Cathédrale de Perpignan

Le principal édifice religieux de Perpignan !


De quoi s'agit-il ?

La cathédrale de Perpignan est l'un des principaux éléments du patrimoine des Pyrénées-Orientales. C'est la plus grande des constructions religieuses locales, bien que la chapelle des Dominicains soit elle aussi de dimensions remarquables. Bâtie dans un style gothique méridional, proche du roman, elle se caractérise par des formes extérieures qui reflètent fidèlement les volumes intérieurs et par une construction massive. Elle se distingue ainsi des grandes cathédrales gothiques du Nord de la France, souvent postérieures et réputées pour leur légèreté et leur verticalité.

Son plan est en forme de croix latine, relativement simple. La cathédrale de Perpignan se distingue surtout par l’ampleur de son espace intérieur, impression qui saisit immédiatement le visiteur. Elle mesure 80 mètres de long, 18 mètres de large et 26 mètres de hauteur.


Mobilier

Le mobilier de la cathédrale a évolué au fil des époques, suivant les styles et les modes artistiques successifs. On y retrouve d’abord le gothique, puis la Renaissance, avant l’introduction du néo-classique et du néo-gothique. Les peintures murales ornant les chapelles latérales furent réalisées par Jacques Pauthe entre 1864 et 1873, mais certaines sont malheureusement très dégradées. Les verrières datent de la même période (1847 à 1867). Quant au retable du maître-autel, il fut commencé en 1618 par le Bourguignon Claude Perret.

Le chœur

Le chœur de la cathédrale possède un retable en albâtre blanc, dédié au maître-autel. Il fut sculpté entre la fin du XVIe siècle et le début du XVIIe par Claude Perret, un Bourguignon, dans un style Renaissance.

Sa statue centrale, en bois doré, n’est pas contemporaine de la construction du retable puisqu’elle fut sculptée un siècle plus tard. L’ensemble était initialement surmonté d’un couronnement en bois, déplacé de nos jours.

Le retable est ainsi composé :

  • Sur la prédelle, de gauche à droite : l’Agonie de Jésus, la Cène et la Flagellation
  • Sur la partie basse : la Décollation de saint Jean-Baptiste (à droite) et le Festin d’Hérode (à gauche)
  • Sur la partie intermédiaire : la Prédication de saint Jean-Baptiste (à droite) et le Baptême du Christ (à gauche)
  • Sur la partie haute, de gauche à droite : la Visitation, la Vierge à l’Enfant et la Nativité de saint Jean-Baptiste

Un détail surprend : le drapeau catalan, placé au fond de la niche où se trouve la statue de saint Jean-Baptiste. Il rappelle la tradition catalane associée à cette cathédrale. L’ensemble du retable retrace des épisodes de la vie de ce saint.


Le trou de la Pentecôte

Le trou de la Pentecôte est une petite ouverture ronde située à la clé de voûte, à la croisée du transept. De l’extérieur, ce trou est recouvert d’une lauze pour éviter les infiltrations d’eau. Il avait une fonction bien particulière : le dimanche de Pentecôte, un sacristain montait sur le toit, enflammait des bouquets de genêts et les laissait tomber par l’ouverture dans la nef. Cela symbolisait le souffle de l’Esprit Saint descendant au milieu des fidèles. Découvert récemment, il était caché par une pièce de bois frappée du symbole de la France, ajoutée après le traité des Pyrénées.

Cette pièce de bois n’est pas anecdotique. Actuellement visible sur un mur du transept sud, elle est gravée des armes de la ville. Elle fut conçue pour être posée au-dessus de la clé de voûte du chœur, qui était peinte aux armes du roi de France. En effet, la voûte du chœur ne fut construite qu’au XVe siècle, alors que le Roussillon était sous la domination de Louis XI. Les trois clés de voûte étaient alors peintes aux armes du roi de France, de son épouse Anne de Bretagne et du dauphin Charles VIII, tandis que la quatrième représentait saint Jean-Baptiste. Lorsque le Roussillon repassa aux mains des Catalans, en 1493 (traité de Barcelone), une pièce de bois fut installée par-dessus la peinture représentant le roi de France. Elle fut toutefois retirée au XVIIe siècle, lorsque les armées du roi de France reprirent définitivement la région.

Le blason catalan fut arasé et les trois clés de voûte furent alors repeintes en bleu de France, ornées de fleurs de lys.


Les chapelles (côté gauche)

Sur le côté gauche, de la porte vers le chœur, se trouvent tout d’abord les fonts baptismaux, dont l’épaisse cuve romane en marbre sculpté date du XIe siècle. C’est dans cette chapelle que sont parfois présentées les reliques de saint Jean-Baptiste.

