Joch

Un très joli village méconnu qui gagnerait à l'être beaucoup plus

Sympathique village du Conflent, un peu en retrait de la vallée de la Têt et de ses nuisances, Joch offre à ses habitants un cadre de vie agréable et verdoyant. Le village s’organise essentiellement autour d’une longue rue étroite menant à une ancienne place-forte.

Sympathique village du Conflent, un peu en retrait de la vallée de la Têt et de ses nuisances, Joch offre à ses habitants un cadre de vie agréable et verdoyant. Le village s’organise essentiellement autour d’une longue rue étroite menant à une ancienne place-forte.

Joch est un village du Conflent, juste au sud de Vinça. Il se distingue car il est un peu en hauteur, sur une élévation rocheuse à l'entrée de la vallée de la Llentilla. Esthétiquement, c'est un joli village, surtout l'été. Il est embelli par de nombreuses jardinières regorgeant de fleurs. Les rues sont propres, nettes, mais un peu abîmées par endroits. Sa situation, sur un promontoire, n'aide pas au bon entretien des rues. Sinon, les maisons sont assez classiques, si l'on excepte celles dans l'enceinte, très ramassées.


Caractéristiques du village

La géographie du village est simple : il est composé de 3 parties distinctes, plus ou moins proches. Il y a tout d'abord le cœur historique de Joch, ce qu'on appelle historiquement la motte castrale. C'est un ensemble de maisons blotties derrière les remparts. La seconde partie est la ville qui s'est étendue dans les faubourgs, à proximité de la motte castrale, essentiellement autour des remparts côté nord. Enfin, et depuis relativement récemment, Joch dispose d'une vaste zone résidentielle autour du Mas Rouby, entre Joch et Vinça. On appelle cette zone... le Mas Rouby.

La motte castrale se caractérise par une forte densité de population. Les maisons sont accolées les unes aux autres, très proches, avec peu de façades. C'est un urbanisme historique, protégé initialement par les lourds remparts du XIVe siècle. Il y a très peu de rues, et la plupart sont des impasses. La motte castrale est petite et partiellement intégrée dans les remparts. On ne peut pas circuler en voiture ici, il faut obligatoirement rester à l'extérieur. Au mieux, on peut se garer devant chez soi, mais pas systématiquement. Évidemment, la vie sociale est plus intense ici qu'ailleurs : les habitants se connaissent bien et forment la population la plus issue du village, avec peu de personnes venant d'ailleurs.

Le village est la partie la plus fréquentée, c'est aussi là que se trouve la vie sociale proprement dite. C'est là, devant les remparts et dans l'ancien presbytère, que se trouve la mairie, qui fait quasiment face à l'église. Une longue rue traverse la ville d'ouest en est. C'est une rue piétonne (ou quasi), en légère montée, étroite et bordée de maisons telles qu'on en a construites de nombreuses durant les années 40 à 70. Rien de bien extraordinaire ici, mais il faut noter les efforts de la mairie pour rendre cette longue rue sympathique : d'une petite esplanade surmontant la vallée du Têt, on passe par un jardin public ombragé, une "boîte à livres", un espace de repos, avant d'arriver au vieux lavoir reconverti et au déversoir du canal, une vraie zone de fraîcheur lorsque le soleil frappe fort, l'été. La rue poursuit sa route en faisant le tour de la motte castrale, et arrive tout en haut du village, près de l'ancien cimetière. De là, la vue est magnifique, surtout l'été.

Enfin, le Mas Rouby est cette grande zone résidentielle comprenant quelques lotissements modernes, dont les parcelles sont vendues à des familles travaillant dans le Conflent pour la plupart. Ce genre de lotissements se développe pas mal un peu partout, mais c'est plus rare lorsqu'on quitte la plaine du Roussillon. Leur présence indique une certaine vitalité du territoire sur lequel ils sont implantés. Il n'y a pas grand-chose à dire sur ces lotissements, ils sont assez classiques.


Vie sociale, activités culturelles et économiques

La vie sociale à Joch est, hélas, peu active. La faute à une population probablement peu nombreuse. Le nombre d'associations est assez réduit. Heureusement, il y a un comité des fêtes qui organise régulièrement des activités dans le village.

Et, toujours hélas, l'activité économique n'est guère plus importante. Joch ne dispose pas de commerce permanent, juste un marché hebdomadaire. Quant aux entreprises, il s'agit de quelques artisans qui proposent leurs savoir-faire aux habitants de la région. On compte à Joch un plombier, un ferronnier, un maître-verrier et un salon de coiffure. Le tourisme offre quelques chambres d'hôtes et des maisons à la location.

Car l'activité touristique principale à Joch est la randonnée, le long des quelques sentiers qui parcourent le très joli massif forestier au sud de la ville, dans la vallée de la Llentilla. Cette vallée se dirige droit vers le Vallespir, on y traverse Baillestavy et Vallmanya. Toute la vallée est intéressante, mais pour des raisons différentes. Au bas de la vallée, près de Joch, on fait plutôt des balades, alors que vers le haut, après Vallmanya, c'est de la randonnée.


