Bages





Il existe certains villages dans la plaine du Roussillon pour lesquels on a de l'affection. D'autres pour lesquels on doit objectivement admettre qu'ils sont beaux, bien entretenus. Et d'autres qui n'ont pas ce charme, qui traîne une image de tristesse. Hélas, Bages en fait partie.

Rien d'extraordinaire à lui reprocher, mais c'est un village qui, lorsqu'on le traverse, ne donne pas envie de s'y installer. Il est longiligne, étendu le long de la route reliant Thuir à Elne, avec un double virage en plein coeur. Cette organisation est loin d'être idéale, ça donne l'impression d'une longue route sans centre ville, et ce n'est pas faux. Le centre est petit, tellement petit qu'on n'a pas l'impression qu'on l'a traversé. Ce n'est pas le cas d'autres villages structuré pareil.

La route passe à côté de la place centrale, qui est à deux pas du parvis de l'église. Une jolie place il faut le reconnaître, ombragée par un magnifique platane, avec la possibilité de se restaurer tranquillement. Mais à côté d'un parking parfaitement visible, seul moyen qu'on les automobilistes de s'arrêter. Un joli endroit gâché par une nécessaire praticité. Dommage, d'autant plus qu'il est peut être possible de faire des aménagements qui restreindraient cette impression. Autre reproche à faire, les rues sont souvent abîmées, avec du goudron à refaire, percé. Des trottoirs mal entretenus, sauf le long de la rue principale. Un manque criant de végétation, des arbres, des fleurs, des arbustes, surtout l'été ! Ailleurs, on en trouve, ça ne coûte probablement pas grand chose, et ça donne tout de suite une bonne image de la ville ! Qui plus est les petites rues du centre, étroites et courtes, sont envahies de voitures. Il faut bien que les habitants se garent, mais un peu d'organisation , ou la création de parkings extérieurs permettraient d'embellir les rues. Là, on sent bien que c'est tout pour la voiture. Et ça ne donne pas une image positive de la ville.

La ville s'est étendue récemment avec la construction de grands lotissements, à l'extérieur. Curieusement ils sont assez éloignés de la ville, généralement les lotissements sont faits à proximité des commerces. Là, il faut quasiment la voiture pour aller de chez soi à la boulangerie, ce qui est étonnant. Le cadre est par contre très joli, avec une belle campagne alentour. Globalement la ville est assez étendue quand même, il y a de longues rues menant aux divers équipements comme le groupe scolaire ou les terrains de sport.


Economie locale

Bages est un village plutôt tranquille. Trop éloigné de la mer pour être un centre estival, le village est noyé dans la masse des autres villages alentours. Les activités sont essentiellement la viticulture, le maraîchage, plus quelques entreprises locales dont la Cepad, une conserverie fleuron de l'industrie de Bages. Il y a aussi plusieurs artisans qui opèrent dans des domaines divers qui vont du service à la personne au bâtiment.

Par contre du point du vue du commerce Bages est plutôt bien équipé : Restaurants, supermarché, boutiques diverses, elles sont pour la plupart dans le centre ville, le long de la route principale, mais certains sont plus écartés, comme un salon de coiffure.


A proximité

A noter la proximité intéressante du lac de Villeneuve de la Raho, un grand lac artificiel qui possède sa station balnéaire, sa réserve ornithologique, une base nautique, un camping, etc.



Situation et accès

Bages est une ville de la plaine du Roussillon, au Sud de Villeneuve-de-la-Raho. Pour y accéder, le mieux et de prendre la Départementale 900 en direction du Boulou et de sortir sur la droite à la hauteur du Mas Sabole. La route qui mène à la ville se poursuit vers Elne via Montescot, et dans l'autre sens elle va à Trouillas. D'autres routes secondaires mènent à Ortaffa et St Jean-Lasseille.

Bages est à 10Kms à vol d'oiseau de Perpignan, plein Sud.


