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Cathédrale de Perpignan




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Situation et accès

La cathédrale de Perpignan se trouve en plein centre ville. Lorsqu'on est place de la loge, il faut prendre la rue qui part à gauche et on arrive tout de suite sur le parvis, la place Gambetta. Sinon il suffit de lever les yeux, on voit son clocher caractéristique d'un peu partout en ville.

La cathédrale St Jean-Baptiste fait parti de l'ensemble collégial de Perpignan comprenant le cloître-cimetière Campo Santo, l'église St Jean le Vieux, la Cathédrale St Jean-Baptiste, la chapelle Funéraria, la chapelle du Dévot-Christ et l'hôpital St Jean.


Coordonnées GPS : 42.7005746100 N, 2.8970949500 E.


De quoi s'agit-il ?

La cathédrale de Perpignan est l'un des principaux éléments du patrimoine des Pyrénées-Orientales, c'est la plus grande des constructions religieuses locales, encore que la chapelle des Dominicains est relativement grande aussi. C'est un bâtiment monobloc de style gothique méridional, un style assez proche du roman, c'est à dire que les formes extérieures représentent les volumes intérieurs et la construction est plutôt massive, au contraire des cathédrales gothiques du Nord de la France, souvent d'une époque ultérieure, mais surtout très aériennes.

Le plan est en forme de croix latine, relativement simple. La cathédrale de Perpignan se distingue par son espace, c'est ce qui surprend lorsqu'on y pénètre. Elle mesure 80 mètres de long sur 18 de large et 26 de hauteur.


Mobilier

Le mobilier de la cathédrale a évolué en fonction des époques et des modes qui les ont caractérisées. Le premier style est le gothique, puis vient le "renaissance", jusqu'au "néo-classique" et "néo-gothique". C'est Jacques Pauthe qui a réalisé les peintures murales qui ornent les chapelles latérales (entre 1864 et 1873) Certaines de ces peintures sont malheureusement beaucoup dégradées. Les verrières sont de la même époque (1847 à 1867) Le retable du maître-autel est du bourguignon Claude Perret, il fut commencé en 1618.


Le chœur

Le chœur de la cathédrale possède un retable en albâtre blanc (maître autel). Il a été sculpté entre la fin du XVIe siècle et le début du XVIIe par Claude Perret, un bourguignon. Il est de style renaissance.

Sa statue centrale est en bois doré, mais elle n'est pas contemporaine de la construction du retable puisqu'elle fut sculptée un siècle plus tard. Il était initialement surmonté d'un couronnement en bois, mais de nos jours ce dernier a été déplacé.

Le retable est ainsi composé :

  • Sur la prédelle, de gauche à droite : L'agonie de Jésus, la Cène et la flagellation
  • Sur la partie basse : La décollation de St Jean-Baptiste (à droite) et le festin d'Hérode (à gauche)
  • Sur la partie intermédiaire : La prédication de St Jean-Baptiste (à droite) et le baptème du Christ (à gauche)
  • Sur la partie haute, de gauche à droite : La Visitation, la Vierge à l'Enfant et la nativité de St Jean-Baptiste

Ce qui étonne, c'est le drapeau catalan, au fond de la niche dans laquelle se trouve la statue de St Jean-Baptiste. Il rappelle la tradition catalane dédiée à cette cathédrale. L'ensemble du retable retrace des épisodes de la vie de ce saint.


Le trou de la Pentecôte

Le trou de la Pentecôte est une petite ouverture ronde située à la clé de voûte, à la croisée du transept. De l'extérieur, ce trou est recouvert d'une llauze pour éviter les infiltrations d'eau de pluie. Il avait une fonction bien particulière. Le dimanche de Pentecote un sacristain montait sur le toit et enflammait des bouquets de genêts qu'il laissait tomber par le trou dans la nef de la cathédrale. Ca symbolisait le souffle de l'Esprit Saint tombant au milieu des fidèles. Découvert récemment, il était caché par une pièce de bois frappé du symbole de la France, qui date d'après le traité des Pyrénées.

Cette pièce de bois n'est pas anecdotique. Actuellement visible sur un mur du transept Sud, elle est gravée des armes de la ville. Elle fut construite pour être positionnée par-dessus la clef de voûte du chœur qui était peint aux couleurs des armes du roi de France. Normal, la voûte du chœur ne fut construite qu'au XVe siècle alors que le Roussillon était sous domination de Louis XI. D'ailleurs les 3 clefs de voûte étaient peints aux couleurs du roi de France, de son épouse Anne de Bretagne et du dauphin Charles VIII. La quatrième clef était gravée par une représentation de St Jean-Baptiste. Lorsque le Roussillon passa aux mains des catalans, en 1493 (Traité de Barcelone), une pièce de bois fut installée par-dessus la peinture représentant le roi de France. Mais elle fut retirée au XVIIe siècle lorsque les armées du roi de France conquirent la région.