Vient ensuite la chapelle de saint Gaudérique, patron des laboureurs catalans, réalisée par Louis Générés (1685-1687), avec son retable baroque, puis un autre retable dédié à sainte Thérèse d’Avila (XVIIIe siècle), ainsi que la chapelle de l’Immaculée Conception. Celle-ci est caractérisée par un retable baroque flamboyant, œuvre de Trémullas le Jeune (1699-1703), et par une peinture de P.-J. Rieudemont (1732) représentant « Perpignan délivrée de la peste ».

La dernière chapelle sur la gauche est celle des Âmes du Purgatoire, datant de la fin du XIXe siècle.

Sous le buffet d’orgue se trouve un passage avec un gisant représentant la Mise au tombeau, surmonté d’un « Christ au prétoire ». Ce passage conduit à la chapelle Notre-Dame dels Correchs, qui constituait autrefois la nef latérale de l’église Saint-Jean-le-Vieux, consacrée le 16 mai 1025.

C’est ici que se trouve le gisant du roi Sanch, le seul roi de Majorque ayant vécu à Perpignan.

Un peu plus près du chœur, toujours sur la gauche, se trouve le retable de saint François de Paule, sculpté par Trémullas père (1645-1657) et achevé par Louis Générés en 1659.

Dans cette chapelle se trouve également la plaque gravée en l’honneur du comte de Mailly, dont le texte est reproduit ci-dessous.

     Ma marguillerie de Saint-Jean a consacré ce monument de sa reconnaissance à Monseigneur le Maréchal, Comte de Mailly, Chevalier des Ordres du Roi, Grand-Croix de Malte, Commandant en chef de Roussillon, qui de concert avec Madame la Maréchale de Mailly, née Narbonne Pelet, son épouse, lui a fait présent d’un dais, d’une chape et d’un ostensoir, dont la richesse et la beauté attesteront à jamais leur piété et leur bienfaisance pour cette église.

     C’est à cet illustre bienfaiteur que la province doit le rétablissement de l’université et du port de Vendres, l’école militaire, la fondation des prix d’émulation, celle de douze places pour l’entretien des pauvres et plusieurs autres établissements aussi utiles que glorieux.

     L’an de grâce 1784


Les chapelles (côté droit)

En partant du chœur et en redescendant vers l'entrée, on trouve tout d'abord la chapelle du Saint-Sacrement (fin XVIIIe, début XIXe siècle), puis le caveau des évêques de Perpignan (fin XIXe, début XXe siècle) et la chapelle Saint-Joseph (XIXe siècle).

Vient ensuite la chapelle de Saint-Laurent (XIXe siècle), celle du Mont Carmel dont le retable date du XVIIIe siècle, celle de Saint-Jacques-de-Compostelle (XVIIIe siècle), de Sainte-Marguerite (XVIIIe siècle), de Notre-Dame-de-Lourdes (XIXe siècle), de Jeanne d'Arc (XIXe siècle) et de Notre-Dame-de-la-Salette (XIXe siècle).

Vient enfin la chapelle du Dévot Christ. Celle-ci date du XVe siècle. Elle a pour particularité de contenir un Christ connu pour la qualité avec laquelle l'auteur a su rendre réelles les souffrances du Christ pour les hommes. Cette pièce rare est une véritable œuvre d'art médiévale.


L'orgue

La cathédrale de Perpignan possède deux orgues : le grand orgue et l'orgue de chœur. Le grand orgue fut construit durant le XIVe siècle. La personne qui en avait la charge était d'une grande renommée et c'était un honneur que de l'obtenir. Le premier titulaire de cette charge date de la fin du XVe siècle.

Le buffet possède 24 pieds et a subi de nombreuses modifications selon les époques. La tuyauterie a été réalisée par Aristide Cavaillé-Coll et date de 1854-1857. Elle a été relevée et perfectionnée par Maurice Puget en 1929-1930, puis restaurée en 1989-1993 par la maison Jean Renaud de Nantes.

De nos jours, l'orgue de la cathédrale de Perpignan est classé Monument Historique. Il contient 58 jeux répartis sur quatre claviers et pédaliers, pour un total de 5 057 tuyaux.

L'orgue de chœur, plus modeste, fut construit par Aristide Cavaillé-Coll en 1879. Il est placé au fond du maître-autel et possède 14 jeux sur deux claviers.


Le carillon

Saint-Jean-Baptiste possède un carillon. Il se trouve à l'intérieur de la tour octogonale depuis 1885. Il avait d'abord servi lors de l'Exposition universelle de Paris en 1878.

