Canaveilles

Un joli village, mais difficile d'accès !

Situé dans le haut Conflent, Canaveilles est un tout petit village isolé perché sur un promontoire rocheux, à quelques kilomètres au nord de la Nationale. Ce lieu paisible abrite une population restreinte, soudée et vieillissante, mais très accueillante.

Si l'activité économique y est limitée, la qualité des relations sociales compense largement cet isolement, offrant un véritable esprit de communauté à ceux qui vivent un peu à l’écart des autres villages.

Situé dans le haut Conflent, Canaveilles est un tout petit village isolé perché sur un promontoire rocheux, à quelques kilomètres au nord de la Nationale. Ce lieu paisible abrite une population restreinte, soudée et vieillissante, mais très accueillante.

Si l'activité économique y est limitée, la qualité des relations sociales compense largement cet isolement, offrant un véritable esprit de communauté à ceux qui vivent un peu à l’écart des autres villages.

Canaveilles est un tout petit village à flanc de coteaux, dont l'unique rue serpente le long de la montagne. Les maisons sont donc les unes à côté des autres, parfois séparées par un jardin potager ou d’agrément. À une extrémité se trouve l’église, un très joli bâtiment restauré avec un clocher en pointe, ce qui est plus pratique pour la neige (en plaine, les clochers sont plutôt en toit-terrasse). La mairie est un gros bâtiment rectangulaire, imposant, un peu à l’écart des autres constructions.

L’impression qui se dégage de Canaveilles quand on s’y balade n’est, aux premiers abords, pas vraiment agréable. Le village semble désert, il n’y a pas de bruit, et le paysage grandiose donne une impression de vide. Les maisons sont très différentes les unes des autres : certaines sont parfaitement entretenues, décorées et fleuries, tandis que d’autres sont à l’abandon. Mais parfois, des maisons abandonnées donnent un charme au village, un charme vieillot très agréable. Ici, il suffit que quelques briques bouchent un trou dans un mur pour que l’on ait l’impression que tout le village est fait de bric et de broc. Ici ou là, on trouve un outil abandonné, un vieux tracteur rouillé, et au final, le visiteur a l’impression d’être dans un village abandonné. Pourtant, ce n’est pas le cas, surtout l’été, lorsque certaines personnes viennent dans leurs résidences secondaires (ce n’est pas la majorité), ou que les randonneurs viennent garer leur véhicule pour partir marcher sur les hauteurs.

Il faut quand même dire un mot sur la vue. Ici, toutes les maisons bénéficient d’une vue magnifique sur la vallée de la Têt. On distingue le rétrécissement des Graüs (là où se trouve le centre de rééducation fonctionnelle), ainsi qu’une grande partie du Conflent. À noter qu’étant situé sur le côté nord, Canaveilles est parfaitement ensoleillé, ce qui lui confère un atout non négligeable.


Patrimoine, curiosités à voir sur place


L'église Saint-Martin est l'église paroissiale de Canaveilles. Possession de l'abbaye de Saint-Michel de Cuxa dès le IXe siècle, c’est-à-dire dès la fondation du village, l’édifice roman que nous connaissons aujourd’hui a été construit un peu plus tard, vers le XIe siècle. Elle est bâtie en schiste. Sur le plan architectural, il s’agit d’une nef unique avec une abside semi-circulaire. Sa couverture en berceau brisé a remplacé, au XIIe siècle, la charpente en bois d’origine. C’est lors de cette transformation qu’a été érigé le clocher-tour. Le siècle suivant a vu la construction du porche.

À l’intérieur, elle abrite une cuve baptismale, deux statues du XVIIe siècle représentant Saint Martin et la Vierge du Rosaire, un Christ et un panneau peint de la même époque. Deux éléments plus anciens subsistent également : un bas-relief daté de 1309 représentant Saint Pierre, et un chandelier en fer forgé, tous deux provenant de l’église d’Erola, aujourd’hui abandonnée. Sous le porche se trouve une belle calade, et à proximité une pierre tombale ornée d’une croix pattée.

On peut également mentionner le monument aux morts, original dans sa sobriété, puisqu’il s’agit d’une simple plaque de marbre. Notons enfin que le hameau de Llar, situé plus haut dans la montagne et difficile d’accès, est rattaché à Canaveilles. Sur le même territoire se trouve aussi le site disparu d’Exalada, emplacement originel de l’abbaye Saint-Michel, avant son transfert à l’emplacement actuel de Saint-Michel-de-Cuxa. Exalada se situait sur un terrain plat, légèrement dégagé, en bordure de la Têt.


