De quoi s'agit-il ?
Le Castillet est le nom d'un fortin situé au centre de Perpignan, l'un des derniers vestiges des remparts médiévaux de la ville. Tout en brique rouge, comme l'était la majeure partie des fortifications, il est aujourd'hui l'emblème de Perpignan et un symbole reconnu de la ville. Il se trouve place de la Victoire, au cœur de l'agglomération, et demeure l'un des monuments les plus connus de Perpignan.

Le Castillet
Le mot "Castillet" désigne un petit château : il provient de "castille" (château) suivi du suffixe diminutif "-et". Le Castillet est donc le « petit château », par opposition au grand château, le Palais des rois de Majorque, situé plus au sud. De dimension modeste, le Castillet est un bâtiment massif et ramassé, d'environ 30 m de long sur 15 m de large et 20 m de haut. Contrairement à ce que son aspect extérieur pourrait laisser penser, il se compose essentiellement de trois parties verticalement distinctes : la porte Notre-Dame à l'est, le corps principal au centre et l'extension à l'ouest. Il comporte trois niveaux, une terrasse et un campanile au sommet arrondi, caractéristiques de l'édifice. Cette organisation se retrouve à l'intérieur, avec trois salles reliées par un court couloir aux niveaux supérieurs. Les deux salles superposées au-dessus de la porte Notre-Dame ne forment en réalité qu'un seul espace très haut de plafond.
Le Castillet date de la fin du XIVe siècle. À cette époque, Perpignan était la capitale continentale du royaume de Majorque. Il fut construit pour renforcer les défenses de la ville, alors très déficientes. L'ancienne muraille présentait de graves failles qui compromettaient la sécurité de la population. Des travaux de terrassement furent alors entrepris, suivis de la construction d'une nouvelle enceinte principalement en brique rouge. Cette muraille était percée de plusieurs portes, dont une qui ouvrait sur la route nord, en direction du royaume de France.

Monument commémorant l'église Notre-Dame
À 500 m de là, près de la rivière le Têt, se trouvait une église dédiée à Notre-Dame. C'est en référence à cette église que fut baptisée la nouvelle porte de la ville côté nord. Une plaque commémorative, visible à Perpignan à l'emplacement de l'ancienne église désormais disparue, rappelle cet édifice détruit par Louis XIII lors du siège de Perpignan en 1642. La plaque se situe sur un mur à deux pas du parking de la rue Jean-Payra, juste après le pont, sur la droite, sur le mur faisant angle avec le parking et la rue adjacente.
La porte Notre-Dame était protégée par un fortin particulièrement imposant : le Castillet. Sa couleur rouge est aujourd'hui emblématique, mais à l'époque, la brique rouge n'était pas couramment utilisée pour les constructions, surtout militaires. Le "cayrou", comme on l'appelle encore, était un matériau nouveau pour l'époque, et son utilisation représentait un véritable défi, car on ignorait si une fortification ainsi construite résisterait aux armes contemporaines. L'histoire a montré que oui. Aujourd'hui, de nombreux bâtiments de Perpignan, notamment ceux du centre datant des XVe et XVIe siècles, utilisent ce matériau. Plus tard, les meurtrières construites sous Louis XI furent entourées de granit, créant comme des tableaux autour de fenêtres imaginaires.
Le Castillet mesure environ 30 m de long sur 15 m de large, avec une hauteur de 20 m au niveau des terrasses. L'épaisseur des murs varie de 3,5 m à 2,5 m. Au sol, sa forme est ovale côté ouest et rectangulaire côté est, la hauteur restant constante. La porte Notre-Dame, côté est, mesure 5 m de haut et se compose d'un côté intérieur et d'un côté extérieur, parfaitement intégrés à la structure du fortin.

