Facebook Instagram X

Thuès entre Valls




. Description      . Photos      . Situation et accès      . Patrimoine      . Histoire      . Etymologie

Le village de Thuès est petit, il n'est connu que pour les gorges de la Carança, des gorges relativement étroites ayant leurs points de départ dans ce village.

Le village lui-même n'est constitué que de quelques maisons de part et d'autre de la Têt, la rivière locale. Il est au bord de la Nationale. Difficile de l'apprécier tellement il y a peu de maisons et peu de choses à y faire.Il n'a même pas le calme de certain autres villages, plus loin de la route, ni l'ensoleillement de ceux qui sont sur les hauteurs. Bloqué au fond de la vallée de la Têt, à l'ombre et l'humidité de la Têt, au bruit et au passage, on comprend pourquoi Thuès ne s'est pas vraiment développé.

Par contre les gorges de la Carança, seul point d'intérêt du village, valent vraiment le coup. Il existe plusieurs sentiers passant soit dans la forêt (ça grimpe), soit le long de la falaise. Dans ce dernier cas, attention, le chemin a été creusé dans la roche de la falaise et une main courante permet de se tenir. Pas d'imprudence, la chute est mortelle dans la plupart des cas. Au bout d'une demi-heure de marche les gorges remontent au niveau des chemins et le sentier suit la rivière. Il y a des passerelles pour la franchir, 6 (de mémoire). Cette partie de la randonnée est assez amusante. Vous pouvez monter assez loin, et même passer la nuit dans le refuge de la Carança, mais il faudra vous renseigner avant sur sa disponibilité.

A noter également la présence d'une gare SNCF sur le trajet du petit train jaune. Ceux qui veulent "se faire" la Carança dans la journée peuvent monter en train, c'est plus sympathique.


Photos


Voir toutes les photos



Situation et accès

Thuès-entre-Valls est un village du Conflent. Il se trouve le long de la Nationale 116 qui relie Perpignan à Mont-Louis. Pour s'y rendre, il suffit de suivre cette Nationale, Thuès se trouve avant Fontpédrouse et après Olette. Comptez approximativement trois quarts d'heure pour vous y rendre.

Carte des communes

Coordonnées GPS : 2.2224036780 N, 42.5243773800 E.


Patrimoine, curiosités à voir sur place

La patrimoine d'un village aussi petit dans le Conflent ne se trouve pas dans le village proprement dit, mais dans son environnement. Tout d'abord il y a les gorges de la Carança, des gorges assez étroites et profondes, qui ont pour caractéristiques d'avoir un chemin taillé dans le roc qui surplombe parfois de 100m de eau la rivière. A deux petits kilomètres on rencontre 6 passerelles, qui sont assez amusantes pour les passer.

A Thuès, il y a aussi des hameaux, Thuès-de-Llar, Llar, Tresball. Et il y a un centre de réadaptation fonctionnelle, un peu plus bas dans la vallée, sur l'emplacement d'une source d'eau chaude. C'est un établissement de soin qui a été construit sur l'emplacement approximatif du château de Cérola.


Le centre de réadaptation fonctionnelle

Le centre de réadaptation fonctionnelle, à Thuès-les-Bains
Le centre de réadaptation fonctionnelle

Le centre est composé d'un énorme bâtiment blanc, monolithique. Il semble planté au milieu de nulle part et pourtant bien sûr, il a été construit à une source thermale, qui est utilisé pour les soins. Une gare du train jaune se trouve juste au dessus de lui.

En savoir plus sur le centre de réadaptation fonctionnelle.


Le village disparu de Thuès-de-Llar

Le village disparu de Thuès-de-Llar, à Thuès-les-Bains
Le village disparu de Thuès-de-Llar

Le village de Thuès-de-Llar est aujourd'hui abandonné, il n'en reste absolument rien de nos jours. On le trouvait près de Llar, à partir du XVIe siècle. Il y avait une auberge et une forge et un moulin, mais on ne sait pas grand chose des personnes qui vivaient ici à cette époque.

En savoir plus sur le village disparu de Thuès-de-Llar.



Histoire

Origine du village

Si le plateau cerdan nous a légué de riches preuves d'habitats du néolithique, la vallée de la Têt est beaucoup plus pauvre de restes préhistoriques. Il faut dire qu'elle beaucoup trop encaissée, ne permettant pas de survivre. Il ne pouvait s'agir que d'un lieu de passage, or les hommes préhistoriques ne se déplaçaient pas facilement.

