Histoire
La première partie de l’histoire du Vivier reste assez opaque. Il faut savoir que les collines du Fenouillèdes n’étaient pas les lieux d’habitat privilégiés des hommes préhistoriques ayant vécu dans la région. Ce n’est qu’à l’époque mégalithique (vers -2500 à -2000) qu’ils commencèrent à marquer leur présence. Mais, malheureusement pour Le Vivier, aucun dolmen ni menhir n’a été découvert sur ce territoire. Par la suite, ni les Ibéro-Ligures ni les Celtes ne semblent y avoir laissé de traces notables, un fait qui n’a rien d’exceptionnel puisque de tels vestiges restent rares en Roussillon.
À partir de -121, les Romains colonisent militairement la région. Mieux organisés, ils structurent les terres en domaines et bâtissent les édifices nécessaires à leur administration. Bien que nous n’ayons pas de preuve directe de leur présence au Vivier, il est probable qu’ils y aient séjourné, au moins temporairement. L’histoire reste ensuite muette, comme c’est souvent le cas dans la région, jusqu’à l’arrivée des Wisigoths (408), puis des Sarrasins (735). Il faut attendre la conquête par Charlemagne, en 811, pour que débute véritablement l’histoire du village.
C’est en effet avec le retour du pouvoir chrétien, sous l’impulsion carolingienne, que le Roussillon se repeuple. Entre les VIIIe et XIe siècles, la quasi-totalité des villages de la région se forment, et Le Vivier n’échappe pas à cette règle. La population, alors très dispersée, s’installe dans les collines alentours. Au VIIIe siècle, trois hameaux se développent, chacun possédant sa propre église. Deux d’entre eux existent encore aujourd’hui. La cloche de l’une de ces anciennes églises est d’ailleurs toujours utilisée dans l’église de Fosse, commune voisine du Vivier.
Vers l’an 800 est édifié le premier château du Vivier. Une récente campagne de fouilles et de stabilisation en a mis au jour les soubassements. Ce château présente la singularité d’avoir été la demeure d’une unique lignée seigneuriale jusqu’en 1850, date du décès du dernier seigneur, père de trois filles toutes mariées en dehors du village. Pour la population, la présence d’un château représentait une protection précieuse. C’est ainsi que, peu à peu, les habitants construisirent leurs maisons à proximité immédiate, formant progressivement le noyau du village du Vivier.
Le village apparaît dans les textes à partir du Xe siècle, notamment grâce aux Templiers, alors en pleine expansion. Ceux de la Commanderie du Mas Deu s’installèrent dans divers lieux du Fenouillèdes, comme à Arsa. Ils y achetèrent de nombreuses terres, ce qui favorisa le développement démographique du Vivier. Après la chute de l’ordre du Temple, au XIIIe siècle, le village passa sous l’autorité du vicomte de Fenouillet.
L’actuel édifice seigneurial fut construit en 1604 par Henry Monsarrat du Vivier, né sous le règne d’Henri IV et mort à l’âge de 83 ans, sous celui de Louis XIII.
Petite anecdote : après une victoire contre les Espagnols à Leucate, à laquelle Henry Monsarrat avait pris part, le prince de Condé, le duc de Joyeuse et plusieurs autres personnalités de l’époque vinrent au Vivier pour fêter dignement l’événement. Les festivités, dit-on, durèrent une bonne semaine.