Château de Caladroy

Un château devenu domaine viticole bien connu dans toute la région

Fièrement dressé le long de la route de Bélesta, le château de Caladroy est à la fois un témoignage historique, un lieu de vie pour ses propriétaires et un vaste domaine viticole. À Caladroy, on aime cumuler !

Fièrement dressé le long de la route de Bélesta, le château de Caladroy est à la fois un témoignage historique, un lieu de vie pour ses propriétaires et un vaste domaine viticole. À Caladroy, on aime cumuler !


De quoi s'agit-il ?

Le château de Caladroy est le siège d'un ancien village situé sur cette petite colline. De nos jours, c'est un domaine viticole de grande importance dans la région. Il se trouve près de Bélesta.

Du château proprement dit, il reste un superbe rempart crénelé, rare dans le Roussillon, au bout duquel se dressent deux tours : une carrée, massive, et une ronde, plus petite. La tour carrée date de 1292 (le château lui-même est cité en 1257 et 1262). Dans la cour du château, on trouve une chapelle romane dont le mobilier est particulièrement soigné. L'autel est en marbre blanc et les murs intérieurs sont partiellement couverts de boiseries. La chapelle initiale, du XIIe siècle, est toujours visible. Elle se trouve sous les fondations du château et sert de nos jours de caveau de dégustation.


Photos


Histoire

La présence d'une civilisation préhistorique sur le territoire de Caladroy ne fait aucun doute, mais à une époque relativement récente. Si nous n'avons pas de preuve de la présence d’hommes du lointain Paléolithique, ceux du Néolithique, et plus particulièrement de la période mégalithique, nous ont laissé un menhir, une pierre droite de 4 m de haut, l'un des plus grands de la région. Ce menhir est toujours visible sur le territoire de Caladroy, mais malheureusement il est désormais couché et brisé en deux parties égales, terrassé par les intempéries. À priori, il ne possède ni cupules ni gravures rupestres.

Par la suite, le domaine de Caladroy resta vierge d’habitation. Ni les Celtes (-500), ni les Romains (-121), ni les Wisigoths (-412), ni les Sarrasins (735) n’ont laissé de traces sur ce site. Aucune habitation ni vestige ne prouve l’existence d’une vie sociale sur cette colline, et il faudra attendre l’arrivée des Carolingiens en 811 pour que commence la vie locale.

Au IXe siècle, le territoire du Roussillon était frontalier avec celui des Sarrasins restés de l’autre côté des Pyrénées. Charlemagne créa la marche d’Espagne, une zone militaire, et divisa les nouveaux territoires en comtés. Caladroy fut inclus au comté de Bésalù (du nom de la capitale, actuellement en Espagne) et un premier château apparut pour défendre le territoire. Au tournant de l’an mil, les premiers seigneurs apparurent, et c’est ainsi qu’émergea le château initial. Le seigneur en question, Adroario, obtint de Charles le Chauve le droit d’édifier cette place-forte sur le site appelé à l’époque "Petra Ficta" ("la pierre figée", en référence au menhir). Ce château fut très probablement construit autour du XIe siècle, bien qu’aucun document ne vienne confirmer cette hypothèse.

Le site prit le nom de "Castel-Adroario" (Château Adroario), puis, par contraction, "Caladroer" et par évolution sémantique, "Caladroy". Au XIIe siècle, le château fut agrandi pour faire face à l’évolution démographique de l’époque. Un village se forma naturellement à ses pieds, sans devenir une commune à la Révolution comme ce fut le cas pour beaucoup d’autres. À la fin du XIIe siècle survint l’épisode des Cathares. Cette branche du christianisme se répandit dans le Sud de la France et fut écrasée par l’Église lors de la bataille de Muret, qui vit la défaite des seigneurs pro-cathares, dont le comte de Foix, celui de Provence, et, pour notre sujet, le comte de Barcelone. Suite à cette défaite, une frontière fixe fut instaurée entre la France et la Catalogne, fixée au traité de Corbeil en 1258 et passant un peu au sud de Caladroy. Chaque camp la fortifia, et Caladroy fut intégré au système de défense français, aux côtés de Quéribus, Trémoine, Lansac, Latour de France, Cuxous, Caladroy, Bélesta, Montalba, Roquevert, Palmes, Corbous, Arsa, Le Vivier, le château de Fenouillet et les églises fortifiées de St Martin et St Barthélémy (entre Bélesta et Caladroy).

Ainsi, Caladroy évita les conflits entre l’Aragon et le royaume de Majorque, entre le XIVe et le XVe siècle. Resté dans le giron de la France, le château fut pris en 1496 par les Espagnols, puis rendu aux Français peu après. Après la guerre de Trente Ans opposant Français et Espagnols, Caladroy ne fut plus considéré comme une forteresse, et aucune transformation n’adapta le site aux nouvelles contraintes balistiques, ce qui permit de le conserver partiellement dans son état médiéval.

Le château connut un dernier fait d’armes en 1793, lors de la guerre franco-espagnole de cette année. Son faible intérêt stratégique fit que les Espagnols l’abandonnèrent rapidement pour se concentrer sur la plaine et le Conflent, avant leur défaite en 1795. À partir de la fin du XVIIIe siècle, le hameau de Caladroy se dépeupla, le site étant trop isolé. Il ne reste aujourd’hui que quelques maisons. Le domaine devint une propriété viticole, suivant la mode du XIXe siècle. Il changea plusieurs fois de propriétaire. Le 14 avril 1923, le château subit un important incendie. Complètement détruit, il fut aussitôt reconstruit à l’identique.

Situation et accès

Le château de Caladroy se trouve entre Millas, Estagel et Bélesta. Situé à 354 mètres d'altitude, il domine le Ribéral et la plaine du Roussillon, ce qui en fait un point de vue magnifique. Et comme le château est lui-même bien conservé, l'ensemble est de toute beauté.

Pour se rendre sur place, il faut prendre la route qui va d'Estagel à Millas. Au col de la Bataille, bifurquez vers Bélesta, le château se repère sur votre droite.



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