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Canaveilles




. Description      . Photos      . Situation et accès      . Patrimoine      . Histoire      . Etymologie

Canaveilles est tout petit, c'est un village à flanc de coteaux dont l'unique rue serpente le long de la montagne. Les maisons sont donc les unes à côté des autres, parfois séparées par un jardin potager ou d'agrément. A un bout on trouve l'église, très joli bâtiment restauré avec un clocher en pointe, ce qui est plus pratique pour la neige (en plaine, ils sont plutôt en toit-terrasse) La mairie est un gros bâtiment rectangulaire, imposant, un peu à l'écart des autres.

L'impression qui se dégage de Canaveilles quand on s'y balade n'est, aux premiers abords, pas vraiment agréable. Le village semble désert, il n'y a pas de bruit et le paysage, grandiose, donne une impression de vide. Les maisons sont différentes les unes des autres. Certaines sont parfaitement entretenues, décorées, fleuries, et d'autres sont à l'abandon. Mais parfois des maisons à l'abandon donne un charme au village, un charme vieillot très agréable. Ici, il a suffit que quelques briques bouchent un trou dans un mur pour qu'on ai l'impression que c'est tout le village qui est fait de bric et de broc. Ici ou là on trouve un outil abandonné, un vieux tracteur rouillé, et au final le visiteur a l'impression d'être dans un village abandonné. Et pourtant, ce n'est pas le cas. Surtout l'été, où certaines personnes viennent dans leurs résidences secondaires (ce n'est pas la majorité), où que les randonneurs viennent garer le véhicule pour partir marcher sur les hauteurs.

Il faut quand même dire une chose sur la vue. Ici, toutes les maisons ont une vue magnifique sur la vallée de la Têt. On distingue le rétrécissement des Graüs (là où il y a le centre de rééducation fonctionnel), et une grande partie du Conflent. A noter qu'étant sur le côté Nord, Canaveilles est parfaitement ensoleillé et ça lui donne un atout non négligeable.




Situation et accès

Canaveilles est un tout petit village du Haut-Conflent à hauteur du défilé des Graüs, entre Olette et Thuès-entre-Valls. Il est sur la rive gauche de la Têt à plus de 900m d'altitude, soit 200m plus haut que la nationale 116 qui passe dans la vallée.

Pour s'y rendre il faut, au départ de Perpignan, suivre la direction de l'Andorre (Prades/Mont-Louis) jusqu'à Olette. Après Olette il faut surveiller, il y a une bifurcation parfaitement indiquée qui part sur la droite en direction du village. Attention, à partir de là, la route grimpe sacrément, et elle n'est pas très bien stabilisée. Pas de quoi avoir un accident, mais prudence quand même, d'autant plus que la visibilité est parfait faible, la montagne masquant le virage suivant... Une fois à Canaveilles, inutile d'espérer aller plus loin : C'est un cul-de-sac. Une seul voie s'en échappe, une voie non carrossable menant à Llar ou Ayguatébia par les crêtes. Idéal pour les VTT, mais c'est vraiment pas une bonne idée de vouloir la faire en voiture : c'est long et je ne sais même pas si elle n'est pas barrée par endroit.

Carte des communes

Coordonnées GPS : 2.2492284870 N, 42.5356164700 E.


Patrimoine, curiosités à voir sur place

L'église St Martin est l'église paroissiale de Canaveilles. Possession de l'abbaye de St Michel de Cuxa à partir du IXe siècle, c'est à dire dès le début du village, l'édifice roman que nous connaissons est une construction un peu plus tardive que cette époque, vers le XIe siècle. Elle est construite en schiste. Architecturalement, elle est à nef unique avec une abside semi-circulaire. Sa couverture en berceau brisée a remplacé au XIIe siècle la charpente en bois initiale. Lors de cette transformation fut érigé le clocher tour. Le siècle suivant a vu s'édifier le porche.

Intérieurement elle contient une cuve baptismale, deux statues du XVIIe siècle représentant St Martin et la Vierge du Rosaire, un Christ et un panneau peint de la même époque, et deux vestiges du XIVe siècle : un bas relief daté de 1309 représentant St Pierre et un chandelier en fer forgé. le bas relief vient de l'église d'Erola, abandonnée. Sous son porche il y a une belle calade et à proximité une pierre tumulaire ornée d'une croix pattée.

