Histoire
La région située entre la vallée de la Têt et celle de l’Agly, c’est-à-dire le nord du Conflent et le Fenouillèdes, est riche de vestiges préhistoriques, en particulier du Néolithique récent. Par exemple, à Rabouillet ou à Felluns, on trouve des dolmens. À Bélesta, ce sont des céramiques. Malheureusement, le territoire de Montner ne contient pas de tels vestiges. Nul doute toutefois que nos lointains ancêtres aient vécu dans les collines environnantes.
La région fut envahie à plusieurs reprises, sans que ces peuples ne nous aient laissé de traces. Les Ibères d’abord, puis les Celtes (vers -500). Même les Romains, qui envahirent la région, n’ont pas laissé de traces significatives à Montner. Ce village n’est pas le seul dans ce cas, bien sûr, mais citons tout de même Ansignan et son magnifique aqueduc romain comme preuve de l’intérêt qu’ils ont eu à s’implanter ici. À la chute de l’Empire romain, les Wisigoths s’emparèrent de la région et fondèrent la Septimanie. Eux non plus ne nous ont pas laissé de traces. Puis, après une courte menace sarrasine (environ 50 ans), Charlemagne conquiert définitivement le Fenouillèdes en 811.
Commence alors la période chrétienne, caractérisée par l’implantation en de multiples lieux de familles franques venues du nord de la France. Cette lointaine époque médiévale nous est complètement inconnue à Montner. Il semble toutefois qu’il existait aux alentours du XIe siècle, puisque l’on retrouve le lieu en tant que possession du puissant vicomte de Castelnou (comme la plupart des villages du Vallespir), ce qui est étonnant vu son emplacement géographique au nord du département. Par ailleurs, l’église Saint-Jacques de Montner est de style roman, ce qui confirme la présence d’un hameau entre les Xe et XIVe siècles. Cette église, dédiée à saint Jacques, a été modifiée au XVIIe siècle, puis au XVIIIe avec l’ajout d’un porche. Elle contient des statues, une croix et des retables allant du XVIIe au XIXe siècle, très intéressants.
Le territoire de Montner possède une seconde église, dédiée à sainte Eugénie. Elle est attestée en 1334 et devait servir de lieu de culte pour les populations résidant à l’extérieur du village.
C’est probablement en 1245 que Montner fut fortifié. Cette année-là, le roi d’Aragon, très affaibli par la défaite cathare de 1213, reconstitue son royaume en renforçant ses frontières. Il faut savoir que Montner était alors à la frontière du royaume du puissant voisin, le roi de France. Un château fut construit. Son donjon est toujours debout de nos jours.
Au début du XVIIe siècle, la guerre de Trente Ans avait commencé. Toujours à la frontière, une borne fut posée pour la matérialiser (en 1617) : la fameuse Roque d’En Talou.