Vinça





Quelle belle ville que celle de Vinça ! Mais quel dommage de voir ses bâtiments dans cet état !

Eh oui, Vinça est magnifique, elle a un potentiel énorme. Toutefois, son précieux passé, qui lui a permis d'avoir tant de belles demeures, de maisons de maître et de bâtiments historiques, fait bien pâle figure lorsqu'on se promène dans la ville aujourd'hui. Rien à dire sur l'architecture générale : les rues sont belles, propres, et bien aménagées, le centre est agréable, mais il n'y a rien à faire. Quand on voit le grand nombre de bâtiments qui ne sont pas entretenus, on ne peut s'empêcher de penser qu'il y a beaucoup de propriétaires de belles bâtisses qui n'ont pas les moyens de les entretenir. C'est bien dommage, car si l'on imagine ce que serait Vinça avec ses principales maisons restaurées, on aurait là l'une des plus jolies villes du département, et de loin.

Vinça est toutefois un endroit agréable à vivre. C'est une ville de taille moyenne des Pyrénées-Orientales, située entre Prades et Perpignan. Elle est surtout connue pour son barrage, dont le lac artificiel a submergé l'ancienne vallée située en contrebas de la ville, de l'autre côté de la Nationale. Cependant, elle regorge d'éléments du patrimoine local plus ou moins importants, au point d'en faire l'une des villes les plus intéressantes du département dans ce domaine.


Architecture de la ville

Tout d'abord, il faut savoir que Vinça a une architecture globale assez classique. La ville est composée d'un cœur historique centré autour d'une église particulièrement grande, témoignant de l'importance de la population au XVIIIe siècle, époque de sa construction. Le centre historique est formé de rues étroites, longues et rectilignes. Il dispose également d'une place assez vaste pour ce type de lieu. Les anciens remparts, dont il ne subsiste que des fragments, entourent encore partiellement le centre, incluant notamment une porte médiévale très intéressante. Au-delà des remparts s'étend la ville moderne, avec des rues plus larges, des petits immeubles et des maisons individuelles à étage. Plus on s'éloigne du centre, plus les maisons sont récentes et dotées de grands jardins. Globalement, Vinça n'est pas une ville très étendue. Au nord, l'urbanisation est stoppée par la Nationale 116, construite en 1974 sur la nouvelle digue destinée à contenir les eaux du barrage. L'ancienne cave coopérative, immense bloc de béton disgracieux, marque une limite à la ville dans cette direction. En revanche, c'est au sud, plus calme, que se sont développés les quartiers du Castell d'En Molins (signifiant "château de Monsieur Molins") et du Canigou.

Au sud-ouest, on trouve le hameau de Sahorle, rattaché à Vinça. C'est une ancienne paroisse dont l'église est devenue ermitage, avant de devenir le centre du nouveau hameau. Enfin, à l'ouest de la ville, un bras du lac artificiel, seule partie du lac située au sud de la Nationale, abrite la plage des Escoumes. C'est une véritable base nautique avec des plages de sable, des restaurants, des aires de jeu, ainsi que des activités telles que le pédalo et le canoë jusqu'à l'autre rive du lac.

En termes d'infrastructures, la ville dispose de plusieurs équipements intéressants, la base nautique n'étant pas le moindre. Il y a une médiathèque, un camping, ainsi qu'une aire de stationnement pour les camping-cars. La ville possède aussi un office du tourisme à son entrée. En ce qui concerne la sécurité, Vinça abrite une caserne de pompiers, pratique en cas d'urgence...


La vie sociale et économique de Vinça

Comme beaucoup d'autres villes de taille similaire dans le département, Vinça compte un grand nombre d'associations. La mairie les présente sur son site Internet, classées de manière classique : culturelles, sportives, solidaires ou de loisirs. Les associations culturelles se concentrent principalement sur les traditions catalanes. Les associations solidaires sont destinées à l'aide aux personnes âgées ou vulnérables, et incluent des groupes communautaires, tels que l'amicale des sapeurs-pompiers, ou laïques. Les associations de loisirs sont axées sur la catalanité ou le sport, davantage dans une optique récréative que compétitive. Enfin, la majorité des associations de Vinça sont sportives, avec des disciplines classiques comme le badminton, le basket-ball, le football et le rugby, mais aussi des sports plus rares, tels que certains arts martiaux ou les sports mécaniques.

