Histoire
Le territoire de Molitg, comme bon nombre de villages alentours, possède des vestiges de l'époque mégalithique (-2200) sous la forme de dolmens et menhirs. Mais à partir de ce moment les témoignages historiques nous manquent pour une très large période. Les celtes, arrivés vers -500, puis les romains (-121) n'ont pas laissé de traces particulières sur le territoire de Molitg. Par la suite ni les wisigoths (412), ni les sarrasins (739) ne l'ont fait non plus. Il faut dire que ces derniers n'ont fait que traverser le Roussillon, ne laissant que quelques soldats dans des forteresses comme c'était le cas à Ultréra.
En fait il faudra attendre l'arrivée des carolingiens (811) pour qu'apparaissent le système féodal et que soit christianisé la région par l'implantation de nombreuses chapelles dans des lieux reculés, au fond des vallées ou au contraire au sommet des pics. C'est ainsi que le village de Molitg apparaît dans un document de 845, soit très tôt après la conquête du Roussillon par Charlemagne. Il ne s'agissait à l'époque que d'un lieu d'habitat vaguement protégé par un château, en fait un ferme fortifiée.
Vers le XIe siècle un véritable château y fut construit, une possession de la puissante famille de Paracols dont le territoire s'étendait sur toute la vallée de Molitg. Il avait une chapelle castrale, dédiée à St Pierre de Paracols et dont il nous reste aujourd'hui que son abside semi-circulaire voûtée en cul de four et une partie de la nef couverte d'un berceau continu. Autour de ce château les habitations se multipliaient, formant le départ du village de Molitg.
La famille de Paracols
En 1175, soit 3 ans après le rattachement du Roussillon au comté de Barcelone, on a une trace dans un document du mariage entre Blanche, dernière héritière de la seigneurie de Conat, de la vallée voisine, et de Guillaume Bernard de Paracols. Ce document retrace l'acte de repentance auprès du clergé le 13 des calendes de 1178.
Me sentant coupable envers l'église Notre Dame de Corneilla et envers son prieur et ses clercs, afin qu'ils me remettent la faute que j'ai commise en portant la main sur un chanoine de cette église appelé Udulguaire, je donne à la sus-dite église Notre Dame, à Pons son prieur et aux clercs qui y servent Dieu, sur le brassage que je perçois dans le pasquier du Roi ou sur les troupeaux qui y viennent paître, en dehors de la dîme que le prieur et les clercs y perçoivent 5 bons agneaux par an.
Blanche et Guillaume Bernard eurent trois enfants, Guillaume, Séguier et Guillelma. La généalogie de cette famille est incertaine. On y trouve plusieurs Guillaume Bernard dont l'un d'eux jure l'édit de paix et de trêve publié par Nunyo Sanche d'Aragon pour le diocèse d'Elne et de Cerdagne le 2 octobre 1217.
Le 2 mars 1235 un autre Guillaume Bernard est cité comme témoin dans un privilège accordé à Villefranche-de-Conflent, puis il faut attendre le 17 novembre 1254 pour apprendre qu'une certaine dame Sibille de Paracols renonce à la redevance d'un agneau que ses prédécesseurs recevaient. Vint alors un moment où les héritiers n'eurent pas d'enfants mâles. Le domaine de Paracols fut donné à l'évêque d'Elne Bernard de Berga, qui le partagea à sa mort.