Montauriol est une commune du département des Pyrénées-Orientales, située dans les Aspres, entre Fourques et Caixas.
L'une des caractéristiques de Montauriol réside dans l'éparpillement de son habitat, bien plus marqué que celui des villages de la plaine, typique de certains villages des Aspres. Montauriol dispose d’un centre-ville très petit, composé d’un bloc de bâtiments comprenant la mairie, une salle des fêtes / de réunion et la bibliothèque. Devant la mairie se trouve une jolie statue de Peter Weiss (1924-1981) dans un jardin bien entretenu. On y trouve également un petit terrain de basket — en fait deux paniers de basket séparés sur un terrain vague — ainsi qu’une aire de pique-nique. La rivière Montauriol longe le parc. De l'autre côté de la route, deux ou trois maisons marquent la présence du centre, mais c’est tout. Un arrêt de bus, un panneau décrivant le "chemin du fer", et quelques aménagements pratiques comme les containers de recyclage complètent les équipements du centre-ville. Mais ce noyau extrêmement petit masque la grande étendue de la commune, dont les habitants vivent dans des maisons isolées sur de grands terrains ou dans des hameaux.
Il y en a de nombreux, chacun comprenant quelques maisons. C’est la raison de la présence des panneaux "veïnat", qui signifient "hameau". Parfois, certaines maisons sont si isolées qu’elles disposent de leur propre panneau. Ainsi, lorsqu’on est à Montauriol, on a l’impression de toujours être sur une route, avec la possibilité de se rendre à différents endroits, sans jamais vraiment trouver un village à proprement parler, sauf autour de la mairie. Il en résulte une impression d’isolement encore plus forte, car on imagine que les habitants, bien qu’ils se connaissent dans leurs quartiers, ne se rencontrent pas fréquemment étant donné l’éloignement des maisons. Il n’y a pas de vraie vie de quartier comme dans les lotissements des villages de la plaine.
Heureusement, il existe une vie sociale à Montauriol, même si elle est limitée par la faible population. Le comité des fêtes organise régulièrement des activités pour fédérer les habitants. Économiquement, Montauriol vit principalement de services : il y a un électricien, un artiste ferronnier et une personne pratiquant des travaux agricoles. Mais le service principal reste l’hébergement sous forme de chambres d’hôtes ou de locations meublées, très nombreux. Le village constitue un lieu de vacances idéal pour ceux qui recherchent le calme. Ici, il n’y a pas de bruit, on n’a pas besoin de se déplacer loin pour faire diverses activités. Il n’y a rien de spectaculaire à faire, hormis de belles balades, ce qui convient parfaitement aux touristes en quête de repos.
Randonnée
Il existe plusieurs sentiers à travers le territoire de Montauriol, mais une randonnée est plus marquée que les autres. Parfaitement balisée, elle constitue la principale balade à réaliser : le chemin du fer. Vous trouverez son parcours sur les sites spécialisés, mais sachez qu’il part vers le nord, le long de la route à droite juste après le pont (en venant de Fourques), grimpe dans les collines au-dessus, rejoint les Hostalets, mène à la chapelle de Vallpuig et revient à Montauriol. Du côté de la mairie, jetez un œil au panneau descriptif à côté de l’arrêt de bus : il y a une carte, une explication sur ce qu’il y a à voir et un texte historique… directement inspiré de mon texte ci-dessous ! (Bon, allez, je ne leur en veux pas…)
Un regard malicieux sur Montauriol...
Voici à présent un texte de Jean-Robert, une véritable pépite pleine de malice, sur Montauriol :
Ah, Montauriol ! Combien de fois m’a-t-on demandé : "Mais c’est où, Montauriol ?"
"Mais c’est dans les Aspres !" Et où sont les Aspres ? Ce ne sont même pas des touristes qui posent la question, mais des gens du pays, du côté de Perpignan. Alors, à une dame d’un certain âge, je réponds comme si je m’adressais à des touristes :
- Vous savez où se trouve Fourques ?
- Ah non ! (Déjà, le périmètre des connaissances locales est posé.)
- Et Thuir, vous voyez où c’est ?
- Ce n’est pas là qu’il y a l’hôpital ?
- Exactement ! Maintenant, si vous allez à Llupia, vous voyez où c’est ? Et pour y arriver, vous passez par Thuir ! Une fois passé Llupia, suivez la route et vous arriverez à Terrats.
- Ah, je vois ! Mon fils passait par là à vélo, et il a failli se faire renverser par une voiture dans le village.
Dans ses yeux, je voyais briller une petite lueur de malice.
- Vous continuez sur cette route, vous traversez Fourques, et vous arrivez à Montauriol.
- Ah ça y est, je vois maintenant ! J’ai une cousine qui habite là-bas ! C’est un beau village dans les garrigues. Mon oncle chassait le sanglier là-bas, et ils bénissent les petits pains à la chapelle de Saint-Amanç, près de la rivière où l’on fait des grillades…
(À ce moment-là, je commence à douter de la méconnaissance de cette dame.)
- Et pour la Saint-Jean, ils organisent des grillades ! Et je me souviens que pour la Saint-André, on dansait la sardane à Saint-Amanç.
- Mais alors, vous connaissez Montauriol ?
- Bien sûr ! Je me rappelle maintenant : j’y suis née il y a quatre-vingt-treize ans. Mais parfois, j’ai des petits trous de mémoire...
Je m’étais fait avoir ! J’avais oublié qu’ici, tout le monde se connaît. Comme quoi, Montauriol n’est pas vraiment un coin perdu.