Trouillas, bien connu pour son bon vin, est une ville agréable, dynamique et à la vie sociale épanouie. Son éloignement relatif de Perpignan en fait un petit pôle économique et commercial bienvenue dans la région.
Jolie ville de la plaine du Roussillon qui cache quelques curiosités historiques
Trouillas, bien connu pour son bon vin, est une ville agréable, dynamique et à la vie sociale épanouie. Son éloignement relatif de Perpignan en fait un petit pôle économique et commercial bienvenue dans la région.
Trouillas, bien connu pour son bon vin, est une ville agréable, dynamique et à la vie sociale épanouie. Son éloignement relatif de Perpignan en fait un petit pôle économique et commercial bienvenue dans la région.
Trouillas est le dernier village des Aspres avant d’arriver dans la plaine, à l’est de Thuir. Installé depuis toujours sur les rives de la Cantarana, la rivière qui descend des montagnes des Aspres, il domine un paysage composé essentiellement de vergers, de vignes et de cultures diverses, rarement maraîchères. Trouillas est situé dans un méandre de cette rivière, c’est là qu’a été construite l’église, point de départ du village. À l’époque moderne, de grands lotissements ont été édifiés au sud, constitués majoritairement de maisons des années 70 et 80. Cet urbanisme est classique pour les villages de la région, plus précisément de la plaine du Roussillon au sens large.
Le centre-ville est très agréable : on ressent clairement que c’est un grand village qui investit dans ses aménagements publics. De la mairie à la place principale, on trouve de nombreux petits aménagements tels que des fontaines, des escaliers refaits proprement, ou encore des décorations. En été, la ville se pare de nombreuses fleurs, ce qui est très plaisant. L’église et la porte médiévale figurent parmi les éléments les plus remarquables de Trouillas.
La ville dispose d’une école maternelle et d’une école primaire, ainsi que de divers services à la petite enfance. On y trouve un accueil périscolaire et une cantine, et pour les plus grands, la présence d’un conseil municipal des enfants est à noter. D’un point de vue économique, Trouillas ne compte pas beaucoup de commerces, essentiellement des commerces de bouche : un restaurant, une pizzeria, un snack/traiteur, une boulangerie et une épicerie. Pour les services à la personne, on trouve un coiffeur, une esthéticienne et un photographe, mais c’est surtout dans le domaine de la construction que le village regroupe le plus de professionnels. Plusieurs maçons, carreleurs, plaquistes, façadiers, mais aussi un paysagiste, un horticulteur, une entreprise multi-travaux, ainsi que plusieurs garagistes y exercent. Cette diversité témoigne du dynamisme de Trouillas, qui bénéficie de nombreux services malgré sa proximité avec des villes plus importantes.
La ville accueille également un marché hebdomadaire.
La vie associative est bien représentée à Trouillas. On compte une trentaine d’associations couvrant principalement les domaines du sport, de l’art, du loisir et de la culture. Plusieurs associations œuvrent également dans les domaines patriotiques et de la solidarité.
Le patrimoine de Trouillas est assez riche. Outre l'église paroissiale, datant du XIIIe siècle et remaniée en 1776, la commune possède sur son territoire la chapelle de la Commanderie (XIIe siècle), le domaine du Mas Deu dans son intégralité, ainsi que des vestiges des fortifications du XIVe siècle, notamment la tour-porte.
La commanderie du Mas Deu
Le Mas Deu (prononcez Mas Déou) est un hameau de Trouillas, situé dans la plaine du Roussillon. Aujourd’hui principalement un domaine viticole, il fut avant tout le siège de l’ancienne commanderie templière de la région. Une commanderie était une filiale de l’ordre des Templiers, dont la mission consistait soit à combattre les infidèles, soit à récolter des revenus pour financer ces combats.
La commanderie du Roussillon n’était pas une commanderie guerrière. Elle possédait des terres réparties dans toute la région, principalement autour du Mas Deu (à Trouillas et dans ses environs), mais également dans les pâturages du Haut-Conflent, en Fenouillèdes, et jusqu’en Cerdagne. Expansionniste, elle fut créée au XIIe siècle et se développa d’abord grâce aux dons des fidèles, notamment ceux habitant à proximité de Trouillas.
