Quand on parle de château à Perpignan, on pense d'abord au palais des rois de Majorque, mais la ville possédait autrefois un château médiéval. Aujourd'hui disparu, il en reste les fondations sous le cours Maintenon et la rue Jeanne d'Arc !
Château de Nyer
Le château initial de Perpignan n'existe plus, hélas
Quand on parle de château à Perpignan, on pense d'abord au palais des rois de Majorque, mais la ville possédait autrefois un château médiéval. Aujourd'hui disparu, il en reste les fondations sous le cours Maintenon et la rue Jeanne d'Arc !
De quoi s'agit-il ?
Lorsqu'on parle du château de Perpignan, on imagine immédiatement deux bâtiments célèbres : le Castillet et le palais des rois de Majorque. Or, le premier n'est qu'une porte de l'ancienne muraille et le second un palais royal d'habitation ; il ne s'agit donc pas d'un château au sens propre.
En réalité, le château de Perpignan n'existe plus de nos jours. Il s'agissait du château initial de la ville, une place-forte du XIe siècle, détruite au fil du temps. Toutefois, il reste une salle dont l'architecture remonte à cette époque. Elle est complètement enterrée, à environ m sous la route actuelle, à cheval entre le cours Maintenon et la rue du Castillet. Cette salle mesure 31 m de long et possède une voûte en berceau lisse. Elle est partagée par un mur de refend élevé à la suite des mouvements de terrain causés par l'édification d'un terre-plein de défense en 1597, construit entre le Castillet et la rue du bastion Saint-Dominique. C'est d'ailleurs après la construction de ce terre-plein que le château devint inhabitable, comme expliqué ci-dessous.
Lors de fouilles entreprises il y a quelques années, une autre salle a été repérée sous celle mentionnée plus haut. Elle est enterrée à environ 10 m de profondeur, mais n'a pas encore été étudiée.
Ce château existe donc bel et bien, et c'est surtout le fait qu'il ait été en plein centre-ville qui a fait disparaître ses traces du paysage urbain. S'il avait été situé en campagne, on en aurait probablement retrouvé de nombreux vestiges.
En 2022, des fouilles archéologiques ont été menées sur le site, juste derrière le cours Maintenon. Le goudron du trottoir a été retiré et des travaux ont permis de mettre au jour la base des murs du château. Pendant un temps, les ruines ont ainsi été visibles.
Histoire
Au XIe siècle, les comtes du Roussillon abandonnèrent leur château de Château-Roussillon pour s’installer à Perpignan. Ils y construisirent un nouvel édifice à proximité de Saint-Jean-le-Vieux, consacré en présence de Gausfred II du Roussillon en 1025. Cette implantation forma une cellera, c’est-à-dire un noyau de village classique comprenant une église, une place, un château et des maisons disposées autour. C’est ainsi le point de départ de Perpignan, centré sur l’ensemble château-église.
En 1116, Arnaud-Gausfred fit don d’un terrain près de l’église afin d’y construire un hôpital. Quelques décennies plus tard, en 1152, un acte de Gausfred III mentionne une sala vetula (salle ancienne) dont il était propriétaire dans ce secteur. Le palais comtal semble avoir été érigé sur les vestiges de cette salle, marquant le début de son occupation par les comtes.
Au XIIIe siècle, les évêques du diocèse d’Elne installèrent leur résidence perpignanaise dans ce palais et en firent progressivement leur lieu de séjour annuel. Bien que le siège de l’évêché soit resté à Elne jusqu’en 1601, cette présence locale justifiait l’occupation du château. Par la suite, le palais fut occupé jusqu’à la fin du XVIe siècle (1597), année où un terr-plein défensif fut construit entre le Castillet et la rue du bastion Saint-Dominique. Cette construction rendit le château inutilisable et il tomba progressivement en ruine.
Au début du XXe siècle, la société Bartissol cimenta une partie de la salle restante afin d’y installer une citerne destinée à alimenter l’usine électrique qu’elle avait construite dans les locaux de Saint-Jean-le-Vieux, l’ancienne église qu’elle avait rachetée.
Situation et accès
Le château de Perpignan a complètement disparu, si bien qu'il n'en reste absolument rien visible aujourd'hui. Quelques salles enterrées, formellement interdites au public, subsisteraient à cheval entre le cours Maintenon et la rue du Castillet, du moins selon certaines sources. Au début des années 2020, des vestiges de ce château ont été mis au jour sous le bitume de la rue du Castillet, à proximité du cours Maintenon.
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