Pour résumer, Joch est un joli village où il fait bon s'arrêter pour profiter d'un bol d'air, surtout l'été. Mais la faiblesse de ses structures compense difficilement l'intérêt qu'il y aurait à y rester longuement, au détriment d'autres villages situés soit plus haut dans la vallée, soit plus bas. Vinça, tout proche, dispose de plus de possibilités pour travailler, se distraire ou tout simplement s'installer.


Patrimoine, curiosités à voir sur place


Pour un village qui est resté relativement petit pendant toute l'histoire récente, Joch est impressionnant par la qualité et la quantité de son patrimoine. Il faut dire qu'il s'agissait d'une baronnie qui, à son apogée, régnait sur un territoire particulièrement large, allant jusqu'au nord du Fenouillèdes ! Pas étonnant donc qu'on y trouve un château, des prisons, un presbytère imposant, plusieurs églises et des ouvrages d'art dont la construction, faite à une époque reculée, était vue comme particulièrement difficile.


La motte castrale et le château

Les remparts de Joch

Les remparts de Joch

Le château de Joch est le cœur de la vieille ville. À l'époque de la construction des villages, les habitants avaient besoin avant tout d'une église et d'un château, et c'est autour de ces deux éléments que se montaient les maisons. Les emplacements étaient souvent en hauteur, sur un promontoire rocheux dans le cas de Joch. Le château est particulièrement massif, il est protégé par de lourds remparts percés de nos jours de nombreuses fenêtres. Derrière ces remparts se trouvent le château proprement dit et quelques maisons. De nos jours, il reste une grande partie des remparts, dont on voit bien la présence des anciennes entrées, des rampes situées aux quatre points cardinaux. Seule l'entrée sud a disparu. L'une d'elles est plus connue que les autres : particulièrement petite, on l'appelle "le portalet". Elle est hélas condamnée aujourd'hui.

Le château est un édifice massif construit en galets de rivière. Il est à l'est de ce que l'on appelle la motte castrale, près de la mairie. De nos jours, on le voit en faisant le tour de la motte castrale, c'est-à-dire du cœur de ville. Le château abritait des prisons. Ce n'était pas si fréquent que ça durant le Moyen Âge, car avoir des prisons dans un village était la conséquence de l'obtention de droits de justice par le châtelain, ce qui était le cas puisque Joch était une baronnie qui a obtenu de tels droits. D'où la présence de prisons dans le château, exactement dans les parties hautes. La citerne du château est toujours présente également.


Face à l'entrée sud, qui a désormais disparu, se trouvait un petit pont de pierre qui ouvrait sur le chemin menant au Vallespir ; il passait le ruisseau local, l'abeuradors (les abreuvoirs). Il faut dire que Joch, à l'entrée de la vallée de la Llentilla, était un lieu de passage obligé entre le territoire catalan, au sud, et la France, juste au nord.


L'église Saint Martin

L'église Saint Martin

L'église Saint Martin

Ancienne église paroissiale, l'église Saint Martin de Joch fut détruite au XVIIIe siècle, ses pierres ayant servi à reconstruire le nouvel édifice religieux, celui qui existe de nos jours. Ses ruines sont toujours visibles dans l'enceinte du cimetière. Cette église, qui est mentionnée pour la première fois dans un acte de donation à l'abbaye de Saint Michel de Cuxa en 1031, appartenait au prieuré de Serrabone durant l'année 1051. Plusieurs membres de la baronnie y furent enterrés.

La nouvelle église fut construite en 22 ans, entre 1756 et 1778. Elle contient différents retables dont celui du maître-autel (1728), de Saint Hyacinthe (vers 1600, par Honoré Rigaud), de Sainte Cécile et Sainte Agnès (1623), de la Vierge (début XIXe), de Saint Jean-Baptiste (vers 1700), de Saint Sébastien (XVIIIe), et de Saint Martin (1728). Ceux de Saint Jean-Baptiste et de Saint Martin proviennent de l'ancienne église. Ceux consacrés à Sainte Cécile et Sainte Agnès et celui de Saint Hyacinthe ont été achetés au couvent des Dominicains de Perpignan. L'église Saint Martin possède aussi plusieurs statues du XVIIIe siècle : un Christ, une Vierge, Saint Martin, ainsi qu'une chaire et une roue à clochettes de la même époque.

Elle est composée d'une nef unique terminée par une abside à chevet plat, une structure architecturale classique. Les murs latéraux sont équipés d'une rangée de 3 chapelles chacun. L'entrée, qui fait face à la nef, est dotée d'une tribune en bois. La nef est divisée en 5 parties par des arcs doubleaux, chaque partie ayant une voûte faite d'arcs en ogive dont la clé de voûte est en marbre. C'est un plan peu original pour une église catalane.


Le canal Rec Major

Le Rec Major

Le Rec Major

Joch est situé à l'entrée de la vallée de la Llentilla, il y a donc naturellement une rivière qui passe à proximité. Toutefois, elle ne traverse pas le village, qui est non seulement un peu à l'écart, mais aussi en hauteur. Pour faire arriver l'eau dans le village, puis sur les terres à irriguer (pour les cultures), il a fallu construire un canal, c'est lui que l'on appelle "Rec Major" (Ruisseau principal).

