Le lac de Villeneuve-de-la-Raho est un ensemble de trois retenues d'eau, dont l'une est aménagée en station balnéaire. Situé à quelques kilomètres à l'intérieur des terres, c’est une destination idéale pour les adeptes du bronzage, de la promenade, ou tout simplement pour ceux qui apprécient une journée de loisirs en famille à l'ombre des pins. Il appartient au Conseil Départemental des Pyrénées-Orientales. L'ensemble couvre 50 ha d’espaces verts et 230 ha de plans d’eau.

Horaires et tarifs

Au lac de Villeneuve, pas d'horaire ! C'est une mini station balnéaire : les équipements sont pensés pour la promenade et le divertissement du public. Tout le monde vient pour se reposer, s'amuser sur la plage. Il n’y a ni droit d’entrée à payer, ni horaires contraignants. La seule contrainte concerne l’ouverture des restaurants de plage, qui ferment à des heures raisonnables. Mais à part cela, vous pouvez venir à 7 h du matin, à 15 h ou à 2 h du matin, c’est pareil.

Équipements

Le lac est composé de trois retenues d'eau distinctes. La plus petite fait environ 300 m de diamètre ; en faire le tour vous fera marcher 1,2 km. C’est là que se trouvent la plage, les restaurants, le poste de secours, les bars de plage et la location d’équipements de loisirs. La grande retenue est bien plus vaste : le tour fait 6,5 km. Les deux retenues sont séparées par une digue de pierres. Enfin, la troisième retenue est un espace ornithologique. Il est interdit d’y entrer, mais puisqu’elle est séparée du grand lac par une digue praticable, on peut facilement l’observer et admirer les animaux qui s’y trouvent : de nombreux oiseaux, des tortues, ainsi que des ragondins.

Sachez qu’au niveau de la plage se trouve un point-info qui vous orientera selon vos envies. Il est situé à l’entrée de l’un des deux parkings, le plus proche de la plage. Il n’est ouvert qu’en été, une période durant laquelle circulent également plusieurs binômes à vélo chargés de votre sécurité et de votre information sur le site.

La plage s’étend sur toute la partie nord de la retenue. C’est une bande de terre vaguement ensablée, d’une vingtaine de mètres de large. Si elle est « vaguement » ensablée, c’est parce que la terre y est régulièrement labourée en hiver pour l’ameublir, et du sable y est déposé périodiquement. Cela ne donne pas une belle plage de sable fin : c’est probablement le principal défaut du lieu. En été, la plage est surveillée ; un poste de secours est tenu par des maîtres-nageurs. Ce n’est pas pour vous inquiéter, mais sachez qu’un défibrillateur est installé en libre-service sur la façade, en cas de besoin. Mieux vaut le savoir.

Le chemin de promenade fait le tour de la retenue. Il est entièrement gravillonné et mesure environ 3 m de large, ce qui permet une marche agréable, sans trop d’effort. C’est aussi une excellente piste de footing. Comme le petit tour fait seulement 1,2 km, il faudra faire plusieurs boucles, ou emprunter le sentier autour de la grande retenue. Les vélos y sont autorisés, mais pas les véhicules motorisés. Le chemin est ombragé par les pins au départ, mais il est ensuite exposé en plein soleil. La partie sud est originale : on y passe entre les deux retenues, qui présentent une nette différence de niveau d’eau. Si vous vous lancez dans le tour du grand lac, comptez 6,5 km quasiment tout au soleil. La portion la plus au sud est la moins agréable, avec ses trois longues lignes droites monotones. En revanche, la zone boisée est très plaisante. Le sentier vous fera également contourner le camping.

Les restaurants de plage ne sont ouverts qu’au printemps et en été (généralement d’avril à octobre). Il y en a traditionnellement quatre, mais cela peut varier d’une année à l’autre. Qualité et accueil sont au rendez-vous — et non, je ne suis pas payé pour en faire la publicité, c’est simplement une constatation. D’ailleurs, ma préférence va au Chalet, où j’ai toujours trouvé le personnel sympathique. Mais les autres établissements sont tout aussi agréables.

