Palalda

Un hameau d'Amélie-les-Bains qui pourrait être une commune indépendante

Palalda est un superbe hameau de la vallée du Tech, dans le Vallespir. Si, en général, le calme y règne, ses petites rues anciennes recèlent de belles curiosités architecturales. Quant à la vue, on y profite de l’une des plus belles du département !

Palalda est un superbe hameau de la vallée du Tech, dans le Vallespir. Si, en général, le calme y règne, ses petites rues anciennes recèlent de belles curiosités architecturales. Quant à la vue, on y profite de l’une des plus belles du département !

Palalda est un hameau rattaché à Amélie-les-Bains, dont le nom officiel est d’ailleurs Amélie-les-Bains-Palalda, ce qui témoigne de l’importance de Palalda pour la commune. Il pourrait être un village autonome, comme il l’a été autrefois, car il en possède toutes les caractéristiques : une situation géographique distincte de la ville, une ancienne mairie, et des équipements propres. Mais ce n’est pas le cas aujourd’hui.

Situé sur la rive gauche du Tech, Palalda s’étend à flanc de coteau, offrant sa façade ensoleillée à des maisons étagées sur une grande hauteur. C’est d’ailleurs une caractéristique marquante du hameau : l'altitude y varie fortement. La route principale longe les habitations par le haut, une rue descend ensuite vers des lotissements plus récents, mais l’essentiel du village est constitué de petites rues piétonnes… au charme fou. Car oui, Palalda est vraiment joli. Il faut absolument se promener dans ses ruelles étroites, où les habitants pourraient presque se serrer la main d’une fenêtre à l’autre. Beaucoup de façades sont ornées de plantes grimpantes, des fleurs égayent les recoins, et les aménagements urbains, récents, sont très réussis.

Le centre de Palalda s’organise autour d’une place rectangulaire où se déroulent les festivités locales. De cette place partent deux ruelles principales qui desservent les maisons environnantes. Sur le côté nord de la place, une maison est traversée par un passage couvert. Ce petit tunnel mène au parvis de l’église, à l’intérieur de l’ancienne fortification dont on devine encore les murs. Le vieux puits y est toujours visible, bien que désaffecté. En été, on se croirait dans une carte postale : un immense lilas fleuri accueille le visiteur, qui est immédiatement charmé par les couleurs des fleurs, la pierre ancienne des remparts, et l’ambiance paisible du lieu. C’est un endroit magnifique, tout simplement.

La vie à Palalda semble bien agréable, avec une population présente toute l’année. Contrairement à d’autres hameaux du département, où les maisons sont souvent des résidences secondaires, ici, les habitations sont réellement habitées. On y ressent un fort sentiment d’appartenance à la Catalogne, et les traditions y sont encore bien vivantes.

Palalda est vraiment un lieu charmant, à découvrir absolument.


Patrimoine, curiosités à voir sur place


Église Saint-Martin de Palalda

Église Saint-Martin de Palalda

Église Saint-Martin de Palalda

L'église Saint-Martin est l'église paroissiale du hameau de Palalda, sur la rive gauche du Tech. C'est une église romane accolée à l'ancien château du site. Elle possède un chœur gothique, ce qui en fait une originalité. Elle est particulièrement belle et est magnifiée par son parvis parfaitement mis en valeur.

En savoir plus sur l'église Saint-Martin de Palalda.


Chapelle et confrérie du Rosaire

Chapelle du Rosaire de Palalda

Chapelle du Rosaire de Palalda

La chapelle du Rosaire se situe à Palalda. Suite à la victoire des chrétiens sur les musulmans lors de la bataille de Lépante en 1571, une confrérie fut créée sous le nom de "Confrérie du Rosaire". Ce n'était pas un acte très original, car les confréries ont souvent été créées suite à des victoires au cours des XVIe et XVIIe siècles. En 1590, la confrérie construisit la chapelle du Rosaire, qui fut modifiée en 1608 avec l'ajout de la sacristie. Le linteau indique la date de cette transformation. L'année 1644 correspond au remplacement du portail du fond par une porte dérobée. En 1673 fut construit le retable polychrome. Enfin, plus récemment, en 1907, un vitrail représentant Notre-Dame de l'Enfant Jésus y fut ajouté.

La confrérie du Rosaire possède également un ancien couvent de dominicains des XIVe et XVe siècles, dont l'église, classée aux Monuments Historiques, est à nef unique et avec des chapelles entre les contreforts. Cette église conserve encore des vestiges de son cloître, vendu en 1938 et actuellement intégré dans une cave coopérative vinicole, "le Cellier des Dominicains".

En savoir plus sur la chapelle du Rosaire, à Palalda.


Histoire

L’origine antique du site de Palalda ne fait aucun doute, puisque des médailles d’or et des monnaies celtibères (le peuple issu des Celtes et de leurs prédécesseurs, les Ibères) y ont été retrouvées en divers endroits. Cela atteste de l’occupation du lieu par ce peuple dès l’Antiquité. Il s’agirait peut-être d’un oppidum, bien que Palalda ne présente pas de vestiges antérieurs, contrairement à certains sites plus hauts dans la vallée du Tech.