La tour de Llar

La tour de Llar

La tour de Llar

Comme beaucoup de villages, notamment ceux appartenant aux abbayes, Llar était fortifié. Aujourd’hui, il ne subsiste que les ruines de sa tour, dernier vestige d’une maison-forte, autrefois en relation avec celle de Prats-Balaguer. Très endommagée, il n’en reste qu’un soubassement de pierres grossièrement appareillées, partiellement recouvert de végétation rase. La tour est de plan carré. Au XIVe siècle, elle fut ceinte de courtines pour devenir le donjon d’un château dont il ne reste aucune trace. On mentionne, au XIXe siècle, une brétèche (aujourd’hui disparue) au-dessus de la porte de la tour.

En savoir plus sur la tour de surveillance de Llar.


Le hameau de Llar

Le hameau de Llar

Le hameau de Llar

Llar est un petit hameau de montagne situé sur les flancs de la vallée de la Têt. Composé d’une dizaine de maisons seulement, on y accède par une route sinueuse partant de Fontpédrouse. Il est impossible de s’y rendre autrement, sauf à emprunter des pistes non entretenues serpentant dans la montagne !

En savoir plus sur le hameau de Llar.


Le village disparu d'Exalada

Le village disparu d'Exalada

Le village disparu d'Exalada

Exalada est le nom d’un ancien village aujourd’hui disparu. Il se trouvait en contrebas de Canaveilles, dans les Graüs, juste en face du centre de réadaptation fonctionnelle de Thuès. Lorsque la pente de la route nationale s’inverse, on peut observer, en hauteur, des ruines de murs : soit les avant-postes du château de Cérola, qui verrouillait le passage, soit les restes de l’église d’Exalada. Cette dernière est située un peu au-dessus du château.

En savoir plus sur le village d'Exalada.


Histoire

Géographiquement, le village de Canaveilles est proche d’Exalada, un lieu où fut bâtie au IXe siècle une abbaye qui deviendra plus tard Saint-Michel de Cuxa. Près de ce site, vers le XIe siècle, fut également construit le château de Cérola, verrouillant la vallée de la Têt.

Lorsque Canaveilles apparaît dans l’histoire, c’est en tant qu’alleu donné à l’abbaye d’Exalada par la fille du comte de Cerdagne, Béra. Cela se passe en 868, sous le règne du roi Charles le Chauve. Par la suite, cette abbaye a toujours tenu les destinées de Canaveilles. Ainsi, le 22 mars 1547, le moine Barthélemi Delordre inféoda un champ à Canaveilles. Nommé en 1585 camérier commendataire à vie, Balthazar Compta fut le seigneur direct de Canaveilles. En tant que tel, il possédait les droits de haute et basse justice sur la population. Il promettait l’habitation, le feu et le lieu au premier jour du mois : Faiemus continuam habitationem in dicto loco nec non focum et locum capite cujusque mensis, ainsi que les éventuelles réparations suite aux dégâts que pourraient faire les Français sur les habitations. Il y avait 20 tenanciers, dont 4 habitaient aux Barris, à l’extrémité ouest du village. Tous étaient agriculteurs, sauf un, maçon.

Le 31 août 1773, Nicolas Saléta, avocat au Conseil souverain, renouvela les criées générales du 31 mai 1763. Ce document précisait les règlements généraux de police selon les édits royaux. Il attribuait la répartition du montant des amendes : un tiers pour le seigneur disposant de la haute justice, l’abbé de Saint-Michel de Cuxa ; un tiers pour l’église du lieu ; et un tiers pour les officiers de la juridiction.

Il existait un règlement particulier pour la chasse :

Article XXXIX : Faisons défense à toutes personnes de chasser en quelque lieu, sorte et manière que ce soit, ou sur quelque gibier de poil ou de plume que ce puisse être, dans toute l’étendue de notre juridiction, à peine de cent livres d’amende pour la première fois, du double pour la seconde, et, pour la troisième fois, attaché trois heures au carcan du dit lieu de Canaveilles le jour de marché, et banni trois ans de la dite juridiction, ainsi qu’il se trouve disposé dans l’article XXVIII de l’ordonnance de 1669 concernant la chasse. Permettons cependant aux habitants du dit lieu de Canaveilles de chasser dans toute l’étendue de notre juridiction pendant toute l’année.

En 1860, la construction d’un canal d’arrosage partant du moulin de Fedges améliora grandement les conditions de vie dans le village. L’église de Canaveilles, dédiée à Saint Martin, est de style roman et apparaît dans les textes dès 1011. Curieusement, elle a reçu une deuxième nef au sud, servant de porche. Cette église possède un mobilier intéressant, en particulier une cuve baptismale en granit.