Patrimoine, curiosités à voir sur place


Il faut bien l'avouer, Bages ne possède pas un patrimoine extraordinaire. Les deux principaux éléments à voir sont l'église paroissiale et l'ancien château.


Eglise Ste Eulalie et Ste Julie

L'église St André

L'église St André

L'église St André est toujours l'église paroissiale de Bages, mais elle a subit énormément de transformation. L'édifice initial se composait d'une nef unique, d'une abside semi-circulaire et d'une charpente en bois, charpente remplacée par un voûtement en berceau brisé durant le XIIe siècle. De façon assez classique, ce remplacement par une toiture plus lourde a obligé les constructeurs a renforcer les murs gouttereaux par de grandes arcades de soutien. Le chevet sera surélevé au XIIIe siècle.

Au XVe siècle l'église fut agrandie une première fois, puis une seconde au XVIIe. Elle contient de nos jours quelques intéressantes pièces de mobilier : une cuve baptismale du XVe siècle, une grille de communion du XVe également, un retable dit "du Rosaire" de 1700, un autre dédié à St Sébastien du XVIIIe siècle, et des statues : St Gaudérique (XVIIe), le Christ (XVIIIe). Elle contient aussi des toiles du Christ et de l'Immaculée Conception (XVIIIe)


Le château

Le château de Bages

Le château de Bages

Comme dans bon nombre de villages de la plaine Bages avait autrefois une motte castrale, c'est ainsi que l'on nomme l'ensemble architectural initial de la ville, il se compose toujours de l'église et de la place forte, puis de quelques maisons. Elle est parfois entourée de remparts. A Bages on a une telle structure architecturale, avec l'église et le château côté à côte.

Ce château est massif, de plan en forme de L. Il est sur des fondations hautes et lourdes et possède trois niveaux. Désormais ce sont des habitations privées. La face Nord est dotée d'une jolie petite tour étroite et quasiment cylindrique.


Histoire

Préhistoire et Antiquité

Comme la quasi-totalité des villages du Roussillon, Bages ne possède pas sur son territoire de preuves d'habitat préhistorique, que se soit paléolithique (là, c'est normal) ou néolithique (il aurait pu y en avoir, Canet par exemple possède un champ d'urnes funéraires de cette époque)

Par la suite les ibéro-ligures furent envahit par les celtes (-500), eux mêmes envahit par les romains (-128), eux mêmes envahit par les wisigoths (408), eux mêmes envahit par les sarrasins (735), eux-mêmes envahit par les francs (811). De cette longue ligne historique d'envahissements, retenons essentiellement sa durée (près d'un millénaire et demi) et le fait que lorsqu'on dit envahissement, ça ne signifie pas forcément la guerre. Si il y a bien eux des batailles parfois, ça s'est quand même souvent passé en colonisateurs "semi-pacifiques", les envahisseurs utilisant la force pour se faire accepter, avant de diluer les habitants dans la nouvelle civilisation dominatrice.


Moyen-âge

Après l'arrivée des carolingiens, la région s'est peuplée de pionniers venus du Nord de la France, elle s'est développée autour de nouvelles églises créées par les grandes abbayes qui s'étaient montées au cours du IXe et Xe siècle. Ainsi apparaît dans un document de 922 l'église de Bages, la première mention du village que l'on ai dans un document écrit.

Nous savons qu'il s'agissait d'un village de pêcheurs. Aussi curieux que ça paraisse, et malgrès le fait qu'il ne soit pas en bord de mer, c'était le cas. Il faut dire qu'il y avait jusqu'au XIIe siècle un immense étang dont on peut toujours voir les formes en étudiant les courbes de niveau des abords du village. Il était poissonneux et les habitants vivaient bien de leur pêche.

La première mention certaine de l'église St André date de 1093, sous le règne des comte du Roussillon. Le XIe siècle correspond à l'avènement des classes supérieures typiques de la féodalité, les seigneurs, mais il faudra attendre le XIIe siècle pour que celle de Bages apparaisse. On trouve dans divers documents des traces de Guillem de Bages (1145), Beranger de Bages (1155) et Adémar de Bages (1171).