Sinon on peut citer le monument aux morts, original car il s'agit d'une simple plaque de marbre. Simple, mais notable. Et puis à l'extérieur du village il faut savoir que le hameau de Llar est rattaché à Canaveilles. Il est un peu plus haut dans la montagne, encore plus difficile d'accès. Et enfin il faut savoir que c'est sur le territoire de Canaveilles également que se trouve Exalada, un site aujourd'hui complètement disparu ayant accueilli la première abbaye St Michel, qui a été déplacé plus tard et que l'on connait de nos jours sous le nom de St-Michel-de-Cuxa. Exalada est au bord de la Têt, c'est un terrain plat un peu dégagé.


La tour de Llar

La tour de surveillance de Llar.
La tour de Llar

Comme bon nombre de villages, surtout les possessions des abbayes, Llar était fortifié. Il reste de nos jours les ruines de cette tour, dernier vestige d'une maison-forte. Elle était en relation avec celle de Prats-Balaguer. Cette tour est en très mauvais état. Il n'en reste qu'un soubassement de pierres grossièrement appareillées mais recouvert en partie d'une végétation rase. Elle a un plan carré. Au XIVe siècle elle a été entourée de courtines pour devenir le donjon d'un château dont il ne subsiste plus aucune trace. Il est fait mention au XIXe siècle d'une brétêche, aujourd'hui disparue, au dessus de la porte de la tour.

En savoir plus sur la tour de surveillance de Llar.


Le hameau de Llar

Le hameau de Llar, sur le territoire de Canaveilles.
Le hameau de Llar

Llar est un hameau de montagne, sur les flancs de la vallée de la Têt. Composé d'une dizaine de maisons seulement, on y accède par une route sinueuse au départ de Fontpédrouse. Impossible de rejoindre Llar sans passer par Fontpédrouse, à moins de vouloir circuler sur des routes non entretenues serpentant dans la montagne !

En savoir plus sur le hameau de Llar.


Le village disparu d'Exalada

Le village disparu d'Exalada, sur le territoire de Canaveilles.
Le village disparu d'Exalada

Exalada est le nom d'un ancien village désormais disparu. Il se trouvait au-dessous de Canaveilles, dans les Graüs, juste face qu centre de réadaptation fonctionnelle de Thuès. Lorsque la pente de la Nationale s'inverse, observez au-dessus de vous les ruines de murs : Soit il s'agit des avants-postes du château de Cérola qui verrouillait le passage, soit il s'agit des restes de l'église d'Exalada. Cette dernière est un peu en hauteur par rapport au château.

En savoir plus sur le village d'Exalada.



Histoire

Géographiquement le village de Canaveilles est proche d'Exalada, un lieu où fut bâti au IXe siècle une abbaye qui deviendra plus tard St Michel de Cuxa. Près de ce site sera également construit vers le XIe siècle le château de Cérola, verrouillant la vallée de la Têt.

Lorsque Canaveilles apparaît dans l'histoire, c'est en tant qu'alleu donné l'abbaye d'Exalda par la fille du comte de Cerdagne Béra. Ca c'est passé en 868, sous le règne du roi Charles le Chauve. Par la suite cette abbaye a toujours tenu les destinées de Canaveilles. Ainsi le 22 mars 1547 on trouve le moine Barthélemi Delordre inféodant un champ à Canaveilles. Nommé en 1585 camérier commendataire à vie, Balthazar Compta fut le seigneur direct de Canaveilles. En tant que tel il possédait les droits de hautes et basses justice sur la population. Il promettait l'habitation, le feu et le lieu au premier jour du mois Faiemus continuam habitationem in dicto loco nec non focum et locum capite cujusque mensis, ainsi que les éventuelles réparations suite aux dégâts que pourraient faire les français sur les habitations. Il y avait 20 tenanciers, dont 4 habitaient aux Barris, à l'extrémité ouest du village. Tous étaient agriculteurs sauf un, maçon.

Le 31 août 1773 Nicolas Saléta, avocat au Conseil souverain, renouvelaient les criées générales du 31 mai 1763. Ce document précisait les règlements généraux de police selon les édits royaux. Il attribuait la répartition du montant des amendes : Un tiers pour le seigneur disposant de la haute justice, l'abbé de St Michel de Cuxa, un tiers pour l'église du lieu et un tiers pour les officiers de la juridiction.