Le blason catalan fut arasée et les 3 clefs de voûte furent peints en bleu de France, avec un décor de fleur de Lys.


Les Chapelles (côté gauche)

Sur le côté gauche, de la porte vers le chœur se trouvent tout d'abord les fonds baptismaux, dont l'épaisse cuve romane en marbre sculpté date du XIe siècle. C'est dans cette chapelle que sont parfois présentées les reliques de St Jean-Baptiste.

Puis nous avons la chapelle de St Gaudérique, patron des laboureurs catalans (par Louis Générés, 1685-1687) et son retable baroque, puis un autre retable dédié à Ste Thérèse d'Avila, au XVIIIe siècle et la chapelle dédiée à l'Immaculée conception. Celle-ci est caractérisée par un retable baroque flamboyant, de Trémullas le jeune (1699-1703) et d'une peinture représentant "Perpignan délivrée de la peste", de P.J. Rieudemont (1732).

Enfin la dernière chapelle sur la gauche est celle des âmes du purgatoire, datant de la fin du XIXe siècle.

Sous le buffet d'orgue se trouve un passage avec un gisant représentant la mise au tombeau. Il est surmonté d'un "Christ au prétoire". Le passage conduit à la chapelle Notre Dame dels Correchs, chapelle qui était autrefois la nef latérale de l'église St Jean le vieux consacré le 16 mai 1025.

C'est ici que se trouve le gisant du roi Sanch, le seul roi de Majorque ayant vécu à Perpignan.

Toujours sur la gauche, plus près du chœur on trouve le retable de St François de Paule, sculpté par Trémullas père (1645-1657) et achevé par L. Générés en 1659.

Dans cette chapelle se trouve également la plaque gravée en l'honneur du Comte de Mailly, dont le texte est reproduit ci-dessous.

     Ma marguillerie de St Jean a consacré ce monument de sa reconnaissance à Monseigneur le Maréchal, Comte de Mailly, Chevalier des Ordres du Roy, Grand Croix de Malthe, Commandant en chef de Roussillon, qui de concert avec Madame la Maréchale de Mailly née Narbonne Pelet son épouse lui a fait présent d'un dais, une chape et d'un ostensoir, dont la richesse et la beauté attesteront à jamais leur piété et leur bienfaisance pour cette église.

     C'est à cet illustre bienfaiteur que la province doit le rétablissement de l'université et du Port Vendres, l'école militaire, la fondation des prix d'émulation, celle de douze places pour l'entretien des pauvres, et plusieurs autres établissements aussi utiles que glorieux.

     L'an de grâce 1784


Les Chapelles (côté droit)

En partant du chœur cette fois et en redescendant vers l'entrée, on trouve tout d'abord la chapelle du St Sacrement (fin XVIIIe, début XIXe), puis le caveau des évêques de Perpignan (fin XIXe, début XXe siècle) et la chapelle St Joseph (XIXe siècle)

Vient ensuite la chapelle de St Laurent (XIXe siècle), celle du Mont Carmel dont le retable date du XVIIIe siècle, celle de St Jacques de Compostelle (XVIIIe siècle), de St Marguerite (XVIIIe siècle), de Notre Dame de Lourdes (XIXe siècle), de Jeanne d'Arc (XIXe siècle) et de Notre Dame de la Salette (XIXe siècle)

Vient enfin la chapelle du Dévot Christ. Celle-ci date du XVe siècle. Elle a pour particularité de contenir un Christ connu pour la qualité avec laquelle l'auteur a su rendre réel les souffrances du Christ pour les hommes. Cette pièce rare est une véritable œuvre d'art médiéviste.


L'orgue

La cathédrale de Perpignan possède deux orgues. Le grand orgue et l'orgue de chœur. Le grand orgue fut construit durant le XIVe siècle. La personne qui en avait la charge était d'une grande renommée et c'était un honneur que de l'avoir. Le premier titulaire de cette charge date de la fin du XVe siècle.

Le buffet possède 24 pieds et a subi de nombreuses modifications en fonction des époques. La tuyauterie a été faite par Aristide Cavaillé-Coll et elle date de 1854-1857. Elle a été relevé et perfectionné par Maurice Puget en 1929-1930 et restauré en 1989-1993 par la maison Jean Renaud de Nantes.