Le XIIe siècle, c'est aussi celui des Templiers. Ce puissant ordre religieux avaient des possessions un peu partout dans la région et se lança dans de grands travaux, en particulier d'assèchement. Il faut dire que la proximité du Mas Deu, qui était le siège de la commanderie locale, permettait plus facilement de lancer les travaux. L'étang marécageux fut donc asséché, faisant disparaître à la fois le métier de pêcheurs pour les habitants et une source de nourriture providentielle. Cette initiative entrait dans le plan d'assainissement général de la plaine du Roussillon que les membres de cet ordre avaient lancés, et globalement ce fut une parfaite réussite. Mais certains habitants en firent les frais, ce qui fut le cas de ceux de Bages. Le canal qui a servi au dessèchement est appelé de nos jours "l'Agulla de la mar" (l'Agouille de la mer, agouille étant une petite rivière en catalan), bien sûr il se jette dans la mer.

Par la suite la paroisse de Bages fut récupérée par le comte d'Ampurias, mais sans vraiment savoir quand ni pourquoi. Peut-être que la famille de Bages était déjà sous la coupe du comte, ce genre de seigneurie ayant été mise en place autour du XIe siècle. Toujours est-il que le 22 juin 1257, le comte vendit sa seigneurie de Bages à l’évêque d’Elne pour une somme de 5750 sous de Barcelone. Cette vente fut faite afin de payer la dot de sa fille Sibilla qu'il mariait à Ramon, vicomte de Cardona. Il est possible de se faire une idée de l'importance de Bages au XIIIe siècle par le chapitre d'Elne. Celui-ci était constitué de 5 dignitaires répartis dans le Roussillon. Ils étaient à Elne bien sûr, mais aussi à Saleilles, à Trouillas, à Baixas et à Bages. Ce fait, aussi insignifiant puisse t-il paraître, est significatif d'un village comptant sur la scène régionale.

Restée une possession de l'évêché, la paroisse de Bages fut transmise, là aussi sans savoir quand ni pourquoi, à la famille de Llupia. Il s'agissait à cette époque d'une famille tentaculaire, avec un poids très important aussi bien sur le plan politique de religieux. (Hughet de Llupia 1356, Ramon de Llupia 1395, Gaspar de Llupia 1420 furent tous seigneur de Bages). Par la suite Bages passa à diverses familles (Gaspar de Cagarriga 1414, Ramon de Cagarriga 1502, Joan Taqui 1639, Mariana de Taqui épouse de Garau d’Om 1669) avant de se transformer à la révolution française en commune.

Peu après la révolution française, en 1793, l'Espagne déclare la guerre à la France, les troupes du Général Ricardos envahissent la plaine du Roussillon. Cette dernière guerre avec l'Espagne ne laissera visiblement pas trop de traces dans la ville, ayant été occupée très tôt. Pourtant la ligne de front a longtemps été à peine un peu plus au Nord, près de l'actuel Perpignan Sud.


Etymologie

L'étymologie de Bages est assez simple, c'est un dérivé du mot "Baies" ou "Baoiles".


Héraldique

Blason Bages

Expression héraldique

d'azur semé de fleurs de lys d'or.

Description

Ce blason est assez simple. Son expression héraldique peut facilement être retenu et comprise. "D'azur" représente le bleu en héraldique, exprimé en premier, elle désigne la couleur de la partie centrale du blason. "Semé" indique que se qui suit est réparti sur tout le blason, plusieurs fois. Il s'agit ici d'une fleur de lys d'or, c'est à dire jaune en héraldique.

Explications

En voyant ce blason nul ne sera étonné d'apprendre que Bages était une possession du roi de France... La couleur bleu et les fleurs de lys sont des symboles royaux de la France. Il n'y a donc pas de particularités sur ce blason.


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