La porte Notre-Dame
Le côté extérieur du Castillet est composé d'un pont-levis enjambant la Basse — qui, à l'époque, suivait la muraille nord et rejoignait la Têt beaucoup plus loin — d'une grille coulissant verticalement et d'une porte à double battant. Le côté intérieur, quant à lui, dispose d'une herse également coulissante verticalement et d'une porte à double battant. L'ensemble de ces portes et grilles est encore en place aujourd'hui.
L'extérieur du Castillet recèle de nombreuses curiosités. En faisant le tour du bâtiment, on remarque que presque toutes les ouvertures sont renforcées avec de la pierre de taille. L'entrée principale se situe côté sud, à l'intérieur de la ville. Il faut descendre quelques marches pour atteindre le rez-de-chaussée, ce qui montre que le niveau actuel du sol est beaucoup plus élevé que celui de l'époque de la construction des remparts. Le niveau initial est encore visible à deux endroits : le long de la Basse, la petite rivière en contrebas, et sur le côté nord du Castillet, où l'arrière du rez-de-chaussée est apparent à travers une baie vitrée, également en contrebas.
Le bâtiment possède plusieurs entrées : la principale, bien sûr, mais aussi une petite porte sous la porte Notre-Dame, toujours fermée, et une autre en hauteur côté quais. Cette dernière est un vestige de l'époque où le Castillet était intégré aux remparts de la ville, là où se trouvent aujourd'hui la préfecture et les bâtiments du Conseil général. Cette porte en bois, isolée au milieu de nulle part, est elle aussi toujours fermée.
Parmi les autres caractéristiques de la façade, on remarque plusieurs meurtrières, dont certaines ont une forme circulaire plutôt rare. Sur la face sud, au-dessus de la porte Notre-Dame, se trouve une statue de la Vierge, taillée dans un bloc calcaire dans un style gothique typique de l'époque. Enfin, les fenêtres méritent également l'attention : petites, renforcées par de la pierre de taille et équipées de lourdes grilles métalliques, elles empêchaient de sortir du bâtiment. Ce dispositif rappelle que le Castillet a servi de prison pendant un certain temps.
Visite du Castillet
Le Castillet se visite bien sûr. Pour une somme très modique, vous pourrez découvrir à la fois le bâtiment intérieur et les salles d'exposition présentant un panorama de l'histoire de la Catalogne Nord, de la préhistoire aux années 1960. L'intérêt du musée réside surtout dans les nombreux panneaux explicatifs, car les objets exposés sont relativement peu nombreux. On ne vient pas ici pour approfondir en détail l'histoire locale, mais plutôt pour en obtenir un aperçu dans un cadre architectural original.
Le prix d'entrée est extrêmement abordable : si vous visitez Perpignan, ne manquez pas cette visite, c'est une vraie curiosité à ne pas rater.
La visite est accessible, mais elle implique de monter un escalier en colimaçon sur trois étages assez hauts. Cela reste tout à fait faisable, surtout si vous vous arrêtez au deuxième étage. Si vous le souhaitez, vous pouvez poursuivre jusqu'au campanile, qui n'est pas très élevé, et profiter d'une très belle vue sur Perpignan.

Le rez-de-chaussée
Le Castillet dispose de plusieurs entrées, mais l'entrée principale se trouve à l'intérieur de la ville, côté Sud. Assez basse et encadrée de pierre de taille, il faut descendre quelques marches pour y accéder. La salle, relativement petite, abrite l'accueil où vous pourrez acheter vos billets. Le prix est vraiment dérisoire, et le personnel, formé au patrimoine local, pourra vous guider pour la suite de la visite. Cette salle se distingue par sa hauteur sous plafond, ses murs de pierre, mais aussi par une niche contenant la célèbre flamme du Canigou. Selon la tradition, lors du solstice de printemps, chaque village allume un feu à partir d’un brandon issu du sommet du Canigou. La flamme conservée au Castillet est considérée comme la flamme originelle de la fête de la Saint-Jean.
De là, un escalier en colimaçon conduit jusqu’au sommet si vous souhaitez poursuivre la visite. Après quelques marches, vous verrez deux lourdes portes en bois avec de belles ferrures, désormais fermées. Autrefois ouvertes, elles donnaient accès à deux petites salles indépendantes : l’une présentait une reproduction grandeur nature de la Cène (aujourd’hui exposée à l’étage), et l’autre des objets ayant appartenu à Mgr Carsalade du Pont, évêque de Perpignan à la fin du XIXe siècle.
Actuellement, il n’y a plus qu’à continuer vers le premier étage.
Le 1er étage

1er étage
La première salle d'exposition du Castillet, dans laquelle on arrive, est la salle principale de ce niveau. Elle est relativement vaste pour l'intérieur du Castillet et offre un bel espace agréable à parcourir. Le plafond est magnifique, constitué de solides poutres de bois. Une fenêtre s'ouvre sur l'extérieur, apportant lumière et perspective, et deux portes donnent accès aux autres salles de ce niveau. Ces portes sont particulièrement petites et originales : attention à ne pas se cogner !

