêt particulier. Initialement démolie dans les années 1930 pour permettre l'exploitation minière, elle a été reconstruite par les habitants entre 1952 et 1954, dans un style similaire. Son plan suit le modèle roman classique : un rectangle prolongé d'une abside semi-circulaire. Elle comporte deux chapelles intégrées dans l'épaisseur des murs gouttereaux, créant ainsi un chœur en forme de trèfle. Elle abrite également l'ancienne cuve baptismale, récupérée de l'église originale.
Parmi les autres édifices religieux d'Escaro, citons l'oratoire dédié à Sainte Catherine et le vieux lavoir, situé au cœur du village.
Un deuxième village, Aytua, se trouvait à proximité d'Escaro. Situé plus bas dans la vallée, il fut rattaché à la commune d'Escaro en 1822.
Les mines d'Escaro
Les mines d'Escaro figuraient parmi les principales du département. Le village abrite aujourd'hui un musée consacré à cette activité industrielle. Le site des mines est caractéristique : à ciel ouvert, l'exploitation a creusé les montagnes environnantes par couches successives, redéfinissant le paysage en un relief typique de la région. Cependant, ces mines représentent aussi un crève-cœur pour les habitants d'Escaro : leur toute-puissance leur permit de considérer les terrains autour du village comme exploitables, ce qui entraîna le déplacement et la destruction de l'ancien village.
Pour en savoir plus, consultez les mines d'Escaro.
Le hameau d'Aytua
Aytua est un hameau situé à proximité d'Escaro. Relativement vaste et doté des infrastructures nécessaires à une commune, il n’a pourtant plus ce statut. Son église, bien que petite, se distingue par un clocheton particulièrement haut et étroit, lui conférant un aspect singulier.
Pour en savoir plus, visitez le hameau d'Aytua.
Le site d'Escaro est un ancien lieu préhistorique datant de la civilisation mégalithique, vers 2000 avant J.-C. Un dolmen a été découvert sur le territoire de la commune. Par la suite, ni les Celtes (-500), ni les Romains (-121), ni les Wisigoths n'ont laissé de traces sur ce territoire. Après l'invasion sarrasine et le dépeuplement du Roussillon, c'est Charlemagne qui parvint à conquérir cette région (811) et à la pacifier. Commence alors l'ère chrétienne, marquée par la multiplication des églises rurales. Le village d'Escaro est mentionné pour la première fois au IXe siècle, relativement tôt par rapport à d'autres villages. À l'époque, il était nommé *Ascarone*.
À cette époque, la seigneurie d'Escaro appartenait aux comtes de Besalú. (Le comté de Besalú était, durant le Haut Moyen Âge, une subdivision territoriale qui englobait le Fenouillèdes, le Conflent, le Ribéral, les Aspres, les Albères et le Vallespir.) En 967, un document atteste que Seniofred fit don de la seigneurie d'Escaro à son frère Oliba. Ce dernier céda des terres de cette seigneurie à l'abbaye de San Pere de Campredon en guise d'hommage religieux.
En 1111, le comté de Besalú fut intégré à celui de Barcelone, beaucoup plus puissant. La seigneurie passa alors à cette grande famille, avant d’être transférée à celle des rois d'Aragon à la suite de leur rapprochement. En 1203, la seigneurie changea à nouveau de mains lorsque Pierre II d'Aragon en fit don au monastère de Fontfroide, qui la conserva jusqu'au XIVe siècle.
Situé à proximité du Canigou, le monastère de Fontfroide préféra se défaire de cette seigneurie en la cédant au monastère de Saint-Michel de Cuxa, qui possédait déjà la plupart des seigneuries autour du Canigou. Par la suite, Escaro resta sous la propriété des moines de Saint-Michel jusqu'à la Révolution.
Escaro est surtout connu pour ses exploitations minières au XXe siècle. Bien que commencées dès l'époque antique et pratiquées de manière artisanale jusqu'au début du XIXe siècle, ces exploitations prirent une nouvelle dimension à l'ère industrielle avec quatre sites distincts, répartis entre Escaro et Aytua. Ces mines attirèrent de nombreux ouvriers, accompagnés de leurs familles, augmentant ainsi considérablement la population d'Escaro. Le village principal était alors le hameau d'Escaro d'Amunt.
Lorsque la production de fer commença à diminuer puis s'arrêta, un important gisement de spath fluor, le plus grand de France, fut découvert sur le site. L'entreprise Denain-Anzin racheta la concession et relança l'extraction. Cependant, au fur et à mesure que la mine s'étendait vers l'ouest, le hameau montra des signes de dangerosité. Les habitants furent contraints de quitter les lieux, et l'entreprise racheta progressivement les maisons. Le village d'Escaro d'Amunt devint insalubre, et les bâtiments s’effondrèrent peu à peu. Finalement, deux pelles mécaniques achevèrent de démolir ce qui restait : ce fut la fin d'Escaro d'Amunt.
Cet épisode a laissé beaucoup de rancœur parmi les habitants. Bien qu'ils reconnaissent que la mine ait fait vivre Escaro, ils constatent, avec amertume, que vingt ans après, le village historique a été détruit, le paysage défiguré, et que les habitants n’ont pas profité des bénéfices engendrés.
Pour en savoir plus : Les mines d'Escaro
Description
Le blason d'Escaro se divise en deux parties selon une diagonale allant de l'angle supérieur droit à l'angle inférieur gauche. La partie supérieure arbore quatre bandes rouges verticales sur fond jaune, tandis que la partie inférieure représente Saint Martin à cheval sur un fond bleu.
Ce blason met en avant la figure de Saint Martin, ici représenté à cheval, partageant son manteau en deux, un geste symbolisant générosité et protection. Le fond bleu pourrait également évoquer la royauté française, établissant ainsi un lien entre la commune et cette tradition historique.
Escaro est une ville du Bas-Conflent, dans le massif du Canigou. C'est une zone de moyenne montagne dont les routes, sinueuses, desservant plusieurs villages plus ou moins isolés. On est là dans la zone de Prades.
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