Il faudra donc attendre l'arrivée des romains pour avoir des reliquats d'habitats de la vallée. Ce sont eux qui sont à l'origine de la première voie de communication entre la plaine et la Cerdagne, la Via Confluentana. Cette voie romaine fit migrer des romains qui sont venus s'installer définitivement dans la région. Thuès a cette origine là. A la chute de l'empire romain, les wisigoths prirent possession de la région mais nous n'avons pas de traces de leurs passages. Il est probablement qu'ils n'aient pas vraiment habité la vallée.

Enfin arrivèrent les carolingiens, victorieux des sarrasins en 811. A leurs suites, ce sont tout d'abord les moines qui arrivèrent, créant non seulement leurs monastères mais surtout une foule de chapelles dans des lieux reculés destinées à promouvoir la religion chrétienne dans toute la vallée. Au IXe siècle l'abbaye de St Michel de Cuxa, déjà fort puissante, favorisa l'implantation des sites de St Romain, Thuès et Trèsballs. C'est en 952 qu'apparaissent pour la première fois dans un document les villages de Trèsballs et de Thuès, avec le mas de l'Albaret. Les trois lieux sont cités dans un document indiquant les possessions de l'abbaye St Michel de Cuxa.

Thuès était cité sous le nom de son église St Génis et Trèsballs sous celui de St André. Albaret était un gros mas regroupant plusieurs familles dans la forêt de Campilles, beaucoup plus loin dans la vallée de la Carença. Il disparaîtra assez rapidement aux cours du XIIe ou XIIIe siècle. On note que St Romain avait déjà disparu, sinon il aurait fait parti de la liste des possessions.


St Romain

St Romain est un village totalement disparu de nos jours, et ça dès le début du Moyen-âge. Seul le nom chrétien nous prouve que des carolingiens l'avaient habités, mais il n'y en a pas d'autres traces. Il se trouvait sur la rive droite de la Têt, près du bord, à un kilomètre de Thuès. Le pont Séjourné, qui fait passer le petit train jaune a été construit juste au dessus. Son dépeuplement est dû au transfert de population entre St Romain et Thuès.


Thuès

Peuplé dès l'époque romaine, Thuès c'est vraiment développé durant le XIIe siècle avec la chute de St Romain puis à partir du XVIe avec celle de Trèsballs. Le village apparaît durant le XIVe siècle où l'on voit que le roi de Majorque avait des droits sur la forêt de Thuès : Pierre IV avait engagé à des particuliers de Barcelone El forestatge del bosch de Querença (la bois de la Carença) et les rentes qu'il percevait sur le moli serrador del dit bosch. (le moulin du dit bois) En 1399 l'abbé de Cuxa inféodait à Pons Descatllar une forge sise à Thuès avec les droits de charbonner dans les bois de son territoire. En novembre 1440 conjointement avec le roi d'Aragon, co-seigneur de Thuès, il lui confirmait la possession des bois de Querença avec faculté d'y installer une scierie de planches.

Thuès était donc une copropriété royale partagée avec l'abbaye de St Michel de Cuxa. La forge de Thuès avait été cédé plus tard à la famile Bertran de Catllar et revendu le 4 octobre 1577 à don Thomas de Banyuls. Cette forge, dont la propriété resta aux seigneurs de Nyer jusqu'à la révolution fut une des plus importantes de la région.

On trouve ensuite une trace de François de Banyuls son héritier, qui possédait en 1613 une masade à Trèsballs, le moulin banal de Thuès et des prairies. Il céda vers 1630 le martinet à Joseph Géli. On devait à Thuès la dîme des fruits à la dizaine en gerbe. Le 1er mai 1759 les fermiers de l'abbaye St Michel sous affermaient pour 4 ans et pour une rente annuelle de 480 livres toutes dîmes, droits de lods et autres composant les revenus seigneuriaux du lieu de Thues-Entrevalls. De 1781 à 1788 les revenus de Thuès n'était que de 250 livres.