La salle d'exposition
La salle principale présente plusieurs vitrines d'objets racontant l'histoire de Perpignan, des temps géologiques à l'époque médiévale.
Les premières pièces exposées sont des moulages d'ossements d'animaux préhistoriques. Il s'agit de vestiges trouvés sur le site du Serrat d'En Vaquer, situé au sud de Perpignan, près du centre commercial. Aujourd'hui, cette zone est une ancienne fortification militaire transformée en parc public. Mais au XXe siècle, elle a été un important chantier de fouilles archéologiques, d'où sont issus de nombreux ossements préhistoriques. Le fruit de ces découvertes se trouve en grande partie au muséum d'histoire naturelle de Perpignan. Ces animaux vécurent à l'époque du pliocène (-5,3 à -1,7 millions d'années), période où apparaissent également les premiers hominidés. Cependant, ce n'est que beaucoup plus tard, vers le IVe millénaire avant J.-C., que l'on a pu retrouver leurs traces. La salle expose également quelques poteries de nos lointains ancêtres. Chaque vitrine est accompagnée d'un panneau explicatif, assez vulgarisateur et peu détaillé. Le but de ce musée est d'offrir un aperçu de la vie en Catalogne Nord depuis les temps les plus anciens, et non pas de donner des détails exhaustifs.
La même salle présente trois autres vitrines montrant divers objets de la vie locale antique, médiévale et souvent religieuse. La deuxième salle de l'étage est longue et parfaitement voûtée. Elle expose des objets plus récents, datant du XXe siècle, comme des jeux et quelques objets militaires. Cette salle possède une porte en bois protégée par une lourde grille, qui s'ouvre sur le vide vers l'extérieur. Les deux salles sont reliées par une porte basse, tandis qu'une autre mène à l'escalier en colimaçon. Ces salles se caractérisent par leur petite taille et l'impressionnante épaisseur de leurs murs. Elles sont très bien conservées et remarquables.
La visite se poursuit au 2e étage, accessible par un escalier relativement court.
Le 2e étage

2e étage
L'arrivée au 2e étage se fait dans une salle rectangulaire aux murs blancs et au plafond en bois soutenu par de lourdes poutres, tout comme celui du 1er étage. Cette salle est presque jumelle de la suivante, de forme ovale, avec les mêmes murs blancs, le même type de plafond et une taille similaire. Ces deux salles sont consacrées à des expositions temporaires. Les photos présentées ci-dessous montrent une exposition sur les Bruixes, les sorcières. Très complète, elle explore les sorcières sous de nombreux aspects, aussi bien les sorcières locales de Villefranche-de-Conflent que celles des pays étrangers. On y découvre le traitement qui leur était réservé selon les époques et les régions. Pour les plus jeunes visiteurs, une réplique de la baguette magique d'Hermione, personnage d'Harry Potter, est également exposée.
La troisième salle illustre une scène de justice au temps médiéval. On y voit deux personnages en train de juger une sorcière, restant donc dans le thème de l'exposition. Attardez-vous sur le volet de la fenêtre : plus abîmé que les autres et fait d'un bois plus tendre, il est gravé de multiples noms. L'autre salle, située de l'autre côté, présente une représentation de la Cène. Cette œuvre était autrefois exposée au rez-de-chaussée, mais son emplacement actuel est bien plus adapté.
Le 3e étage