De nos jours l'orgue de la cathédrale de Perpignan est classé Monuments Historiques. Il contient 58 jeux répartis sur quatre claviers et pédaliers pour un total de 5057 tuyaux.

L'orgue de chœur, lui, est plus modeste. Il fut construit par Aristide Cavaillé-Coll en 1879 et il est placé en fond du maître-autel. Il possède 14 jeux sur deux claviers.


Le carillon

St Jean-Baptiste possède un carillon. Il se trouve à l'intérieur de la tour octogonale depuis 1885. Il a servi lors de l'exposition universelle de Paris de 1878.

Le carillon fut construit par la Fonderie Amédée Bollée et fils, au Mans. Il est composé de 46 cloches dont quatre peuvent sonner à la volée. La pureté du son est sa caractéristique principale. Classé "Monument Historique" en 1995, sa restauration la même année a permis de lui fournir à nouveau le clavier traditionnel "coups de poings" et les abat-sons orientables que l'on voit toujours sur la tour octogonale.

Ce carillon a été utilisé pour la première fois le 1er mai 1878 lors de l'exposition universelle de Paris. La commande fut passée par Jean-François Metge, archiprêtre de la paroisse, auprès d'un fondeur de Marseille. Mais à la livraison, il s'avéra que le carillon jouait faux et un procès fut intenté, procès gagné par les commanditaires. Les cloches inutiles furent envoyées auprès de l'abbé Amédée Bollée, fondeur au Mans, qui les corrigea mais exigea, avant l'envoi à Perpignan, de les exposer à l'exposition universelle. Ce qui fut fait et qui explique pourquoi c'est à Paris que ce carillon fut utilisé la première fois. Il porta en outre le carillon de 16 à 46 cloches, et le munit d'un clavier de type flamand (à coup de poing) Les 46 cloches furent bénites le 2 mai 1880, après les Vêpres. Elles entrèrent en fonction en 1885.


Les reliques

Parfois placées dans la première chapelle à gauche, celle où se trouvent les fonds baptismaux, les deux reliques de St Jean-Baptiste sont stockées habituellement dans le transept gauche de la cathédrale, celle qui était autrefois la nef de l'ancienne église de Perpignan, St Jean le Vieux.

Au milieu du transept se trouve le gisant de Sanch de Majorque, tandis qu'au fond une sorte d'armoire contient toutes les reliques.

La première est un buste reliquaire en bois polychrome, argent et strass dont la couronne a été réalisée par Pierre Hugot durant le XVIIe siècle. Le plateau, lui, date du XIXe, il a été fait par Victor Costa Massota. La deuxième relique est un bras de St Jean en bronze doré et émaux. Il a été réalisé par la maison Armant-Cailla, à Lyon, et date de la fin du XIXe siècle. Mis à part ces deux principales reliques, St Jean-Baptiste de Perpignan possède également des poussières d'ossements et d'ossements de Sainte Innocence.


Photos


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Histoire

La Cathédrale de Perpignan, dédiée à St Jean Baptiste, est devenue le siège de l'évêché sur le tard, en 1601 exactement. Elle a remplacé dans ce rôle la cathédrale Ste Eulalie et Ste Julie d'Elne. Elle fut commencée sous les rois de Majorque en 1324 sur un plan gothique à trois nefs. Sur le côté gauche, le troisième poteau porte l'inscription suivante : Première pierre que notre très illustre seigneur, Sanche, roi de Majorque, a posée dans les fondements de cette église le 5 des calendes de mai, l'an du seigneur 1324. Ce grand roi est décédé l'année 1324, celle là même où commençait la construction de son futur chef d'œuvre.

Malheureusement l'histoire de la région est pleine d'imprévus. En 1344 la guerre fratricide entre les rois de Majorque et les rois d'Aragon, puis la prise de pouvoir de ces derniers stoppe sa construction. Puis c'est la peste au début du XVe siècle et enfin des finances trop basses pour pouvoir poursuivre l'édifice l'empêcheront d'évoluer normalement.

En 1433 la construction est reprise, mais le plan en est modifié. La cathédrale sera basée sur le principe du gothique méridional, constituée d'une seule nef et de lourds contreforts intérieurs donnant un espace immense, au contraire des cathédrales du Nord qui se caractérisent par une segmentation de l'espace. Elle sera achevée au début du XVIe siècle.

La première messe fut célébrée à St Jean en 1453, c'est à dire bien avant l'achèvement des travaux. Elle sera consacrée le 16 mai 1509. En 1778 on se servit du clocher de l'église de St Jean le vieux, l'église initiale de Perpignan , comme d'une assise pour l'édification de la tour octogonale contenant le carillon.


Cartes postales anciennes

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