De quoi s'agit-il ?
De l'or dans les Pyrénées-Orientales ?
Le département des Pyrénées-Orientales est étonnamment riche en or. De nombreuses mines ont été ouvertes à différentes époques. L'origine de cet or remonte au Quaternaire. Durant cette période glaciaire, d’énormes quantités de glace ont fondu, entraînant des sédiments vers la mer. Parmi ces sédiments, de grandes quantités d’or se sont déposées en chemin, surtout dans les Aspres.
On trouve de l’or dans presque toutes les rivières descendant du Canigou, notamment dans les affluents du Tech : le Riu Cerda à Céret, les Aigues à Saint-Jean-Pla-de-Corts, la rivière de Vivès, la Valmagne près du Boulou, le Correc Daurat près de Banyuls-dels-Aspres, le Tanyari près de Palau-del-Vidre, et même le torrent de la Vigne près de Brouilla. Du côté de la Têt, on trouve de l’or dans le Boulès et la Coumelade.
D’autres rivières étaient également aurifères : le Réart avec la rivière de Llauro, la Cantarane, ainsi que les torrents de la Joncayrola et des Guardies. On a aussi extrait de l’or dans la rivière de Passa et ses affluents. Près du Prieuré de Serrabone, pas moins de 300 kg d’or ont été extraits, et selon les sondages, une quantité équivalente y resterait encore.
Enfin, la rivière de Banyuls-sur-Mer porte le nom de "Baillaury", signifiant littéralement « la vallée de l’or ».
Exploitation de la mine de Glorianes
L’exploitation industrielle de l’or dans les Pyrénées-Orientales débute réellement au XIXe siècle. La principale mine se situait à Glorianes, dont le nom évoque directement l’or. La mine fut concédée à partir de 1902 et exploitée jusqu’en 1922, puis abandonnée avant d’être reprise plus tard. En 1939, environ 150 personnes y travaillaient. La Seconde Guerre mondiale entraîna un arrêt des activités, reprises en 1942 jusqu’en 1945. Faute de rentabilité, la mine fut à nouveau abandonnée, puis définitivement en 1963. Des études effectuées en 1969 et 1993 confirmèrent que le gisement n’était pas suffisant pour exploiter le site de manière rentable. Les installations sont encore visibles aujourd’hui. Le minerai extrait était réduit en poudre sur place avant d’être expédié ailleurs pour analyse et extraction de l’or.
Le site comporte une quinzaine de galeries souterraines, ainsi que de nombreux creusements manuels réalisés à la baramine ou à l’explosif. Si les galeries souterraines sont bien camouflées, les excavations de surface et les tas de minerai laissés sur place sont encore visibles. On y trouve également les vestiges d’une baraque ayant abrité les couchettes et le bureau du contremaître, ainsi qu’un grand nombre d’outils rouillés abandonnés sur le sol.
Aujourd’hui, la végétation a largement repris ses droits sur la colline de Glorianes.