Bannière des Dominicains
Le troisième étage est un peu plus petit. Ce niveau comporte trois salles, toutes aux murs blancs et au plafond voûté, également blanc. La salle centrale présente divers objets retrouvés lors des différentes campagnes de fouilles sur le Castillet. On y trouve un véritable méli-mélo : des chaussures militaires du XIXe siècle, des pipes du XVIIe siècle, des clés en pagaille, quelques projectiles, etc. On y voit aussi une maquette intéressante du Castillet, représenté avec les bâtiments accolés tels qu'ils étaient avant leur destruction, ainsi qu’un plan en coupe du monument. Beaucoup plus remarquable, une bannière des Frères prêcheurs Dominicains, tissée au XXe siècle, est également exposée. Voici le petit texte qui l'accompagne :
Les dominicains, ordre religieux catholique de frères prêcheurs, ont mené l'Inquisition en Roussillon entre le XIIIe et le XVIIe siècle. Cette bannière porte la devise de l'ordre, pour laquelle la quête de la "vérité" tient une place centrale :
"Il y a une composante propre à la prédication dominicaine : un amour têtu pour la vérité. VERITAS est même devenu la devise, presque insolente, que l'on trouve gravée sur les chaires et les cathèdres des Frères prêcheurs. Ce zèle pour la vérité a pu engendrer les images tenaces du dominicain inquisiteur, dogmatique ou polémique. Et il faut admettre que, mal compris, il a pu justifier la violence."
Les deux autres salles sont particulières. La première, de petite taille, montre l'intérieur d'une cuisine typiquement catalane, issue d'un ancien mas. Il s'agit d'une reproduction fidèle, accompagnée d'une maquette du mas d'origine, avec un souci du détail impressionnant. La dernière salle est une salle de réunion et de présentation ; rien n'y est actuellement exposé.
La visite du Castillet proprement dite est presque terminée. Il reste seulement à monter au campanile en poursuivant l'escalier en colimaçon.
Le campanile
L'escalier se poursuit jusqu'au sommet du campanile, mais il n'est pas très haut et se monte facilement. Une petite galerie fait le tour du sommet et offre une vue à 360° sur tout Perpignan, ce qui constitue le principal intérêt de la montée. Et cela vaut vraiment le coup !
On y distingue très bien la cathédrale, le cinéma Le Castillet, l'église des Dominicains et, sur les hauteurs plein sud, le palais des rois de Majorque. Face à l'ouest, les Galeries Lafayette se dressent avec leurs terrasses ensoleillées. Depuis là-haut, tout paraît calme ; c'est un vrai plaisir de profiter de cette vue panoramique.

Le campanile
Le campanile a une forme typique, il est arrondi. C'est une forme que l'on retrouve, entre autre, sur le clocher de l'église de Collioure. D'ailleurs pour ce clocher, on parle aussi de campanile.
La visite est alors finie, il ne reste plus qu'à constater que vous avez au-dessus de vous une girouette assez simple et vous pouvez redescendre tout l'escalier.
La Casa Pairal
De 1962 à 2010, l'intérieur du Castillet accueillait un musée important pour les Catalans : la Casa Pairal. Il s'agissait du musée des Arts et Traditions Populaires de Perpignan, qui avait pour vocation de présenter des objets de la vie quotidienne des Catalans dans toute leur diversité. On y voyait les outils de travail des différents corps de métier : fabricants de borratxes, maîtres-verriers de Palau, fabricants de fouets de Sorède, par exemple. Les travaux des champs étaient évidemment très représentés, de même que tout ce qui avait trait à la viticulture.
Mais le musée présentait aussi des éléments propres aux traditions locales : une tête d'ours utilisée pour la fête de l'Ours, en Vallespir, une tenue traditionnelle catalane, et même une cuisine de mas. Pour cette dernière, ce n'était pas une reconstitution : c'était la véritable cuisine du mas Gleix, à Caixas, qui fut démontée et complètement remontée dans la Casa Pairal, afin de montrer comment vivaient nos ancêtres en matière d'alimentation. Cette cuisine est la seule pièce du musée qui n'ait pas été démontée à la fermeture du musée en 2010 ; elle peut toujours être visitée.
Depuis 2010, l'intérieur du Castillet accueille des mises en scène de personnages, ainsi que des objets et des explications sur l'histoire de Perpignan et de sa région.
Pour en savoir plus sur le musée de la Casa Pairal.
La Cène

