De quoi s'agit-il ?
Seuls moyens de défense d'une ville, les remparts étaient au Moyen Âge essentiels pour assurer la sécurité des habitants. Centrés sur l'église, quasiment tous les villages du Roussillon, du Conflent ou de Cerdagne s’en sont dotés, et force est de constater qu’ils furent la plupart du temps très utiles.
Il ne faut pas grand-chose pour se rendre compte du nombre d’enceintes fortifiées qu’a possédées la ville d’Ille-sur-Têt au cours de son histoire : un coup d’œil sur cette photo aérienne suffit.

On distingue bien, autour de l’église Saint-Étienne del Pedreguet, la première enceinte, que l’on peut qualifier de « cellera » (le grenier du village, abritant généralement quelques maisons, l’église, le château et surtout les récoltes). Il faut garder à l’esprit que cette église n’existait pas sous sa forme actuelle, mais qu’il y avait alors une autre église plus petite et romane. L’espace disponible permettait donc d’installer des maisons, toutes contenues dans un périmètre de seulement 100 m par 70 m. C’était l’embryon d’Ille-sur-Têt.
Avec l’évolution de la ville, une deuxième enceinte fut construite, de cercle plus large, englobant une grande partie de la nouvelle population. On note l’encombrement de la ville, avec des rues étroites et peu nombreuses, dans le but de limiter la longueur des remparts au regard du nombre d’habitants. Cette deuxième enceinte mesurait tout de même plus de 600 m de long.
Enfin, la troisième enceinte, la plus large, permettait de défendre une ville devenue très importante au bas Moyen Âge. Ce rempart mesure 1 200 m et englobe toute la vieille ville telle qu’on la connaît aujourd’hui. Il était percé de huit portes, disposées à intervalles réguliers : Porte de « La Font » (1, la fontaine, derrière l’église), Porte de « L’Hospici » (2, Hospice), Porte de « La Parayre » (3, du drapier), « Portal Nou » (4, la nouvelle porte, percée ultérieurement), Porte de « La Creu » (5, porte de la croix), « d’El Comte » (6, du comte), « d’El Moli » (7, du moulin) et « d’Assalt » (8, porte d’assaut). De nos jours, il ne reste à Ille que les portes de « Parayre », du « Comte » et de « La Font ».
Pour mieux visualiser, voici les tracés :