En savoir plus sur le Mas Deu.
Saint-Sauveur-de-Sira
Au XIIe siècle, les moines bénédictins de l'abbaye d'Ardorel construisirent sur le territoire de Trouillas une abbaye dédiée à Saint Sauveur. Il s'agissait de la deuxième fondation de ce type dans les Pyrénées-Orientales, après d'autres établissements comme Valbonne à Argelès-sur-Mer ou Sainte-Marie de Jau à Mosset. Cette abbaye, connue sous le nom de Saint Sauveur de Sira, se situe à environ 900 mètres à l'ouest du Mas Sabole. Sur les cartes IGN, elle est mentionnée sous le nom de « San Salvador ».
Au fil de l’histoire, ce lieu a porté différents noms, dont Ceceranum ou Cizerano. Un internaute m’a signalé une mention dès le IXe siècle, mais je n’en ai pas encore de confirmation documentaire.
Trouillas, situé dans la plaine du Roussillon, n'a pas livré de vestiges de la lointaine période préhistorique, notamment du Paléolithique, les ossements ne s'étant pas conservés dans le sol calcaire caractéristique de la région. Les Ibéro-Ligures, peuples néolithiques progressivement sédentarisés, se sont installés aux alentours du IVe millénaire avant J.-C., mais aucune fouille minutieuse n’a permis de découvrir de restes d’activités humaines à Trouillas, contrairement à d'autres sites proches. Il faut noter qu’aucune fouille approfondie n’a réellement été menée sur ce territoire.
Par la suite, l’histoire reste également muette. Les Celtes (-500), les Romains (-121), les Wisigoths (408) et les Sarrasins (735), tous conquérants successifs du Roussillon, n’ont pas laissé de traces construites à Trouillas, ou bien celles-ci n’ont pas été retrouvées.
Il faut attendre le IXe siècle et la reconquête carolingienne sur les Sarrasins (811, conquête définitive) pour que débute véritablement le Moyen Âge, et avec lui l’instauration de la féodalité. Charlemagne découpe ses nouvelles terres en comtés regroupés dans la Marche d’Espagne, une entité géographique et militaire. Il fait venir des moines qui construisent de grandes abbayes, puis de petites églises dans la plaine. Autour de ces lieux de culte s’installent les premiers Francs, qui forment ainsi les premiers villages catalans, dont Trouillas.
La première mention écrite du village date de 833, dans une charte impériale de Lothaire. Un autre document indique qu’en 876, Anne vend la paroisse à l'évêché d'Elne. Au XIIe siècle, entre 1130 et 1140, Udalgar, vicomte de Castelnou et évêque d’Elne, détache Trouillas de sa vicomté pour le rattacher à l’évêché. Trouillas était-il repassé sous la vicomté entre-temps ? C’est très probable, d’autant plus que l’évêque d’Elne et le vicomte étaient issus de la même famille de Castelnou tout au long des XIe et XIIe siècles, leurs biens étant probablement considérés comme communs ou presque.
Un épisode important de l’histoire de Trouillas se déroule aux XIIe et XIIIe siècles. L’ordre des Templiers, fondé au XIIe siècle, s’étend rapidement à travers l’Europe, se subdivisant en commanderies (annexes). La commanderie templière du Roussillon s’installe à Trouillas à cette époque.
Fort d’un rayonnement important, les quelques moines qui y vivaient développent grâce à des donations un vaste domaine foncier. Évidemment, Trouillas s’ajoute peu à peu à cette domination, et c’est dans ce village que l’on comptait le plus de terres templières, excepté dans les villages dirigés directement par les Templiers eux-mêmes (Saint-Hippolyte, Palau del Vidre).
Ce phénomène confère une grande importance à Trouillas. À la chute des Templiers au XIIIe siècle, leurs terres furent données aux Hospitaliers, qui héritèrent ainsi d’une large partie du village.
Preuve de l’importance de Trouillas au XIIIe siècle : l’un des cinq dignitaires du chapitre d’Elne y résidait. Les quatre autres villages bénéficiant de ce privilège étaient Elne, Baixas, Saleilles et Bages.