Habituellement, l’un des restaurants, qui fait aussi bar de plage, propose des transats ainsi qu’un service de plage privée. C’est toujours appréciable pour ceux qui le souhaitent. Les transats sont installés légèrement à l’écart, face au bar. C’est également ce restaurant qui loue les rosalies, ces petites voitures à pédales synonymes de vacances d’été.

Le lac dispose aussi de son propre camping. Relativement grand, il est équipé de toutes les commodités classiques, mais vous n’y trouverez pas les animations typiques des grands campings de bord de mer, comme ceux de Canet-en-Roussillon, par exemple. Ici, on vient pour la tranquillité, le calme et le décor agréable, pas pour une ambiance festive jusqu’au bout de la nuit.

Vous pourrez également profiter des nombreuses tables de pique-nique disséminées un peu partout sur le site. Le long de la plage, on en trouve quatre, en béton, placées sous les pins à droite en arrivant. Elles sont rapidement prises, donc ce n’est pas le meilleur endroit si vous arrivez tard. Le plus grand nombre de tables se trouve de l’autre côté du camping, près de la base nautique : une bonne dizaine sous les pins, à proximité d’un grand foyer pour grillades, librement accessible. Pensez à apporter ce qu’il faut : le bois et les grilles ne sont pas fournis. En poursuivant le chemin vers la droite, vous arriverez à la presqu’île, une avancée de terre boisée où se trouvent également quelques tables, ainsi que des équipements sportifs un peu sommaires, mais pratiques.

Pour finir sur les zones de pique-nique, sachez qu’il y a deux ou trois tables dans un renfoncement des collines, juste sous le château d’eau. Pour y accéder, il faut marcher un peu sur un chemin caillouteux, elles sont donc à privilégier si vous êtes à vélo. Juste à côté du foyer à grillades se trouvent deux terrains de pétanque, plutôt bien entretenus pour des installations publiques.

A faire, à voir

Au lac de Villeneuve, l’activité principale, c’est la plage : baignade, bronzette… et quand on en a marre, on part faire un tour à pied.

Pour se baigner, il faut impérativement se rendre à la retenue balnéaire, pas ailleurs. Les plus malins s’éloigneront un peu de la plage principale pour plus de tranquillité. Si vous cherchez un peu d’ombre, dirigez-vous vers la droite en arrivant : une rangée de pins y offre un abri agréable. Il est interdit de se baigner dans le grand lac, et a fortiori dans la réserve ornithologique. Pour cette dernière, cela paraît évident. Et si jamais l’idée vous venait d’y faire trempette, la simple vue de l’eau saumâtre devrait vous en dissuader. Quant au grand lac, même s’il existe une sorte de "plage" permettant d’y accéder, c’est une très mauvaise idée : non seulement c’est interdit, mais en plus on y trouve des carnassiers d’un mètre de long, capables (dit-on) d’arracher un orteil. Ce n’est pas une blague : je les ai vus de nombreuses fois, et jamais je ne mettrais un pied dans cette eau. Trop risqué. Et puis… il y a des ragondins aussi.

Les promenades sont une activité classique ici. On peut les faire à pied, à vélo, à cheval, mais pas en engin motorisé. Inutile d’amener une trottinette ou des rollers : le sol, fait de gravier, de sable ou de terre, n’est pas adapté. Le tour du petit lac fait 1,2 km, celui du grand lac 6,5 km. Le parcours est parfaitement plat, sauf si vous grimpez sur les petits monticules en bordure du village. Ce n’est pas de l’alpinisme, mais ça change un peu du sentier gravillonné.

Les activités nautiques sont une spécialité locale. Ici, on pratique surtout l’aviron. Pour s’y essayer, il faut contacter les responsables du club local, qui vous diront si une initiation est possible.