Les Celtes furent conquis par les Romains en 128 av. J.-C. Ces derniers organisèrent la région en structurant de grandes voies de communication, dont la Via Vallespiri. Cette voie partait d’Illibéris (Elne), passait par Amélie-les-Bains, bifurquait vers Coustouges avant de franchir les Pyrénées en direction de la péninsule ibérique. Cependant, aucun vestige romain n’a été conservé à Palalda.

Par la suite, les Romains furent débordés par les peuples germaniques. Les Wisigoths s’installèrent en Espagne et sur Toulouse, faisant du Roussillon une terre wisigothe à partir de 412, jusqu’à l’invasion sarrasine en 735. Peu de vestiges wisigoths subsistent, car ils construisirent peu d’édifices, même religieux. À Palalda, cependant, des découvertes ont été faites.


La nécropole antique de Palalda

Lors de fouilles préventives sur un nouveau lotissement au Cal Malcion, une nécropole antique datant des IVe au VIe siècles fut mise au jour. Trente-cinq tombes ont été extraites, mais on estime qu’il y en a environ soixante. Le site est en parfait état de conservation, rareté due à son emplacement en moyenne montagne et à la faible activité agricole qui a permis au sol de préserver les ossements.

Les tombes sont de type coffre en pierre, orientées selon un axe Est-Ouest, la tête tournée vers le levant. Quelques enfants ont été enterrés dans des amphores, un moyen économique de réutiliser ces récipients. Par ailleurs, des vestiges d’un atelier de métallurgie ont été découverts, avec des résidus de forge et des scories de fer jonchant parfois le sol.


Moyen Âge

Les Wisigoths furent repoussés par les Francs en 739, qui chassèrent ensuite définitivement les Sarrasins en 811. Le Roussillon devint alors carolingien, Charlemagne y instaurant le système féodal et divisant la région en comtés, placés sous l’autorité militaire du marquis de la Marche d’Espagne.

C’est dans ce contexte qu’apparaît le village de Palalda. La première mention écrite date de 833 dans un précepte de Louis le Pieux, document délimitant un territoire.

La vie locale médiévale reste peu documentée, mais on sait qu’un château fort protégeait les habitants. Il ne subsiste aujourd’hui que les vestiges d’une tour datant probablement du XIIIe siècle. L’église du château, dédiée à Saint Martin, servait alors toute la population ; elle ne devint paroissiale qu’en 1630. Palalda possédait également une tour à signaux sur ses hauteurs, construite au XIIIe siècle dans le cadre du réseau de communication des rois d’Aragon. Cette tour faisait relais entre celles de Montbolo et du château de Cabrenc.


La confrérie du Rosaire

Rattachée au royaume de Majorque à la fin du XIIIe siècle, la paroisse revint au roi d’Aragon au milieu du XIVe, puis suivit l’histoire locale. Au début du XVIIe siècle, sous le règne de Louis XIII, la France prit le Roussillon qui devint officiellement français après le traité des Pyrénées en 1659.

La vie locale évolua notamment avec la création de la confrérie du Rosaire. Ces confréries, nombreuses au XVIIe siècle (une cinquantaine dans le département), se formèrent spontanément après la victoire chrétienne sur les Turcs lors de la bataille de Lépante, le 7 octobre 1571, jour de la fête de Notre-Dame du Rosaire. Celle de Palalda existe toujours ; c’est l’une des deux seules confréries encore actives dans le département à avoir des origines médiévales. Pour la soutenir, une chapelle dédiée au Rosaire fut construite, avec une première mention en 1608, et un retable du Rosaire daté de 1673.

En 1907, un vitrail représentant Notre-Dame de l’Enfant Jésus y fut ajouté. La confrérie possède aussi un ancien couvent dominicain des XIVe et XVe siècles, dont l’église classée aux Monuments Historiques présente une nef unique et des chapelles entre contreforts. On y trouve encore des vestiges du cloître, vendu en 1938 et aujourd’hui intégré à une cave coopérative vinicole, le « Cellier des Dominicains ».


Renaissance et époque moderne

Entre 1650 et 1700, un recensement indique que Palalda comptait environ 420 habitants. Devenue française, la commune fut envahie une dernière fois en 1793 par les troupes du général Ricardos lors de la dernière guerre franco-espagnole. Les Espagnols traversèrent le village, peu fortifié, contrairement à Amélie-les-Bains et son fort. L’année suivante, les Français récupérèrent le territoire et repoussèrent les Espagnols de l’autre côté de la frontière.

En 1942, Palalda fut rattachée à Amélie-les-Bains, mettant fin à son indépendance acquise à la Révolution française lors du découpage des paroisses en communes. Aujourd’hui, Palalda est un hameau.



Informations techniques

Nom Palalda Nom catalan Palaldà
Région Vallespir Coord. GPS 42.484200 Est / 2.674699 Nord

Etymologie

Le nom assez étrange de Palalda provient d'une locution latine, "Palatium Dani", signifiant "le Palais de Dan".


Cartes postales anciennes

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Quatre cartes postales disponibles



Situation et accès

Palalda est aujourd'hui un hameau d'Amélie-les-Bains, situé de l'autre côté du Tech, sur le versant ensoleillé. On y accède en se dirigeant vers Amélie et en bifurquant à droite peu avant d'entrer dans la ville. Pour ceux qui ne connaissent pas, Amélie-les-Bains se trouve au début de la vallée du Tech, en Vallespir.



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