Histoire
L'histoire de la paroisse de La Réal commence au début du XIVe siècle, alors que Perpignan prenait de l'importance. Le 2 janvier 1301, les consuls de Perpignan achetèrent à Jacques II de Majorque des terrains contenant les restes des bâtiments de la confrérie des Frères de la Pénitence de Jésus-Christ, afin d'y ériger la quatrième église paroissiale de la ville (après St Jacques, St Jean et St Mathieu).
L'église Notre-Dame de la Réal (Notre-Dame du Roi) est inaugurée en 1321, entraînant la construction du quartier de la Réal entre l'église et le palais. Initialement, l'entrée principale se situait au Sud, face au palais. En 1612, une nouvelle entrée est percée côté Nord, protégée par une toiture avancée qui fut démolie en 1861. Les trois niches de la façade, ajoutées au XIXe siècle, abritent des statues de la Vierge, de St Joseph et de St Simon, ce dernier étant le patron des menuisiers, un métier répandu dans le quartier.
En 1338, le pape Benoît XII y installe une collégiale importante, renforçant le rôle religieux du lieu. Un événement majeur survient en 1408 avec le concile de Benoît XIII, dernier pape d’Avignon.
Le grand schisme
Durant le grand schisme, la France soutient le pape de Rome tandis que l'Aragon soutient Benoît XIII, pape d’Avignon issu d’une famille aragonaise. En 1408, Benoît XIII réunit un concile à La Réal pour légitimer sa position. Il arrive par Port-Vendres et s’installe au palais des rois de Majorque. Quelques mois plus tard, cent vingt évêques se réunissent à La Réal pour tenter de rétablir la paix, mais sans succès. En 1412, lorsque l’Aragon passe sous Ferdinand d’Antéquéra, qui soutient le pape de Rome, Benoît XIII reste obstiné. Un nouveau concile est organisé et le moine valencian Vecens Ferrer profite de l’occasion pour prêcher et fonder l’archiconfrérie de la Sanch en 1416. Finalement, Benoît XIII doit quitter le palais pour prendre sa retraite à Peniscola, marquant la fin du schisme à La Réal.
À partir du XVIe siècle
En 1540, le clocher est rasé à la suite d’une rébellion populaire contre les troupes de Don Francisco de Piamont, Capitaine général de la Citadelle. Sa reconstruction est autorisée en 1547. Pendant la Révolution française, le chapitre de La Réal est supprimé, et l’église est transformée en dépôt d’artillerie. En 1804, elle redevient une église paroissiale, statut qu’elle conserve encore aujourd’hui.