Arrive alors la révolution qui déclara propriété de la nation tout ce qui avait appartenu à l'abbaye. La famille de Banyuls fut spolié mais cependant, en 1817, il fut fait restitution à Raymond de Banyuls de la montagne en partie boisée dite des gorgs de Quérança, d'une étendue de 300 hectares. La commune de Thuès ayant plus tard réclamée des droits de propriété sur les forêts de son territoire, un arrêt de la cours royale du 1er août 1834 se prononça en faveur de l'état contre elle et contre le marquis Banyuls de Montferrer, ne leur accordant qu'un simple droit de d'usage. Un jugement du 17 juillet 1837 débouta la commune de Souanyas de ses prétentions sur les mêmes montagnes, ne lui reconnaissant que le droit d'usage.

Thuès n'ayant aucun revenu, les consuls n'avaient qu'à s'occuper de la répartition des tailles. Le village dû payer en 1780 seulement 300 livres pour l'imposition et la capitation. En 1784 il fallut répartir la somme de 78 livres 2 sols de l'imposition ordinaire sur 29 contribuables. En 1791 l'imposition et la capitation s'élevait ensemble à 381 livres 2 sols. Les taxes des trois privilégiés faisait la moitié de la somme :

  • Marquis de Montferrer : 177 livres
  • Philibert Bordes : 33 livres
  • Ruffine Cassoli de Rodez : 15 livres
  • le curé : 2 livres 11 sols

Le reste fut réparti sur 33 autres contribuables. Les curés de Thuès desservaient aussi le petit village de Llar. Après la révolution il dû également desservir Canaveilles.

L'église de Thuès, consacrée à St Génis, est à nef unique, surmontée d'une voûte en berceau. Son abside était autrefois semi-circulaire mais au XIIIe siècle on le tronqua pour le rendre plat, tel qu'il est aujourd'hui. Une deuxième vague de travaux apporte une seconde nef séparée de la nef initiale par deux arcatures reposants sur un pilier massif. A cette occasion on y peignit de nombreux décors dont il nous reste quelques traces aujourd'hui.


Trèsballs

Trèsballs était situé plus au Sud, sur les hauteurs. L'origine du village, comme beaucoup en Conflent, venait de la migration des habitants de la plaine fuyant les invasions barbares, puis sarrasines du premier millénaire. Le village, isolé, devait être autarcique : il était constitué essentiellement de paysans.

En 1737 Tréballs ne comptait que deux familles d'agriculteurs. Il y avait 8 maisons, mais les autres habitants était à Thuès. On mentionnait à cette époque le ravin de la tour, prouvant que Trèsball était fortifié, celui de l'église, les lieux-dits "als meners" et "al pla de la cella". La Cella était une petite cellera, une enceinte fortifiée. Par ailleurs les habitants avaient construit un aqueduc pour amener l'eau de la fontaine "del ciré" (des cerisiers) au coeur du village.

Durant le XVIIIe siècle l'isolement du village força les habitants à se rabattre sur Thuès, plus proche des voies de circulation. C'est ainsi que Trèsballs disparu définitivement.

La chapelle St Jean est toujours visible, bien que sérieusement en ruine. Elle est à nef unique, sous une voûte en berceau brisé. Elle a une abside semi-circulaire et un clocher-tour carré.


Etymologie

A proximité de Thuès, plus haut dans la vallée de la Carença, il y avait autrefois un village à la jonction de 3 vallées. Ce lieu fut tout naturellement appelé "Les 3 vallées", en catalan "Très Valls", puis par déformation Trèsballs. Un deuxième village, proche de la Têt s'appelait Toui-Oedes, signifiant "maisons du creux", qui a donné le mot Thuès. Les deux lieux ayant une destinée jointe, on les a appelé Thuès-Treballs, qui est devenu Thuès-entre-Valls.



Copyright 2013 - 2024 - Toute reproduction interdite sans l'autorisation de l'auteur. Ce site Internet est un site privé, non officiel, issu du travail de compilation des oeuvres de différents auteurs. Sauf mention contraire, les photos sont la propriété du webmaster. Toute utilisation des textes, photos ou autres éléments de ce site internet sont interdits sans accord du webmaster. Pour le contacter, utilisez le lien sur la page crédits. Sources documentaires : cliquez ici. Pour consulter la politique de confidentialité du site veuillez cliquer ici : Politique de confidentialité.

Autres sites Internet du même auteur dans d'autres domaines : Marguerite Duras, Merveilles du monde, Patrimoine rural du 66.