Cependant, la vie sociale de Vinça ne se résume pas seulement au nombre d'associations, mais aussi à son esprit communautaire. Cet esprit, bien que partagé avec d'autres villes, tend à se dissiper avec la taille croissante de la population. Les habitants de Vinça se connaissent encore assez bien, mais de moins en moins au fil du temps. Néanmoins, ici, les mots "liens sociaux" prennent un sens plus profond que simplement politique.

Économiquement, la ville est soutenue à la fois par ses artisans et ses petites entreprises. Vinça ne possède pas d'industrie lourde, mais elle compte de nombreuses petites sociétés, souvent familiales. Elle attire la population d'un bassin de vie modeste, mais réel, faisant d'elle le centre économique de cette petite région du bas-Conflent. Les entreprises se spécialisent principalement dans la construction, les services à la personne et les services aux autres entreprises. Les artisans sont tout aussi nombreux.

La ville dispose également de nombreux commerces, principalement dans le domaine de l'alimentation, la plupart étant situés dans le centre-ville, comme on peut s'y attendre.



Situation et accès

Vinça se trouve dans la région du Bas-Conflent, c'est l'une des principales villes de la vallée de la Têt. La Nationale 116 qui monte en Andorre passe juste à côté, on ne peut pas la rater, c'est celle qui est à gauche de la route, quand vous êtes au niveau du barrage... de Vinça !


Patrimoine, curiosités à voir sur place


Le patrimoine de Vinça est important et très complet. Il se compose essentiellement de bâtiments religieux, dont le principal est l'église.



Eglise de Vinça

Eglise de Vinça

Eglise de Vinça

L'ancienne église fut reconstruite au XVIIIe siècle, entre 1734 et 1769. son aspect actuel rend compte de son état d'église baroque. A l'origine de cette reconstruction on trouve le testament d'un certain Don Carlos Perpinya y Soléra dans lequel était stipulé que si sa fille venait à mourir sans postérité tous ses biens iraient à l'église. Suivaient les clauses de réalisation du testament. Bien sûr, en 1724 ladite fille décéda sans postérité, et après les inévitables procès la construction de l'église eu lieu. Tous les détails sur la façon dont ont été réalisé les travaux sont expliqués sur le site Internet de Vinça, voyez la page de liens pour plus de renseignements à ce sujet.

Il s'agit d'un édifice religieux construit entre 1734 et 1769, il est inscrit aux monuments historiques. Elle fut construite suivant le style gothique roussillonnais. Son mobilier est très important : Porte avec pentures, boiseries de la sacristie, chaire de 1772, grand orgue 1754. L'église contient aussi 11 retables des XVIIe et XVIIIe siècle, celui du choeur est à baldaquin. La statuaire est aussi importante que les retables : Vierge (XIVe siècle), Pietà (XVe), Mise au Tombeau (XVIe), des toiles des XVIIe et XVIIIe siècle, plus divers petits objets ou pièces de mobilier dans les deux sacristies : statues, reliquaires, toiles, orfèvrerie, etc.

L'église de Vinça héberge une pièce magnifique qui mérite le déplacement : l'orgue. Il fut construit par Cavallié-Coll, mais son état a demandé une restauration faite assez récemment. De nos jours des concerts sont organisés dans l'église pour pouvoir profiter de l'acoustique parfaite de cet instrument dans cet église.


Fortifications

Fortifications de Vinça

Fortifications de Vinça

La ville possède des restes de remparts et de portes fortifiées. On peut encore voir la porte du Barri (construite en 1245) et celle de Marcevol (1330).


Autre patrimoine

Le village est à lui seul intéressant. De nombreuses maisons sont anciennes, en particulier du XVIe, XVIIe et XVIIIe siècle. Il comporte aussi cinq fontaines à travers les rues, et son cimetière possède cinq croix en pierre des XVe et XVIIe siècle inscrites aux monuments historiques.

Dans la ville on trouve aussi le couvent du Carmel (celui des Carmes déchaussés), l'ancien couvent des capucins, contenant encore deux tabernacles du XVIIIe, six oratoires et la chapelle St Sébastien de l'ancien hôpital (XVIe siècle, elle contient un retable de St Sébastien, une Vierge du XIIIe siècle, une autre Vierge du XVIIIe, un Christ du XVIIe, un bas-relief en bois du XVIIe)


Sahorle

La chapelle de Sahorle

La chapelle de Sahorle

Sahorle et Belloch sont deux hameaux, aujourd'hui de simples chapelles, située sur le territoire de Vinça (en fait, Belloch est à cheval entre Vinça et Rodès).

