Quand on est à Mont-Louis et que l’on part vers les Angles ou Matemale, on passe par La Llagonne avant d’arriver au col de la Quillane. Certains disent qu’on est déjà en Capcir, d’autres en Cerdagne, mais la vérité, c’est qu’on est toujours en Haut-Conflent, puisque les limites sont ce col de la Quillane et le col de la Perche, bien plus loin...
Cette précision apportée, découvrons le village.
Le village
La Llagonne est un village de montagne d’environ 500 habitants. Il possède un cœur de village assez grand, fait de grandes maisons en granit, la plupart à deux étages, et de toutes petites rues étroites dans lesquelles je vous déconseille de vous aventurer avec un gros 4x4 rutilant, surtout l’hiver, lorsque les rues sont couvertes de plaques de verglas. Ce cœur de village s’enroule autour du campanile, une ancienne tour à signaux qui faisait partie du réseau des tours à signaux des rois de Majorque. À côté de la tour, il y a l’église romane et le presbytère, une solide bâtisse elle aussi en granit.
Le reste du village est beaucoup plus aéré puisqu’il se compose de longues rues, anciennement routes d’arrivée au village, le long desquelles l’urbanisme s’est étendu. L’âge des maisons, par rue, témoigne du développement urbanistique. Par exemple, plein ouest, une rue très longue mène vers des maisons quatre faces avec de grands jardins, tandis que vers le nord, la route a été colonisée par plusieurs lotissements aux maisons certes différentes, mais plus classiques. À noter que la route des Sorbiers se poursuit sous la forme d’un sentier pédestre qui mène directement à la station de ski de la Quillane.
Le village possède un commerce, une petite épicerie correcte qui propose une grande variété de produits, mais en faible quantité, comme c’est souvent le cas des épiceries de quartier. Vous y trouverez de l’alimentaire bien sûr, mais aussi de la droguerie, plus spécifiquement des journaux, de petits souvenirs, et même des livres. Ils vendent aussi du pain (celui de la très bonne boulangerie de Formiguères) et disposent d’un rayon charcuterie et produits catalans. Les autres commerces sont le bureau de poste, ouvert à temps partiel, deux fermes, un fabricant de confitures, un chauffagiste, et une entreprise de transport en commun dont les locaux se trouvent aux Sorbiers. La vie associative est encore plus complète : la liste comprend des cours de danse, d’aïkido, de Taï Chi Chuan, un club de ski nordique ainsi que diverses associations culturelles locales, dont une dédiée à la promotion du patrimoine local. Il est aussi possible de faire du cheval, puisqu’il y a un haras à La Llagonne.
Les deux fermes de La Llagonne
À La Llagonne, le village tout proche, vous avez deux fermes : la ferme des Sorbiers et celle du Rialou. Je les connais très bien toutes les deux, elles sont différentes. La ferme du Rialou est à l’entrée du village, très propre, et propose une fromagerie bien tenue avec beaucoup de choix. Les propriétaires ont installé des enclos à l’extérieur avec un petit parcours qui permet aux enfants, pour une somme modique, de découvrir en vrai les animaux de la ferme. C’est agréable et ça fait passer un bon moment aux enfants. La ferme des Sorbiers, elle, est bien différente. C’est une ferme à l’ancienne contenant une trentaine de vaches et quelques brebis. Son intérêt ? Tous les jours à 18h, à l’heure de la traite, vous pouvez y acheter votre lait ou votre fromage, et rester quelques minutes — ou même plus — pour que vos enfants voient le travail de l’éleveur (en l’occurrence, de l’éleveuse).
Mieux encore : elle leur laisse faire de petits travaux pendant la traite, et ça marche. D’année en année, les enfants reviennent et les grands montrent aux petits ce qu’il faut faire : ouvrir et refermer la corde pour empêcher les vaches d’entrer au mauvais moment, leur donner leurs céréales, appliquer la bétadine puis la trayeuse sur les pis, passer un petit coup de balai, etc. Le travail des enfants aide vraiment l’éleveuse, bien qu’elle doive surveiller tout ce petit monde, l’étable ressemblant parfois à un endroit touristique.
En été, les enfants peuvent aller chercher les vaches dans le pré et les accompagner jusqu’à la ferme d’été, un peu plus loin en direction du col. C’est amusant pour eux, et ils ont vraiment l’impression d’aider. Je connais une gamine qui y a passé ses étés pendant plusieurs années !