Le Rec Major fut construit en 1282. Il passait aux pieds du château et desservait plusieurs fontaines, ce qu'il fait toujours d'ailleurs, avant de passer au lavoir et enfin au moulin, en contrebas. Puis le canal se subdivise et irrigue la plaine de Joch, pour les cultures. Cet ouvrage d'art est toujours actif de nos jours, l'eau de la Llentilla traverse le village, apportant de la fraîcheur et de la vie aux rues.


Parmi les curiosités de Joch, on trouve sur le parvis de l'église une borne : c'est la limite de la concession de l'ancienne mine d'or de Glorianes. Il y a aussi l'oratoire dit "des Quatre Évangélistes", juste à la limite avec Finestret. C'est un petit monument monobloc de plan carré dont les 4 côtés sont équipés d'une niche abritant une statue : Saint Martin pour Joch, Sainte Colombe pour Finestret, Sainte Madeleine pour Sahorla, Sainte Eulalie pour Rigarda. Bon, on est d'accord, aucun d'eux n'était évangéliste...

On peut aussi citer la cambra del rector : c'est la chambre du curé. Cette pièce est évidemment dans l'ancien presbytère, qui a été transformé de nos jours en mairie. Elle a la particularité d'avoir un plafond en caisson richement décoré, peint durant le XVIIe siècle. Mis à part des décors ornementaux, on y voit aussi trois scènes qui se veulent réalistes : une représentation de Joch dans son ensemble, un pêcheur œuvrant dans la Llentilla, et un bateau naviguant. Il faut reconnaître que ce dernier motif laisse perplexe, par ici...


Histoire

Les premières mentions de Joch apparaissent assez tôt. Ce village était une possession d’une famille de Cerdagne, la famille d’Urg, apparentée aux comtes de Cerdagne.

Comment en ont-ils fait l’acquisition ? Mystère : cette transmission remonte trop loin dans le temps pour être clairement documentée. Toujours est-il qu’un fils cadet obtint en apanage Joch et les villages environnants (la tour de Rigarda, Estoher, Espira-de-Conflent, etc.). Les descendants de ce fils apparaissent au XIIe siècle, avec Galcerand d’Urg, seigneur de Joch. La seigneurie passa ensuite à son fils Galcerand II, puis à son petit-fils Galcerand III. Mais ce dernier n’eut qu’une fille unique, et Joch passa à une sœur, les autres frères étant soit membres du clergé, soit déjà seigneurs d’autres domaines.

Cette sœur, Béatrix d’Urg, épousa Hugues de Saissac, héritier de la vicomté de Fenouillet. Joch fut alors intégré à cette vicomté. Au XIVe siècle, Joch passa à la famille de Pérapertuse. C’est à cette époque que furent construits les lourds remparts de la Força, ainsi que le château (entre 1361 et 1368). En 1459, Bernard-Bérenger en hérita par sa tante Leonora. Ce fait est attesté par un document mentionnant le mariage de Jeanne, fille de Gaston de Perpetusa, baron de Joch, avec François d’Oms.

Finalement, Joch fut élevé au rang de vicomté au XVIe siècle.



Informations techniques

Nom Joch Nom catalan Joch Code commune 66089
Canton Le Canigou Arrondissement Perpignan EPCI CC Conflent-Canigó
Région Ribéral Altitude 920 m Coord. GPS 42.617422 Est / 2.525505 Nord
Superficie 3 km2 Population 367 h. Code postal 66320
Gentillé Jochois, Jochoises

Etymologie

Le mot "Joch" est aujourd'hui un dérivé du mot "Jukk", qui se réfère à la hauteur. Il suffit d'observer le village pour constater que Joch est situé en hauteur, sur un promontoire rocheux.


Héraldique

Blason Joch

Expression héraldique

d'or, au chef du même chargé de trois losanges de sable.

Description

Le blason de Joch est assez simple et se décrit en quelques mots. Décortiquons cette expression pour en saisir pleinement le sens. Lorsqu'un blason n'est pas divisé en plusieurs parties, son expression héraldique commence généralement par la couleur de fond. Ici, il est "d'or", ce qui désigne la couleur jaune. Le terme "chef" fait référence à la partie supérieure du blason, traditionnellement séparée du reste par une ligne horizontale (en l'absence de cette ligne, le chef est dit "soudé"). Les mots "du même" signifient "de la même couleur que l'élément précédemment décrit", ici donc du jaune. "Chargé" signifie "contenant", en ce cas, les trois losanges noirs. Enfin, "sable" en héraldique désigne la couleur noire.

Le blason de Joch est particulièrement simple. Il peut être rapproché de celui d'Ortaffa, qui présente également trois losanges noirs en chef.



Situation et accès

Joch est une ville du Bas-Conflent, située un peu à l'écart de la vallée de la Têt. En pratique, elle se trouve au sud de Vinça, en direction de la vallée de la Llentilla.



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