Histoire
Les toutes premières traces d’activité humaine sur le territoire de Ponteilla remontent au Néolithique, ce qui est relativement rare pour un village de la plaine. C’est en effet à Ponteilla que se trouvent plusieurs sites préhistoriques, légèrement plus récents que ceux de Bélesta, considérée comme la capitale néolithique du Roussillon.
Mais ce sont les Romains qui sont à l’origine de Ponteilla en tant que village. En 1835, on y a découvert les ruines de la « Villa Pontiliano », l’un des domaines agricoles romains implantés dans la région. Le nom de Pontiliano proviendrait vraisemblablement de celui du propriétaire de la villa, comme c’était l’usage à l’époque, bien que cela ne soit pas certain. L’un de ces domaines produisait, outre les cultures habituelles, des amphores.
Après la chute de l’Empire romain, les Wisigoths, puis les Sarrasins, s’installèrent dans la plaine du Roussillon. Aucun de ces peuples ne semble toutefois avoir laissé de traces sur le site de Ponteilla. Il faudra attendre la reconquête carolingienne menée par Charlemagne en 811, puis la multiplication des églises sur le territoire, pour voir les premiers colons francs s’installer dans cette partie de la plaine.
La première mention écrite du village remonte à 1180, sous le nom de « Villa de Saint-Nicolas de Aquaviva ». Saint-Nicolas était alors un embryon de village, situé un peu plus au nord de l’emplacement actuel. Il appartenait à la puissante abbaye de Saint-Jean des Abadesses, aujourd’hui en Catalogne sud. On retrouve également Ponteilla dans un document émanant d’Uldagar de Castelnou, qui possédait un tiers de la dîme de l’église de Ponteilla. En tant que vicomte de Castelnou et évêque d’Elne, il céda naturellement cette part de dîme à l’évêché.
Ponteilla va réellement se développer au XIIe siècle. C’est à cette époque qu’est fondé un nouvel ordre religieux chargé de protéger les lieux saints de Jérusalem : les Templiers, ou chevaliers du Temple. Leur expansion en Roussillon s’organise autour de leur commanderie principale, le Mas Deu. Situé à proximité, Ponteilla passe alors en grande partie sous leur autorité.
Le village se structure alors autour de l’église Saint-Étienne et du château, probablement construit à la même époque. En 1245, le roi d’Aragon, stoppé dans son expansion vers le nord après l’échec de la croisade contre les Cathares, se tourne vers le sud et renforce ses défenses frontalières. Le Roussillon se couvre alors de fortifications, et même les villages les plus modestes édifient leurs remparts. Ponteilla reçoit son premier rempart au XIIIe siècle, dont quelques traces subsistent encore aujourd’hui.
Lors du procès des Templiers et du transfert de leurs biens aux Hospitaliers, certains droits furent achetés par des particuliers. En 1353, François de Bellcastell racheta à Pierre de Fuster une créance sur Ponteilla. Cette transaction fit passer la seigneurie aux mains de la famille Bellcastell, qui la conserva jusqu’au 17 juin 1377. À cette date, une ordonnance du procureur royal restitua Ponteilla à Gueralda dez Volo (Gueralda du Boulou), marquant un nouveau changement de propriétaire.
En 1793, lors de la tentative d’invasion du Roussillon par l’Espagne, le village dut se fortifier face à la construction du « camp de Ponteilla » par les troupes du général espagnol Ricardos. Son quartier général se trouvait alors dans la maison Llucia, à Trouillas.