Il existait un règlement particulier pour la chasse :

Article XXXIX : Faisons défense à toutes personnes de chasser en quelque lieu, sorte et manière que se soit ou sur quelque gibier de poil ou de plume que ce puisse être, dans toute l'étendue de notre juridiction, à peine de cent livres d'amende pour la première fois, du double pour la seconde, et pour la troisième fois attaché trois heures au carcan du dit lieu de Canaveilles le jour de marché et banni trois ans de la dite juridiction, ainsi qu'il se trouve disposé dans l'article XXVIII de l'ordonnance de 1669 concernant la chasse. Permettons cependant aux habitants du dit lieu de Canaveilles de chasser dans toute l'étendue de notre juridiction pendant toute l'année."

En 1860 la construction d'un canal d'arrosage partant du moulin de Fedges améliora grandement les conditions de vie dans le village. L'église de Canaveilles est dédiée à St Martin, elle est de style romane et apparaît en 1011. Curieusement elle a reçu une deuxième nef côté Sud servant de porche. Cette église possède du mobilier intéressant, en particulier une cuve baptismale en granit


La famille de Canaveilles

Il s'agit d'une famille ancienne, probablement apparu à la reconquête franque des territoires catalans, en 811. Lorsque les premiers pionniers francs s'implantèrent dans la vallée de la Têt, le système féodal a fait qu'une famille unique a pu représenter le lieu auprès du comte de Cerdagne (dont dépendant la vallée). Cette famille est devenue par la suite les seigneurs de Canaveilles, autour du XIe siècle.

Elle prendra une grande ampleur sous les rois de Majorque (XIVe siècle) mais disparaîtra avec eux car ils leurs étaient trop liés. Leurs héritages seront répartis entre les nouveaux maîtres d'Evol et les nombreux descendants des Canaveilles. Les premières traces écrites apparaissent vers le XIIe siècle. On retrouve les membres sous le nom "de Canaveilles" ou "d'En" en fonction de la branche dont il s'agit. Ainsi Arnaud de Canaveilles a été témoin de 1165 pour le compte du comte de Roussillon. En 1173 Bérenger d'En était moine à St Michel de Cuxa. En 1230 Arnaud d'En était moine également, mais à Camprodon. En 1268 Bérenger d'En tenait en fief la "villa de Riutort" (le village) pour Esclarmonde de Conat ainsi qu'un sixième de la dime d'Urbanya qu'il cèdera à son héritier Guillem d'En.

Le 7 des calendes d'octobre 1278 Raymond de Canaveilles, fils de feu le chevalier Raymond de Canaveilles, reconnaissait tenir en fief, aux mêmes conditions que ses ancêtres, sous la suzeraineté du seigneur d'Evol deux parts de la dîme de Canaveilles et des Plans (Talau). Le même jour Arnal de Canaveilles fils du chevalier Guillem de Canaveilles, reconnaissait tenir en fief pour le dit Raymond les deux parts de la dîme de Canaveilles.

Rappelons nous que le vicomte d'Evol, alors tout puissant en Conflent, tenait lui même en fief Canaveilles pour le comte de Foix, héritier d'une partie des domaines de la Cerdagne. Le 17 des calendes de janvier 1323 Hugues de Canaveilles, fils d'Arnaud, faisait hommage au roi de Majorque dans le château de Cérola.

Le chevalier Guillem d'En a participé à l'expédition en Morée (Albanie) en 1316, sous la direction des rois de Majorque. Il était procureur en 1305 de Bernard de So, vicomte d'Evol. En 1337 on retrouve Bérenger de Canaveilles, commandant du château de Quérol (Latour de Carol). Il fut remplacé le 14 novembre 1340 par Raymond d'Exalada. En 1326 est mort le chevalier Bérenger de Canaveilles. La sacristie d e Canaveilles conserve un petit bloc de marbre blanc sur lequel est inscrit à son sujet : Idibus januarii anno Domini MCCCXXVI incipium dormitionis bergarii de Caueils (Canaveilles) : Hoec uxor suo Sclarmunda in ecclesia sancti Martini


Etymologie

Canaveilles vient de Cana-Novelloe, les "maisons neuves". L'étymologie est relativement simple.



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