Histoire
Le site où s’implante St Jean n’a livré aucun vestige préhistorique, ni du Paléolithique lointain, ce qui est normal, ni du Néolithique. De même, aucune des civilisations antiques qui se sont succédé à la tête du Roussillon n’y a laissé de traces (Celtes vers -500, Romains en -121, Wisigoths en 408, Sarrasins en 735). Il faudra attendre l’arrivée de Charlemagne et la conquête définitive du Roussillon en 811 pour que commence le haut Moyen Âge, marqué par la création des premiers villages issus de la volonté des moines de disséminer des églises dans toute la région. Ainsi, le lieu de St Jean apparaît pour la première fois dans un document de 976, première preuve écrite de l’existence de la paroisse.
Rapidement, avec la multiplication des conflits entre les comtes locaux (Comtes de Cerdagne, du Roussillon, d'Ampurias, etc.), les paroisses se dotèrent d’un château, généralement une maison vaguement fortifiée. Celui de St Jean fut construit conjointement par Bérenger Castlan et l’abbé d’Arles en 1189. L’abbé dut obtenir l’autorisation du comte Alphonse Ier, toutes les places fortes de la région appartenant alors aux vicomtes de Castelnou.
Durant la période des rois de Majorque, le château fut déclaré « résidence royale » et reçut le roi Jacques Ier le Conquérant et sa cour. Au milieu du XIVe siècle, St Jean Pla de Corts constituait une seigneurie appartenant au chevalier de St Jean (d’où le nom du village). À sa mort, elle passa à son beau-frère, François de Bellcastell, seigneur de Ponteilla et de Villelongue de la Salanque. Un procès eut lieu à propos de cet héritage, mais le verdict confirma le changement de famille. St Jean resta une seigneurie des Bellcastell jusqu’au 17 juin 1377, date à laquelle, après la mort de Pauquet de Bellcastell, la seigneurie fut récupérée par Bérenger d’Ortaffa. Au début du XVIe siècle, la seigneurie appartenait à Gaudéric Pagès, qui épousa la fille de Louis d’Oms, seigneur de Corbère.