Le XIIIe siècle est aussi la période de remplacement de l’église initiale. Consacrée à Sainte Assiscle et Sainte Victoire, elle possède une nef unique et une abside orientée. Elle fut rénovée au XVIIIe siècle, notamment avec l’ajout de chapelles latérales. Le portail porte l’inscription de l’année 1776. L’église possède un beau retable à la gloire des Saints Patrons, classé monument historique, datant de 1675 et réalisé par Giralt, ainsi que d’autres retables du XVIIe siècle consacrés à Saint Sébastien et Saint Gaudérique, et du XVIIIe siècle (retables du Rosaire et de la Passion). On y trouve également deux toiles du XVIIIe siècle.
Au XIVe siècle, la guerre entre le royaume de Majorque, auquel appartenait Trouillas, et son voisin le royaume d’Aragon, obligea les villes à se fortifier. La plupart avaient déjà fait construire des fortifications vers 1276, lors de la délimitation de la frontière entre le royaume d’Aragon et la France au traité des Pyrénées (1258), mais Trouillas ne construisit ses remparts qu’au XIVe siècle, bien qu’elle ait déjà possédé certains bâtiments fortifiés depuis 1138. La ville conserve encore aujourd’hui une partie de ses remparts, notamment une tour qui servait alors de porte.
Par la suite, le village resta dans l’anonymat, du moins jusqu’au XVIIIe siècle. Il semble avoir été essentiellement agricole, cultivant le blé puis, plus tard, la vigne. En 1793, l’Espagne déclare la guerre à la France. Le général espagnol Ricardos envahit alors tout le Sud du Roussillon, établissant son camp initialement au Boulou. Lors de son offensive sur Perpignan, il déplace son poste de commandement à Trouillas, dans la villa Llucia. Cette maison est devenue célèbre pour cet événement qui dura quelques mois en 1793, le temps que les troupes françaises repoussent l’envahisseur vers les Albères puis les poursuivent jusqu’en territoire espagnol.
Le XIXe siècle est marqué par l’installation de grands domaines viticoles dans la plaine du Roussillon. Trouillas devient un important producteur de vins, bénéficiant d’un avantage historique grâce à Arnau de Villanova.
Arnau de Villanova est un personnage atypique ayant vécu dans la seconde moitié du XIIIe siècle. Parmi ses nombreuses activités figurent des recherches sur la stabilisation des vins doux naturels, ce qui lui permit de fabriquer des vins auparavant impossibles à produire. C’est donc à Trouillas que les premiers vins doux naturels ont été élaborés, dès le XIIIe siècle.
Nom | Trouillas | Nom catalan | Trullars | Code commune | 66217 |
Canton | Les Aspres | Arrondissement | Céret | EPCI | CC des Aspres |
Région | Plaine du Roussillon | Altitude | 152 m | Coord. GPS | 42.610660 Est / 2.808549 Nord |
Superficie | 17 km2 | Population | 2257 h. | Code postal | 66300 |
Gentillé | Trouillasencs, Trouillasenques |
Expression héraldique
D'azur au soleil d'or cantonné de quatre cercles du même.
Description
Comme pour tous les blasons non scindés en plusieurs parties, celui de Trouillas commence par sa couleur. Ici, il est qualifié "d'azur", ce qui signifie bleu en héraldique. Le soleil d'or (jaune) est placé au centre, étant donné qu'il n'y a pas d'autres informations concernant son positionnement. Le soleil est "cantonné" (entouré) de quatre cercles, "du même", c'est-à-dire de la même couleur que le soleil, ici le jaune.
Explications
Malheureusement, je n'ai pas d'explications précises sur ce blason. Le soleil fait probablement référence à l'ensoleillement de la ville, mais la signification des quatre cercles reste inconnue. Il ne semble pas s'agir d'une arme parlante, c'est-à-dire d'un blason dont on pourrait deviner l'origine par un jeu de mots basé sur les motifs.
Trouillas est situé au sud de Toulouges, dans la plaine du Roussillon. Pour s’y rendre, au départ de Perpignan, il faut prendre la route du Boulou et tourner à droite en direction de Thuir. Trouillas est la première ville rencontrée sur cette route.
Villes ou villages
Hameaux, autres sites
Site militaire
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