Sahorle est connue pour avoir été un ancien village centré sur une chapelle. Avec le temps le village a été abandonné, mais la chapelle est restée debout, entretenue et utilisée. Elle fut transformé peu à peu en ermitage et c'est grace à ça qu'elle est toujours visible de nos jours. L'ancien village fut englobé dans l'agglomération grandissante de sa voisine Vinça.

En savoir plus sur l'ermitage de Sahorle.


Belloch

La chapelle de Belloch

La chapelle de Belloch

Belloch est aussi le siège d'un ancien village qui est attesté dans les documents en 942, pour la première fois. La chapelle est dédiée à St Pierre, elle est à nef unique, rectangulaire. Elle a une abside semi-circulaire, un clocher à arc unique, au-dessus de la façade occidentale. A l'intérieur, on peut admirer une voûte en berceau brisé. A noter la qualité de l'environnement dans laquelle elle se trouve, le paysage est vraimenet joli.

En savoir plus sur la chapelle de Belloch.


Le Barrage de Vinça

Le barrage de Vinça

Le barrage de Vinça

Vinça est surtout connu pour son barrage construit sur la Têt, le plus long fleuve côtier du département. Il fut construit en 1976 dans le but d'écrêter les crues de la Têt et alimenter le canal d'irrigation de Corbère.

Il mesure 55 mètres de haut, 191 mètres de large et a nécessité 142 000 tonnes de béton. Le barrage de Vinça à une capacité de rétention d'eau de 25 millions de mètres cubes. Si le barrage ne se visite pas, on peut toutefois le traverser et le détailler de près, mais aussi se rendre de l'autre côté pour prendre les sentiers qui mène au vieux pont romain de Rodès.

Le barrage de Vinça n'est pas le plus important du département des Pyrénées-Orientales comme on le croit souvent, c'est celui de Caramany, sur l'Agly, qui a un lac artificiel plus grand encore.

En savoir plus sur le barrage de Vinça.


Plage des Escoumes

Plage des Escoumes

Plage des Escoumes

La plage des Escoumes est une station balnéaire de Vinça, en bas-Conflent. Vinça c'est la ville qui se trouve sur la gauche de la route Nationale 116, celle qui monte en Cerdagne. Elle est au niveau du barrage... de Vinça, bien sûr.

La station balnéaire est plutôt une base nautique, mais c'est aussi un lieu qui permet de faire plusieurs activités, en état. En soit c'est plutôt petit ! La plage est en sable, elle est séparée d'un grand pré par un petit chemin piétonnier. La plage fait approximativement 10m de large par 200 de long, peut être un peu plus. Au delà du grand pré, c'est la ville ou la forêt. Il y a un commerce qui loue des pédalos, des canoës, des parasols et autres transats, et qui assure aussi la restauration et une activité bar, ce qui est bien rafraîchissant en plein été.

En savoir plus sur la plage des Escoumes.


Histoire

Le site de Vinça, dans la vallée de la Têt, ne nous a pas livré de vestiges antérieurs à l'ère carolingienne. Les dolmens et menhirs de la civilisation mégalithique ont été érigés plus en altitude, dans les Albères ou en Conflent. Les Ibéro-ligures, les Romains, les Wisigoths et les Sarrasins n'ont pas laissé plus de traces. En fait, la première mention du village date de 950, dans un document mentionnant l'emplacement de son église.

Au Moyen Âge, Vinça était une ville importante du Conflent, passée sous contrôle aragonais en 1172, comme le reste de la région. Il existe des preuves de l'existence d'un château dès le IXe siècle, et c'est probablement là l'origine du village : le château aurait fédéré les habitants de la région afin de les protéger en cas d'attaque.

Le roi d'Aragon, Sanche, lui accorda les mêmes droits et privilèges que sa jumelle Villefranche. En 1245, alors sous le contrôle de Jacques le Conquérant, la ville fut fortifiée. Il ne reste aujourd'hui aucune trace évidente de ces fortifications, qui furent démolies au fil des siècles.