La famille de Canaveilles

Il s’agit d’une famille ancienne, probablement apparue lors de la reconquête franque des territoires catalans en 811. Lorsque les premiers pionniers francs s’implantèrent dans la vallée de la Têt, le système féodal fit qu’une famille unique put représenter le lieu auprès du comte de Cerdagne, dont dépendait la vallée. Cette famille devint par la suite les seigneurs de Canaveilles, autour du XIe siècle.

Elle prit une grande ampleur sous les rois de Majorque (XIVe siècle), mais disparut avec eux, car elle leur était trop liée. Leurs héritages furent répartis entre les nouveaux maîtres d’Evol et les nombreux descendants des Canaveilles. Les premières traces écrites apparaissent vers le XIIe siècle. On retrouve les membres sous le nom "de Canaveilles" ou "d’En" selon la branche concernée. Ainsi, Arnaud de Canaveilles fut témoin en 1165 pour le compte du comte de Roussillon. En 1173, Bérenger d’En était moine à Saint-Michel de Cuxa. En 1230, Arnaud d’En était également moine, mais à Camprodon. En 1268, Bérenger d’En tenait en fief la "villa de Riutort" (le village) pour Esclarmonde de Conat, ainsi qu’un sixième de la dîme d’Urbanya, qu’il céda à son héritier Guillem d’En.

Le 25 septembre 1278 (7 des calendes d’octobre), Raymond de Canaveilles, fils du chevalier Raymond de Canaveilles, reconnaissait tenir en fief, aux mêmes conditions que ses ancêtres, sous la suzeraineté du seigneur d’Evol, deux parts de la dîme de Canaveilles et des Plans (Talau). Le même jour, Arnal de Canaveilles, fils du chevalier Guillem de Canaveilles, reconnaissait tenir en fief pour ledit Raymond les deux parts de la dîme de Canaveilles.

Rappelons que le vicomte d’Evol, alors tout-puissant en Conflent, tenait lui-même en fief Canaveilles pour le comte de Foix, héritier d’une partie des domaines de la Cerdagne. Le 16 décembre 1322 (17 des calendes de janvier 1323), Hugues de Canaveilles, fils d’Arnaud, fit hommage au roi de Majorque dans le château de Cérola.

Le chevalier Guillem d’En participa à l’expédition en Morée (Albanie) en 1316, sous la direction des rois de Majorque. Il était procureur en 1305 de Bernard de So, vicomte d’Evol. En 1337, on retrouve Bérenger de Canaveilles, commandant du château de Quérol (Latour-de-Carol). Il fut remplacé le 14 novembre 1340 par Raymond d’Exalada. En 1326 mourut le chevalier Bérenger de Canaveilles. La sacristie de Canaveilles conserve un petit bloc de marbre blanc sur lequel est inscrit à son sujet : Idibus januarii anno Domini MCCCXXVI incipium dormitionis Bergarii de Caueils (Canaveilles) : haec uxor sua Sclarmunda in ecclesia Sancti Martini.



Informations techniques

Nom Canaveilles Nom catalan Canavelles Code commune 66036
Canton Les Pyrénées Catalanes Arrondissement Perpignan EPCI CC Conflent-Canigó
Région Haut-Conflent Altitude 1984 m Coord. GPS 42.535616 Est / 2.249228 Nord
Superficie 11 km2 Population 33 h. Code postal 66360
Gentillé Canaveillois, Canaveilloises

Etymologie

Canaveilles vient de Cana-Novelloe, les "maisons neuves". L'étymologie est relativement simple.



Situation et accès

Canaveilles est un tout petit village du Haut-Conflent, situé au niveau du défilé des Graüs, entre Olette et Thuès-entre-Valls. Il se trouve sur la rive gauche de la Têt, à plus de 900 m d'altitude, soit 200 m plus haut que la nationale 116 qui passe dans la vallée.

Pour s'y rendre, au départ de Perpignan, il faut suivre la direction de l'Andorre (Prades/Mont-Louis) jusqu'à Olette. Après Olette, il faut être attentif, car il y a une bifurcation parfaitement indiquée qui part sur la droite en direction du village. Attention, à partir de là, la route grimpe fortement et n'est pas toujours bien stabilisée. Pas de quoi avoir un accident, mais il faut rester prudent, d'autant plus que la visibilité est parfois réduite, la montagne masquant le virage suivant... Une fois à Canaveilles, inutile d'espérer aller plus loin : c'est un cul-de-sac. Une seule voie en sort, une voie non carrossable menant à Llar ou Ayguatébia par les crêtes. Idéale pour les VTT, mais il n'est vraiment pas conseillé d'y accéder en voiture : c'est long et je ne suis même pas sûr qu'elle ne soit pas barrée à certains endroits.



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