La Cène
La Casa Pairal conserve dans ses réserves diverses pièces liées au décorum de la Semaine Sainte roussillonnaise, et en particulier l'ensemble de bustes d'apôtres et du Christ grandeur nature du XVIIe - début XVIIIe siècles, en bois polychrome, composant le Monument de la Cène.
Cet ensemble, d'auteur(s) inconnu(s), est l'une des œuvres religieuses les plus significatives et majestueuses de ses collections.
Décor éphémère, il prenait jadis place dans le chœur d'une église ou d'une chapelle et constituait un attrait particulier pour les Perpignanais, qui parcouraient les lieux sacrés de la ville afin d'admirer les "monuments", comme il est encore de coutume aujourd'hui. Cet ensemble apportait une solennité baroque aux cérémonies de la Semaine Sainte tout en constituant une halte pour la traditionnelle procession du Jeudi Saint.
Depuis sa création, l'ensemble sculpté de la Cène a connu bien des vicissitudes et désagréments, entraînant de nombreuses dégradations. Mauvaises conditions de stockage, erreurs de manipulation et environnement non contrôlé ont provoqué de multiples désordres, souvent comblés ou masqués avec "les moyens du bord". L'œuvre ne nous a pas révélé tous ses secrets ; seule son histoire récente est connue. Après avoir été remontée dans la chapelle du nouvel hôpital après 1924, elle fut transférée au Musée de la Casa Pairal en 1966. Là, des artistes locaux la remirent en état. Exposée à diverses reprises dans le hall du musée, elle fut malheureusement victime d’un dégât des eaux qui faillit la détruire. Sauvée de justesse, elle trouva sa place dans l'ancien cachot blanc du Castillet pendant plusieurs années, où une vitrine d'honneur lui fut réservée. Remisée dans les réserves du musée lors de son démontage en 2010, l'équipe scientifique décida en 2016 de la proposer à la restauration en raison de son état de dégradation avancé.
Après le passage du dossier en commission de restauration des Musées de France, l'équipe du musée fit appel au Centre de Conservation et de Restauration du Patrimoine du Conseil Départemental des Pyrénées-Orientales pour réaliser une étude préalable à la restauration. Cette intervention s'est centrée sur l'étude de l'essence des bois utilisés, un relevé des différents assemblages des 13 bustes, une analyse des supports grâce à l'imagerie médicale par scanner, le relevé des principales altérations, l'étude de la polychromie et l'évaluation de leur état de conservation avant toute intervention. Ainsi, les restaurateurs ont pu procéder au dégagement des polychromies récentes sur les parties visibles des visages et des mains, à la restauration des yeux en verre, à la reprise des assemblages, ainsi qu'à la mise en place d'un nouveau socle.
En résumé
Voici le texte du flyer édité par le monument pour le faire connaître. Il résume bien ce qu'est le Castillet.
Le Castillet, ancienne porte de la ville, classé Monument historique en 1889, est aujourd'hui l'un des symboles de Perpignan.
Ce "petit château" a été construit à partir de 1368 sous le règne de Pierre IV d'Aragon et fut modifié lors de la première occupation française du Roussillon, avec la construction du donjon et de la porte Notre-Dame, achevée en 1483. Au cours du XVIe siècle, Charles Quint renforça sa défense.
Après la signature du traité des Pyrénées en 1659, le Castillet fut reconverti en prison d'État par le pouvoir royal français, rôle qu'il conserva jusqu'au milieu du XIXe siècle. Vestige des anciens remparts de Perpignan, le Castillet témoigne de l'ouverture et de l'extension de la ville engagée dès la fin du XIXe siècle. Au début du XXe siècle, il hébergea les archives municipales et diverses sociétés savantes. Depuis 1963, il accueille le musée de la Casa Pairal.
Aujourd'hui, il conserve deux symboles catalans forts : la flamme du Canigou et les géants de la ville. (NB : désormais, les géants de la ville se trouvent dans le vestibule de la salle des mariages de la mairie.)
La flamme du Canigou
Saviez-vous que le Castillet renferme la flamme du Canigou ? Pour les non-initiés, la flamme du Canigou sert à allumer le brasier au sommet du Canigou, le soir de la Saint-Jean. De ce brasier, des tisons sont descendus par les différentes vallées pour allumer les feux dans chaque ville et village, où la population se rassemble.
La flamme du Canigou est donc un symbole de la solidarité catalane. Elle se trouve dans une niche de la salle de réception du Castillet, protégée derrière une lourde grille. Juste à côté de la grille se trouve une plaque sur laquelle est inscrit :
Aquí es conserva la flama del Canigó encesa a la torre del Castellet el 21 de juny 1963 per l'àvia de la Casa Pairal, Margarida Mestre - Grando; amb l'ajuda i la presència de Joan Iglesis i Josep Deloncle.
Pour en savoir plus sur cette tradition, consultez la page sur la Saint-Jean en Catalogne.