La guerre de 1344-1374 laissa de nombreuses traces dans la ville. En 1344, Jacques III de Majorque, maître du Roussillon, du Conflent et de la Cerdagne (ces trois régions étant incluses dans le royaume de Majorque), se fit ravir son royaume par Pierre IV d'Aragon, son rival. Le Conflent fut alors réintégré au gouvernement aragonais. Mais sans abdiquer, Jacques III remonta une armée et traversa le Conflent, tentant de reconquérir les villes perdues. Il faut dire que Vinça, comme les autres villages, était favorable à Jacques III, qui leur avait accordé une grande liberté dans les années précédentes. La ville s'ouvrit donc à son ancien roi en 1347, mais cela fut de courte durée : défait à nouveau, les troupes de Pierre IV d'Aragon pénétrèrent dans la ville. La population, effrayée, s'enfuit en traversant la Têt, mais celle-ci, gonflée par les eaux d'un violent orage, emporta une grande partie des habitants. Ce fut un désastre qui marqua une baisse considérable du nombre de feux dans la ville.

En 1377, un autre événement survint. L'infant Jacques, prétendant à la couronne d'Aragon, monta une expédition contre le Roussillon et remonta la vallée de la Têt. Là encore, Vinça accueillit à bras ouverts ce nouveau conquérant, la population abandonnant la faible garnison du roi d'Aragon présente dans les fortifications. Mais l'insurrection fut de courte durée, et Bernard de So, comte de Conat et plus puissant seigneur local, fut chargé de punir cette ville rebelle à deux reprises. Vinça dut financer la réparation des remparts et fournir un canon capable de tirer des pierres d'un demi-quintal. Le jeudi 10 décembre 1377, le consul de Vinça, Ravayre, se présenta devant le vicomte d'Évol à Villefranche. Il reçut l'ordre de se procurer ce canon d'ici Noël. Le délai étant trop court, le capitaine général du Conflent accepta de le prolonger jusqu'au 7 janvier 1378.

Le consul prit aussitôt contact avec un maître de Villefranche et passa commande pour un montant de 60 florins, dont 10 en acompte. Voici le détail :

  • 4 sous pour une pièce de bois dans laquelle est enchâssé le canon.
  • 4 sous pour équarrir ladite pièce.
  • 5 sous pour enchâsser le canon.
  • 8 sous pour les carreaux en bois du socle.
  • 5 sous 9 deniers pour des clous et la fixation des bandes métalliques autour des carreaux.
  • 5 sous pour la confection de 2 pierres de 1/2 quintal.
  • 4 sous pour le livreur du canon.
  • 2 sous 7 deniers pour le repas offert par le consul au "maître du canon".

En 1484, le Prieuré de Marcevol fut sécularisé. Abandonné par ses moines, il fut confié à la communauté de prêtres de Vinça. En 1582, les Carmélites déchaussées s'installèrent à Vinça, où leur couvent est toujours en activité. Sept ans plus tard, ce sont les Capucins qui vinrent s'y installer, bien qu'ils n'y soient plus aujourd'hui.


Etymologie

Vinça vient de la "Villa Vinciani", le nom du domaine rural exploité par le romain Vinciani après que Rome eut envahi le Roussillon.


Héraldique

Blason Vinca

Expression héraldique

d'azur aux trois fleurs de lys d' or, mal ordonnées, la première surmontée d'une couronne du même, accostée de deux lettres V et I capitales d' argent, les deux de la pointe accompagnées de deux lettres N et C capitales du même et soutenues d'une lettre A capitale aussi d'argent.

Description

Ce blason est plus complexe qu'il n'y parait. Pour le comprendre, il faut détailler l'expression héraldique d'un bout à l'autre. Tout d'abord il faut savoir que si un blason n'est pas scindé, sa description commence par sa couleur. C'est ce qui est fait ici avec les mot "d'azur...". Les trois fleurs de lys sont "d'or", c'est à dire jaune, elles sont "mal ordonnées", c'est à dire en triangle, comme sur le schéma. La première fleur de lys, la plus haute, est surmontée d'une couronne "du même". Ces deux mots sont utilisés pour indiques qu'elle est de la même couleur que ce qui a été dit juste avant, c'est à dire le jaune des fleurs de lys. Elle est également "accostée" de deux lettres, c'est à dire que les deux lettres V et I sont de part et d'autre de la fleur. Ces lettres sont "d'argent", c'est à dire blanche. Les autres lettres sont "en pointe", c'est à dire à la base de blason, elles sont "de même" (donc en argent aussi).

Explications

Sur le blason de Vinça, les trois fleurs de lys rappellent l'appartenance de la ville à la royauté française. La couleur bleue a exactement le même rôle.


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