Le carillon fut construit par la fonderie Amédée Bollée et fils, au Mans. Il est composé de 46 cloches, dont quatre peuvent sonner à la volée. La pureté du son est sa caractéristique principale. Classé Monument Historique en 1995, il fut restauré la même année, retrouvant ainsi son clavier traditionnel « coups de poing » et les abat-sons orientables que l'on voit toujours sur la tour octogonale.

Ce carillon fut utilisé pour la première fois le 1er mai 1878 lors de l'Exposition universelle de Paris. La commande avait été passée par Jean-François Metge, archiprêtre de la paroisse, auprès d'un fondeur de Marseille. Mais, à la livraison, il s'avéra que le carillon jouait faux et un procès fut intenté, procès gagné par les commanditaires. Les cloches inutiles furent envoyées à l'abbé Amédée Bollée, fondeur au Mans, qui les corrigea. Il exigea cependant, avant l'envoi à Perpignan, de les exposer à l'Exposition universelle. Ce qui fut fait et explique pourquoi ce carillon fut utilisé pour la première fois à Paris. Il porta en outre le carillon de 16 à 46 cloches et l'équipa d'un clavier de type flamand (à coups de poing). Les 46 cloches furent bénites le 2 mai 1880, après les vêpres, et entrèrent en fonction en 1885.


Les reliques

Parfois placées dans la première chapelle à gauche, celle où se trouvent les fonds baptismaux, les deux reliques de Saint-Jean-Baptiste sont habituellement conservées dans le transept gauche de la cathédrale, qui était autrefois la nef de l'ancienne église de Perpignan, Saint-Jean-le-Vieux.

Au milieu du transept se trouve le gisant de Sanch de Majorque, tandis qu'au fond une armoire renferme toutes les reliques.

La première est un buste reliquaire en bois polychrome, argent et strass, dont la couronne a été réalisée par Pierre Hugot au XVIIe siècle. Le plateau, lui, date du XIXe siècle et a été réalisé par Victor Costa Massota. La deuxième relique est un bras de Saint-Jean en bronze doré et émaux, réalisé par la maison Armand-Cailla, à Lyon, à la fin du XIXe siècle. Mis à part ces deux principales reliques, Saint-Jean-Baptiste de Perpignan possède également des fragments d’ossements et des reliques de Sainte Innocence.


Histoire

La Cathédrale de Perpignan, dédiée à St Jean Baptiste, est devenue le siège de l'évêché sur le tard, en 1601 exactement. Elle a remplacé dans ce rôle la cathédrale Ste Eulalie et Ste Julie d'Elne. Elle fut commencée sous les rois de Majorque en 1324 sur un plan gothique à trois nefs. Sur le côté gauche, le troisième poteau porte l'inscription suivante : Première pierre que notre très illustre seigneur, Sanche, roi de Majorque, a posée dans les fondements de cette église le 5 des calendes de mai, l'an du seigneur 1324. Ce grand roi est décédé l'année 1324, celle là même où commençait la construction de son futur chef d'œuvre.

Malheureusement l'histoire de la région est pleine d'imprévus. En 1344 la guerre fratricide entre les rois de Majorque et les rois d'Aragon, puis la prise de pouvoir de ces derniers stoppe sa construction. Puis c'est la peste au début du XVe siècle et enfin des finances trop basses pour pouvoir poursuivre l'édifice l'empêcheront d'évoluer normalement.

En 1433 la construction est reprise, mais le plan en est modifié. La cathédrale sera basée sur le principe du gothique méridional, constituée d'une seule nef et de lourds contreforts intérieurs donnant un espace immense, au contraire des cathédrales du Nord qui se caractérisent par une segmentation de l'espace. Elle sera achevée au début du XVIe siècle.

La première messe fut célébrée à St Jean en 1453, c'est à dire bien avant l'achèvement des travaux. Elle sera consacrée le 16 mai 1509. En 1778 on se servit du clocher de l'église de St Jean le vieux, l'église initiale de Perpignan , comme d'une assise pour l'édification de la tour octogonale contenant le carillon.


Cartes postales anciennes

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Situation et accès

La cathédrale de Perpignan se trouve en plein centre-ville. Lorsqu'on est place de la Loge, il faut prendre la rue qui part à gauche et on arrive tout de suite sur le parvis, la place Gambetta. Sinon, il suffit de lever les yeux : on voit son clocher caractéristique d'un peu partout en ville.

La cathédrale Saint-Jean-Baptiste fait partie de l'ensemble collégial de Perpignan comprenant le cloître-cimetière Campo Santo, l'église Saint-Jean-le-Vieux, la cathédrale Saint-Jean-Baptiste, la chapelle Funéraria, la chapelle du Dévot-Christ et l'hôpital Saint-Jean.



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