Une fois sur place, profitez de la vue ! C’est l’un des grands atouts du site : un point de vue exceptionnel sur le Canigou, la montagne sacrée des Catalans. Mais ce n’est pas tout : on voit également très bien les Albères, et, avec un peu d’attention, vous pourrez apercevoir les deux clochers de la cathédrale d’Elne, pourtant situés à plusieurs kilomètres. Les chercher est un vrai défi, mais je vous promets qu’ils sont bien visibles.

Cherchez aussi l’hôtel à insectes : il se trouve le long du chemin de la grande retenue, à 200 m après la digue séparant la réserve ornithologique. C’est un curieux petit meuble d’un peu plus d’un mètre de haut et large de 20 cm environ, rempli de matériaux creux : briques, fagots de sarments, morceaux de bois, cartons, etc. Les insectes l’ont colonisé rapidement, formant de véritables « immeubles » où le voisinage semble bien se passer. Il y en avait un deuxième près de la passerelle, mais il a été retiré. Si vous êtes vraiment curieux, rendez-vous au parc des sports de Perpignan : il se trouve à quelques kilomètres, juste à l’entrée de la ville en venant de Villeneuve. En suivant le parcours le plus long (le rouge), vous trouverez un hôtel à insectes semblable, au milieu d’un grand pré.

Partez à la découverte de la borne de mesure. Il s’agit d’un petit édifice pyramidal en béton, qui servait à fixer les appareils de mesure utilisés lors de la construction de la grande digue du lac. Elle se trouve le long du chemin du grand lac, à 300 m après la passerelle. Levez les yeux pour la repérer !

Parmi les curiosités : le mécanisme de contrôle et de pompage du niveau du lac. C’est un bâtiment en forme de tour que l’on aperçoit de l’autre côté de la retenue principale. Un gros bloc de béton, pas particulièrement spectaculaire, mais un bon but de promenade dans cette portion de chemin un peu monotone.

La grande retenue est également un parcours de pêche bien connu des amateurs locaux. Ils sont une bonne dizaine chaque jour, répartis sur les berges autorisées. N’installez pas votre ligne n’importe où : certaines zones sont interdites. Le mieux est de demander sur place à un pêcheur, ou de contacter la fédération départementale de pêche pour en savoir plus.

À quelques encablures du lac, ne manquez pas la très intéressante chapelle Saint-Julien, fierté du village (et c’est mérité). Elle date du XII^e siècle et fut abandonnée au XVe, lorsque le village s’est déplacé sur la colline. Pour vous y rendre, traversez Villeneuve. En savoir plus sur la chapelle Saint-Julien.

Anecdotes

Saviez-vous que le lac de Villeneuve est la principale retenue d’écopage des Canadairs ? Lorsqu’un feu se déclare dans la plaine du Roussillon et que les Canadairs sont appelés, ils viennent souvent se ravitailler ici. J’ai eu l’occasion de les voir à l’œuvre un été : c’est vraiment impressionnant. D’ailleurs, en cas de besoin, un Canadair effectue un premier passage en survolant le lac pour avertir. À ce signal, toute personne pratiquant une activité nautique doit s’éloigner du centre du lac le plus rapidement possible, perpendiculairement à la trajectoire de l’appareil.

Les amateurs de culture locale reconnaîtront, près de la base nautique, une barque catalane, symbole de la pêche locale. Elle n’a aujourd’hui qu’un rôle de présentation, mais autrefois, elle était utilisée en mer ou sur les étangs, notamment pour la pêche aux anchois. Présenter une telle barque ici n’est pas anodin, puisque le lac appartient au Conseil général, également propriétaire des ateliers de restauration des barques catalanes de Paulilles, qui font un travail remarquable.

L’appellation « lac de Villeneuve » est en réalité impropre : en pratique, il se situe sur les territoires de Villeneuve-de-la-Raho, Bages, Montescot et Pollestres.